mercredi 29 décembre 2010

2010, la fête à la saucisse

Regarder le programme de la télé des fêtes de noël peut être parfois fort inspirant.

Si la 6 fait son bêtisier de l'année, pourquoi est ce que je ferai pas le mien?
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mercredi 22 décembre 2010

Le truc de la pomme et du trèfle à quatre feuilles

kikou!


D'après Wikipédia, lloi de la gravitation, ou loi de l'attraction universelle, découverte par Isaac Newton, grand aamaateur de aa doublés,  est la loi décrivant la gravitation comme une force responsable de la chute des corps et du mouvement des corps célestes, et de façon générale, de l'attraction entre des corps ayant une masse, par exemple les planètes, les satellites naturels ou artificiels

D'après Almira Gulsh, la loi de la gravitation est une chienne qui a ses têtes de turcs. Almira est persuadée de faire partie des têtes de turc de la loi de la gravitation. Elle est même absolument certaine d'être dans le gloden top ten de diamant. Et si on peut dire d'Almira qu'elle est une fieffée prétentieuse étant donné qu'elle parle d'elle même à la troisième personne du singulier alors qu'elle n'a aucun lien de parenté avec Louis XIV (ce qui est fort dommage, puisqu'elle rêve de se marier avec le deuxième frère Bogdanoff, et qu'elle sait qu'ils aiment autant le sang bleu que les injections de silicone), on ne peut en aucun cas parler de paranoïa.  Elle a les pieds sur terre bien comme il faut. Enfin, elle aimerai avoir les pieds sur terre bien comme il faut. Mais elle fait partie du golden top ten de platine des têtes de turc de cette chienne de loi de la gravitation qui trouve qu'elle doit ressembler à une pomme pour lui en vouloir autant.

Si encore mon malheur s'arrêtait avec ses histoires de gravitation. Mais non, en plus de ça, je suis capricorne (mon anniversaire c'est la semaine prochaine, j'adore les cadeaux, je le dis, on sait jamais) ascendant grosse poissarde. Tu peux être sûr que quand je marche dans un étron, c'est jamais avec le pied gauche. Un chat noir a du s'asseoir sur mon visage alors que je n'étais qu'un nourrisson.


Si jamais je devais faire le casting d'une émission telle que "La France a un incroyable talent" (si un jour je le fais, abattez moi à bout portant, j'ai un fusil à pompe que je garde pour l'occasion dans mon placard à chaussures), mon numéro consistera tout simplement à traverser la scène, de gauche à droite. Une première fois les mains vides, et une seconde fois en transportant un verre d'eau. Et ça suffira a faire le show, entre gadins multiples et chutes spectaculaire, avec Lara Fabian qui s'évanouit d'extase (je ferais La France a un incroyable talent que si Lara Fabian est dans le jury. Je suis fan.) et le public en délire. Et moi avec ma prothèse du coccyx, mon col du fémur en plastique, mes pieds palmés, ma rotule en bois, mes mains en carton et pas encore 30ans, je saluerai la foule au moment même ou un pigeon me chiera sur le front.

Tout ça pour dire que plutôt que de m'apitoyer sur mon sort et sur mon séant pourtant clafi de bleus à force de me vautrer à tout bout de champ, j'ai décidé de tirer parti de ma malédiction, et d'en faire la base de mon plan de carrière. 

Ton ex t'invite à dîner pour te prouver à quel point elle vit mieux sa vie depuis qu'elle t'a remplacé par un expert comptable passionné de taxidermie? Laisse moi t'accompagner, et en voulant allumer ma cigarette, je mettrai le feu à sa plus belle hermine empaillée.

Ta tata Monique t'invite à boire le thé et tu trouves que ça commence à bien faire parce que tu es allergique à la théine (ça te donne de l'eczéma sur les parties génitales)? Si je viens avec toi, je me ferai une joie de me prendre les pieds dans la moquette, de perdre l'équilibre, de tenter de me rattraper au vaisselier, et de m'écrouler sur la collection de hiboux porcelaine.

Ta mère te tanne pour que tu lui amènes ta nouvelle copine à la maison? Fais moi passer pour ta meuf, fais moi manger un tartare de boeuf la veille, et laisse la nature suivre son court. Normalement, même si elle réussit à ravoir ses chaussures, ta mère devrait te foutre la paix pour un petit moment.

Devis gratuits, et en plus je donne des bichocos. Je suis encore à la recherche d'un boulot, alors surtout, n'hésitez pas hein.
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lundi 20 décembre 2010

Gros lourd inside (et titre de post pourrave)

Certaines choses sont inaliénables. Tant que le monde sera monde, que la terre tournera autour du soleil, que Philippe Bouvard présentera les grosses têtes, les gros lourds feront malheureusement partie de l'humanité. Hé ouais, c'est comme ça...

le gros lourd est un lion pour la femme. 

Le gros lourd est insidieux. Il est partout. Surtout là ou on a pas envie de le voir. 

Le vendredi soir, il est à la fête pizza surgelée-rouge qui tâche ou tu te rends dans l'espoir de passer un moment sympatoche et bon-enfant. Tu lui demandes s'il peut te passer une part de quiche, il te dit qu'il adore qu'on lui lèche le dos. Tu abordes le délicat problème du collant qui te cisaille le bide en deux passé deux bières avec ton hôtesse (ce qui est un vrai souci merde, on en parle pas assez!), il vient te faire part de son vif intérêt pour les strings ficelle en dentelle. Tu rigoles avec un gentil garçon qui te raconte comment il remplaçait les pastilles de pulmoll de son grand père par des crottes de lapin, pendant que tu lui expliques que la meilleure façon de chauffer son lit par le temps qu'il fait c'est encore de péter dedans, il vient te montrer que son téton pointe. Tu discutes politique internationale, presse-purée et prime à la casse avec Frénégonde, il vient te montrer qu'il est paré, la preuve il a deux capotes dans la poche de son jean. Pas une. Deux. T'aimerais savoir une bonne fois pour toute ou est passé ton verre, il te propose un plan à trois, comme si ça répondait à ta question. 
Au début tu rigoles. C'est toujours rafraîchissant quand quelqu'un que tu ne connais ni d'Eve ni d'Adam te propose un massage personnalisé du dos. Ensuite, tu es surprise: tu ne t'attendais pas à ce qu'un prof de marketing de 15 ans ton aîné, du genre à avoir une flopée d'étudiantes qui se pâment dès que le mot management sort de sa bouche, aie des goûts aussi tartes en matière de lingerie. Puis tu t'inquiètes: ne faut-il pas être un peu dérangé pour venir montrer son téton comme ça, au milieu d'une conversation très constructive? Puis tu t'agaces, tu trouves ça un peu déplacé qu'on vienne te secouer sous le nez deux préservatifs. Surtout quand le bellâtre se justifie en parlant de maturité et de prise de responsabilité (alors que les capotes sont à la fraise). Puis tu es carrément colère. Qu'est ce que c'est ces manières? Venir me proposer une activité sexuelle déviante alors que je ne sais même pas ou tu as bien pu mettre ton verre de blanc? 
Le gros lourd du vendredi est excessivement triste. Quand il ne te raconte pas comment ses étudiantes passent sous le bureau pour récolter un demi-point de plus, il parle de son ex, des trémollos dans la voix, et des larmes dans les yeux. Mais attention à l'apitoiement, il prend la moindre mimique de cocker compatissant pour une invite à faire pouët-pouët camion ("j'en ai besoin, tu comprends, je me sens tellement vide depuis qu'elle m'a quittée") (hé ouais ducon, mais tu serais moins mature et responsable avec tes capotes à la fraise que tu sors dès qu'une donzelle pointe le bout de son nez, elle serait peut être encore avec toi). Mais c'est pas parce qu'il est triste qu'il est attendrissant. La preuve, j'ai passé la soirée à avoir envie d'éclater son sourire plein de dents ultra-bright à coup de sapin de Noël. 

Le samedi soir, le gros lourd se promène en bande. Tapi dans l'ombre, il attend que la jeune péronelle sorte du restaurant pour rentrer chez elle. Il a du flair pour la repérer. Tel un prédateur affamé, il attend patiemment que tout le monde aie dit au revoir à tout le monde. Et dès que la péronelle a tourné au coin de la rue, dépourvue de sa bande de pote (le gros lourd du samedi soir est courageux mais pas téméraire), la chasse commence.
Il commence d'abord par se rapprocher de sa proie en dessinant des cercles concentriques de plus en plus petits en déclamant une longue (très longue, trop longue) et étrange litanie probablement destinée à hypnotiser sa proie. 
"hé pssssst psssssst hé! hé! mamouzelle! hééééééé! hého! psssst pssssst! mamouzelle! c't'a toi qu'je parle! héééééhoooooo!" 
Quand il est suffisamment près, il se plante devant elle. C'est à ce moment là qu'elle a l'opportunité de l'observer pour la première fois. Il a le crâne rasé, une doudoune adiddas sans manches, sous laquelle on devine un maillot de football à l'effigie de son équipe de ballonpied favorite, un pantalon de jogging en nylon umbro rentré dans ses chaussettes puma, et des airmax rouges. On ne voit pas trop ou il veut en venir: on hésite entre l'intimidation et le carnaval. Mais pour le coup, la proie, seule, dans une rue déserte,  à minuit du soir, elle flippe. C'est là que le Lourd attaque:

Le lourd: rahh là là, déjà de dos, je te trouve trop charmante, mais de face alors...
La proie:...
Le lourd: allez, tu veux pas qu'on aille boire un verre?
La proie:...
Le lourd: tu veux? allez t'es tellement charmante, viens!
La proie: Non
Le lourd: Un café alors? (nb. la première proposition concernait un VERRE. Or, le café se boit dans une TASSE. La question du lourd est parfaitement légitime)
La proie: Non
Le lourd: Pourquoi?
La proie: il est tard, il fait froid, et mon mec ceinture noire de ju jitsu m'attends, merci au revoir
Le lourd: ok, je t'accompagne alors
La proie: Non
Le lourd: Pourquoi? T'es tellement charmante
La proie: Allez bonne soirée, au revoir.
Le lourd: SALOPE
Je ne suis pas sure qu'il faille faire le moindre commentaire sur cette technique de chasse. Je la trouve personnellement très parlante, de part son inefficacité inébranlable. 

Le dimanche soir, le lourd se cache au marché de noël. Il tient le stand de charcuterie ardéchoise (mon préféré). Et c'est le seul à vendre du pain. Alors quand je lui dit que j'en veux un (de pain), il me demande de choisir une miche. Deux sont effectivement fabriquées à partir de farine. La troisième, le charcutier ardéchois a pour coutume de s'asseoir dessus dès qu'il le peut. Voilà voilà, j'ai envie de dire. 

Le gros lourd est une vermine. 


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mardi 14 décembre 2010

Cerveau disponible

Au détour d'une bouchée de tagliatelles à la carbonara (mon plat préféré) (je suis un fin gourmet) (je fais attention à ma ligne) (oh et puis j'ai pas à me justifier sur le choix de mes aliments merde!), j'ai entendu la phrase suivante:

"j'adore Guiseppe, il me fait trop marrer"

Je me suis vexée. En effet, lorsque je mange, il est strictement interdit de mentionner quelqu'un que je ne connais pas. Ça perturbe mon système digestif, qui est au demeurant aussi capricieux qu'une fillette de 3 ans très mal élevée (ouais on s'en fout de la vie de mon intestin grêle, mais encore une fois, on est chez moi, alors je fais ce que je veux). Bref. Je me suis fâchée tout rouge, j'ai dit des gros mots, j'ai appuyé mon index sur la table jusqu'à ce que l'articulation devienne toute blanche et j'ai dit "c'est IN-AD-MI-SSI-BLE".

si on m'avais dit un jour que cette image illustrerait l'un de mes posts, j'aurais fait pipi par terre et je me serais roulée dedans.


C'est là que j'ai découvert qui était Guiseppe. On m'a même montré une photo de sa maman, ce qui a eu un effet très néfaste sur mon système digestif, qui, comme je l'ai dit tout à l'heure est une petite chose fragile. C'est là que j'ai avoué, sous les yeux ébahis de mon auditoire subjugué, que la seule émission de télé-réalité que j'ai déjà regardé dans sa quasi totalité, c'est la nouvelle star de l'an dernier et encore, uniquement parce que je me suis pris d'affection pour Luce qui s'est avéré être ma jumelle de collants. Ça crée des liens je trouve. Et là encore on me fait signe que c'est pas vraiment de la télé-réalité mais plutôt un télé-crochet. Attention, nuance.

Je n'aime pas la télé-réalité. Déjà, j'avais trouvé le premier loft chiantissime, alors qu'à l'époque ma principale occupation était de percer mes points noirs et d'enlever les bouts de salade coincés dans les bagues de mon appareil dentaire . Et ça n'est pas uniquement parce que je suis une pétasse élitiste qui pète plus haut que son cul et qui crache sur tout ce qui sort du petit écran, parce que si j'ai autant hâte d'être à fin décembre, c'est avant tout pour les rediffusions des téléfilms allemand à base d'esprit de noël et pour les reportages sur le crazy horse. Je trouve juste que l'idée de filmer les gens jusque dans leur douche, en priant pour voir un bout de téton, n'a strictement aucun intérêt.

Certes, il y a aussi la télé-réalité évolutive. La musicale, la robinson, la pleine de gens célèbre trop pourris, celle a base de bonnes actions, celles à base de bouffe, celles a base de sexe, celles qui sont un mix d'un peu tout ça, et celles qu'on a pas encore inventées mais qui vaudront leur pesant de figues séchées. C'est vrai qu'à la télé, ils rivalisent d'imagination pour emballer une émission donc le noyau dur consiste à mettre la caméra sur nos plus bas instincts. Et bien à mes yeux, elle sont autant mortellement ennuyeuses les unes que les autres: ça reste des gens qu'on filme en train de faire des trucs que je serais parfaitement capable de faire moi même. Si je veux voir des gens picoler, chanter faux, cuisiner et manger des chenilles, rouler des pelles, et plus si affinités, emmène moi au bar, commande moi 3 demis, et souvent, ça suffit.

"ouais mais c'est marrant", me dit-on. Et bien en réalité non. La télé-réalité n'est pas marrante. La télé-réalité est rassurante. Quelle que soit l'émission, quel que soit le principe, quels que soient les candidats, devant un show estampillé endémol, on a la certitude qu'il y a en a des pire que nous. Et comme les pauvres bougres ont fait le choix délibéré de montrer à la télé et donc à tout le monde qu'ils étaient pires que nous, on a le droit de se marrer. Alors on regarde, mais au deuxième degré hein, parce que bon, on vaut mieux que ça! Et le lendemain, autour d'une assiette de carbo, ça donne des phrases du genre:

"j'adore Guiseppe, il me fait trop marrer"

ce que je traduis par:

"j'adore Guiseppe, c'est vraiment un gros gland. Quand je le regarde à la télé, justement, je me m'exclame "mais quel gland!", et je rigole. Non mais c'est quand même une vie d'être gland à se point, et de venir le revendiquer à la télé, avec sa mère-mérou en plus. Heureusement, je suis pas comme ça moi. Moi j'ai bien compris que les rayures tennis, c'est hyper ringard, j'ai tellement plus de valeur! Puis quand même passer à la télé pour que sa daronne te trouve une meuf très vulgaire à niquer, quelle déchéance! Non mais quand même, TF1, ils reculent devant rien pour rendre mon cerveau disponible. Heureusement que je vaux mieux que ça moi. Je vaux tellement mieux que ça que je peux regarder, au moins pour me moquer. Le fait qu'à peu près tout le monde fasse comme moi et que les audiences de ce genre de merdasse télévisuelles crèvent le plafond, ce qui incite les programmateurs à réitérer, je ne m'en sens absolument pas responsable. C'est pour ça qu'après je peux me permettre de dire qu'à la télé il n'y a vraiment que de la merde."

Je n'aime pas la télé-réalité. Comme tout le monde. Mais moi, au lieu de participer aux audiences, je sors manger des pâtes à la carbonara avec mes amis de la vraie vie.
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vendredi 10 décembre 2010

Soubrette Story

Il y a peu, j'écrivais un post désespéré sur l'affreux quotidien du chômeur.

Depuis, la situation a changé.

Après avoir passé quelques semaines vautrée sur mon canapé, à suçoter des peaux de Justin Bridou toute la sainte journée, vêtue du plus seyant des pyjamas, et drapée dans la plus profonde des dépressions, voici que je reçois le coup de téléphone qui changea ma vie. Du tout au tout.

Mon ami Roberto, bien informé de ma grande déchéance (j'avais alors commencé à faire des tresses avec les poils de mes mollets pour tuer le temps) m'a appelé pour me proposer du travail. Ne t'excites pas, Roberto, il tient un resto. Roberto avait besoin d'une serveuse. Roberto a pensé à moi. Roberto m'a appelé.

Au début, j'ai failli ne pas accepter. Déjà, je n'avais tressé que la jambe gauche, et j'aime la symétrie. Ensuite, j'ai pleinement conscience de n'être ni la grâce incarnée, ni la papesse de l'adresse, ce qui, quand on est serveuse, peut poser un certain nombre de soucis. Puis je me suis regardée dans la glace et j'ai constaté que je n'étais toujours pas démaquillée de l'avant-veille. J'ai alors décrété que pour ma santé mentale, il serait bien que j'aie une raison de sortir de mon trou, de déboucher mes pores et de me brosser les dents. Alors j'ai dit oui.

A partir de dès à présent, je suis donc serveuse, jusqu'à ce qu'un vrai travail toque à ma porte.

la polyvalence ou je ne m'y connais pas. 

Je déteste être serveuse.

Primo, j'ai une mémoire de poisson rouge. Entre le moment ou le client m'énonce ce qu'il a envie de manger et le moment ou je dois le noter sur mon petit calepin, il semble s'écouler un temps suffisamment long pour que mon cerveau passe à complètement autre chose.
Exemple:
Moi: Alors, vous avez fait votre choix?
Le client: Oui, alors en entrée, je pendrais un tartare de cervelle d'agneau
Moi: Alors vous avez choisi ce que vous voulez manger?
Le client: Je viens de vous dire ce que je veux en entrée!
Moi: Vous êtes sûr?
Le client: Mais oui! La cervelle d'agneau!
Moi: Ah... un foie de veau donc.
Le client: Non. Une cervelle d'agneau
Moi: Autant pour moi. Une langue de boeuf donc.
Le client: UNE CER-VELLE D'A-GNEAU
Moi: Très bien très bien. Du fromage de tête, c'est noté.
Le Client: Donnez moi votre satané calepin, je vais la prendre la commande moi.

Deuxio, comme je l'ai déjà dit, je suis adroite comme un éléphanteau épileptique qui s'adonnerai au funambulisme. Je ne peux porter qu'une assiette à la fois et avec les deux mains. Et si j'arrive à la porter à la table du client sans l'avoir renversée, c'est un peu une victoire sur moi même. Par contre, faut pas me demander que la commande de la Table 4 soit servie à la table 4. Une seule chose à la fois, déjà elle arrive à une table, j'estime que c'est un bon début.

Tercio, je suis persuadée que même avec un pied bot et le syndrome de gilles de la tourette, il est impossible d'arriver à la cheville de ma grâce et de mon élégance. Mets moi une assiette entre les mains, tu peux être sure qu'en plus de me vautrer avec, je m'exclaferai à plein poumons un truc du style "l'enfoiré de sa race de sa mère la pute à routiers, j'ai encore fait tomber une de ses putain d'assiettes de merde".

Quatrio, j'ai beaucoup de mal avec les gens qui n'ont pas d'humour.
Exemple:
Le Client: Mademoiselle, une question!
Moi: Je suis toute ouïe...
Le Client: Qu'est ce qu'il y a dans la sauce là, elle a un petit goût que je n'arrive pas à retrouver...
Moi: Ça? Ah, mais c'est pas de la sauce ça. C'est moi, je suis un peu enrhumée, et parfois, j'ai du mal à contenir mes éternuements.
Le client: ....
Moi: Oh ça va hein, si on peut pas déconner...

Cinquio, j'ai toujours eu beaucoup de mal à tirer parti de mes atouts. En effet, c'est pas parce que je me sape comme une péripatéticienne en période de soldes et que les clients prennent ça pour une invitation à regarder ma culotte chaque fois que je me retrouve les quatre fers en l'air suite à une n-ième chute dans le restaurant qu'ils me filent des pourboires. Ces rats.

Sixio, j'ai de mauvais réflexes féministes. En général, quand un client (mâle) me demande de l'eau ou du pain, je m'entends toujours répondre "t'as qu'à te lever, je suis pas ta bonne hein!" en brandissant mon majeur.

Septio, je suis aussi très douée pour l'oenologie: je débouche les bouteilles avec les dents, c'est moi qui goûte (pour vérifier qu'in ne soit pas bouchonné, sait-on jamais), et je recommande chaudement aux clients de boire leur Chateauneuf millésimé avec une lichette de coca.

Ouais. Je déteste être serveuse. Et le métier me le rend bien j'ai l'impression. A mon prochain rendez vous au pôle emploi, je pourrais fièrement annoncer à mon conseiller que mon projet professionnel a évolué, et que j'ai désormais la certitude que les métiers de bouche ne sont pas ma came.

Je l'ai déjà dit, mais vraiment, il le faut. Trouvez moi un job.
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lundi 6 décembre 2010

Ôde au Pôle

Ceci est un message écrit du fin fond du trou du cul de la déchéance sociale. J'ai nommé... le chômage.

Cette honteuse maladie, celle des flemmards, des pas doués, des glandeurs, je l'ai attrapée, salement. Naïve et innocente telle la biche en pleine saison de la chasse, je croyais que cette merde, ça ne pouvait arriver qu'aux autres. Je m'y attendais pas du tout pourtant. Un jour, t'as un contrat à durée déterminée précaire et mal payé, et le lendemain, pof. Plus rien. Pourtant, ma mamie me l'a dit "les chômeurs, c'est rien que des branleurs, du travail, y'en a à la pelle. S'ils en trouvent pas, c'est qu'ils cherchent pas." Ma mamie a la science infuse, mais son horloge biologique s'est arrêtée avant le choc pétrolier de 73. 

Au début, le chômage, c'est attrayant. Tu n'as plus besoin de sortir de chez toi, donc tu n'as plus besoin de te laver. En hiver c'est une bonne nouvelle, parce que la sortie de douche tout nu et tout mouillé quand dehors il fait froid, c'est psychologiquement pas évident. Je préfère encore sentir le fennec et avoir le cuir chevelu qui me gratte. Autre avantage, toujours parce que tu n'as pas besoin de mettre le nez dehors, tu n'as pas besoin non plus de te faire chier devant ton armoire pour trouver un pull assorti à tes collants eux mêmes assortis à ton écharpe. Le matin (vers 11h43), tu sautes dans un pantalon de jogging, un polaire rouge et des guêtres en pilou à rayures multicolores. Et tu peux garder les charentaises aux pieds jusqu'à plus soif. 

Autre avantage du chômage: tu peux te faire des nouveaux copains dans les files d'attente du pôle emploi et tu peux aussi tester toutes les blagues que t'as potassé pendant des heures sur ton conseiller. Ah et tu peux aller aussi à toutes les séances de cinéma pas chères aussi. Celles de 11h00. Enfin, si t'es debout à ce moment là. Puis tu peux aller à la fnac quand il y a personnes aux caisses, et aller faire ton shopping chez H&M à un moment ou personne n'attend aux cabines d'essayages. Et puis t'as des réductions partout. 

Le chômage, c'est un peu le rêve éveillé. Mais tu sais bien que c'est pas une fin en soi. La preuve, en soirée, lorsque tu annonces fièrement avec un savant mouvement de cheveux gras que t'es au chomedu, soit les gens prennent un air de cocker malheureux, soit ils partent vite parce qu'ils ont du lait sur le feu. Tu déchantes vite: ne pas avoir de travail, c'est tout de même drôlement ennuyant à la fin.

l'enfer a un nom et des portes vitrées coulissantes


Déjà, tu vas sur le site du pôle emploi, qui est aussi sexy que les toilettes d'un pub un samedi en toute fin de soirée. T'es plein de bonne volonté, tu sais que le chômage, c'est pas glamouro-sexy, alors tu veux trouver un travail. Alors tu vas consulter les offres d'emploi. Comme tu sais très bien le métier que tu veux faire, dans la case je cherche un emploi de... tu mets, confiant et plein d'espoir "sexeur de poulet" (t'as un master de masturbation intellectuelle, c'est pour ça). Evidemment, le pôle emploi, il connaît pas la noble profession de sexeur de poulet. Et il te met un premier vent. Mais tu te crois plus malin que lui. Tu vas chercher par secteur d'activités. T'en choisis un avec des animaux dedans. Et le pôle emploi, qui a décidé de t'emmerder, va te proposer uniquement des annonces d'élagueurs et de tractoristes. Le pôle emploi t'a coupé la chique. Alors tu fais ta télécandidature, c'est moderne, puis on sait jamais, élagueur ça peut être sympa aussi. Et surtout c'est bien fait. Ils te demandent d'écrire ta biographie en 140 caractères, comme ils se sont cru sur twitter, tu leur fait un petit #followfriday ou un #jeudiconfession en fonction du jour de la semaine. Mais le pôle emploi n'a pas d'humour. Donc il t'envoie un texto qui dit "j'ai pas d'humour, je suis psychorigide, alors tu viens modifier ta télécandidature au lieu de faire de la merde". Tu t'exécutes. Tu essaie donc de mettre toute ton âme dans les 140 caractères. Ça plaît toujours pas au pôle emploi qui te renvoie un texto (il a probablement un forfait en illimité) pour te dire qu'il faut que tu résumes l'intégralité de ton CV (qu'ils ont déjà) 43 caractères. Ce que tu vas t'efforcer de faire avec tout ton coeur. Tu penses que tu vas y passer. Mais t'y arrives. Et là, paf. Texto: au pire "l'offre a été suspendue, on t'a fait suer sang et eau dessus, et ça nous a bien fait rigoler", au mieux "on a pas lu ta candidature puisqu'on est que des robots et qu'on a en rien à branler de ta gueule, mais on a quand même décidé que tu correspondais pas au profil". Mais tu renonces pas, parce qu'il te reste une once d'estime de toi même, et tu t'abonnes aux offre d'emplois, pour recevoir toutes les annonces de sexeur de poulet sur ta boite. Et là, le pôle emploi t'envoie un email "non mais quelle idée de vouloir devenir sexeur de poulet aussi, tu vois bien qu'il y a pas de job? mais vraiment, tu t'es cru en position de choisir le métier que tu voulais faire ou quoi? T'as cru que j'étais le père noël? sombre merde va!".

Toi et le site du P.E. vous vous parlez plus. Tu es bien content parce qu'en même temps tu as reçu une convocation pour aller rencontrer un être humain de chair et de sang, fait du même bois que toi, avec un coeur, des émotions, des sentiments. T'es tellement content que tu as pris une douche pour l'occasion. En plus t'as de la chance, en t'asseyant face à lui, tu lui dis "comment va tu, yo de poêle?", et il rigole. C'est trop cool. Alors tu lui vides ton sac. Tu lui dis que tu veux trouver un job de sexeur de poulet, parce que t'as un master de masturbation intellectuelle, et qu'au pire si tu trouves pas, tu pourrais profiter du chômage pour faire une formation de branleur de mouche ou éventuellement passer ton permis. Premier mauvais signe, il te demande en quoi ça consiste exactement sexeur de poulet. Bizarre pour un type dont le métier, c'est d'en trouver un aux autres. Tu lui expliques. Il prend un air de marsouin déshydraté. Puis il te dit, laconique, que de toute façon, le secteur et bouché. Alors tu lui demande pour la formation de branleur de mouche. Il te dit que c'est pas possible, que les formations sont réservées aux repris de justice de 14ans qui ne savent pas écrire leurs noms parce qu'ils ont perdu leur jambe gauche pendant la guerre du Viêt-nam, et que toi avec ton master tu devrais trouver facilement du travail. Tu lui rappelles gentiment que c'est pas le cas, et que c'est précisément la raison de ta présence. Il hausse les épaules: "bah oui, le secteur et bouché". Du coup tu lui demande pour ton permis de conduire. Il te dit sans sourciller que ça fait précisément 14 minutes que le pôle emploi ne les finance plus. Tu es un peu vénère. Alors tu lui dis que t'es venu pour rien. Il te dit que non: il va maintenant t'apprendre à naviguer sur le site du pôle emploi. 

La morale de toute cette histoire, c'est qu'en fouillant bien, je suis absolument certaine qu'on découvriera que le pôle emploi est de mèche avec le lobby du jogging, et qu'il fricote avec les fabricants de mauvaises bière allemande en canette de 50cl et qu'il a des actions dans toutes les industries pharmaceutiques fabriquant des antidépresseurs et que tout ça n'est qu'un immense complot pour te transformer, toi, jeune et innocent chômeur en alcoolique en survet amateur de bière chaude et de jean-marie bigard.

Trouvez moi un job, à genoux, je vous supplie...

(ce post a été sponsorisé par joiedevivre, par jegardeespoir et restonspositifs)


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mardi 30 novembre 2010

< 3 < 3

Il y a quelques jours, Biinett' ChOoupinet' m'a envoyé une friend request sur le réseau social en bleu. 

Au début, j'ai failli ne pas accepter. Une fois, j'ai accepté une request venant d'une certaine Vaneyss Sexxii sur msn (pour voir), et j'ai eu l'honneur de converser avec une jeune fille aussi riche en vocabulaire que pauvre en habits, qui voulait absolument connaître mon numéro de carte bancaire, parce qu'elle était persuadée que comme ça, on pourrait faire plus ample connaissance. Evidemment, j'ai accepté, et j'ai dû montrer mes seins à ma banquière pour lui prouver que oui, on avait bien usurpé mon compte à l'insu de mon plein gré, et que non, l' augmentation mammaire qui apparaît sur mon relevé n'est en aucun cas de mon fait. Va savoir pourquoi, non seulement elle m'a cru, mais en plus elle m' a poursuivi pour avoir eu la volonté délibérée de provoquer la pudeur publique.

Miley Cyrus. Tout est de sa faute. Salope.


Mais, n'étant pas bégueule, et encore moins du genre à tirer leçon de mes expériences passées, je suis tout de même allée voir le profil de la sus nommée Biinett' ChOoupinet'. Et là, ô surprise! Point de racolage ou de tentative de vol de compte paypal: Biinett' ChOoupinet' n'est autre que Gwendola, ma cousine, 15 printemps au compteur. Par souci de voyeurisme pervers et de curiosité mal placée, j'accepte la demande d'amitié.

J'aime étudier mon prochain, le disséquer, l'analyser, et surtout le pointer du doigt en me gaussant. Ça me rassure de mettre à jour le moindre de leurs défauts et de me dire que finalement, je suis loin d'être la pire. Autant dire que l'arrivée de Biinett' ChOoupinet' dans la liste de contact de celle qui erre comme une âme en peine dans son appartement en bas de jogging et en polaire rouge en ruminant sur son statut de glandeuse grassement (lol) rémunérée par l'Etat tombe à point nommé. 

Gwendola est toute mignonne. Elle pense que "paramètres de confidentialité" veut dire "j'adore les poneys" dans la langue de Sheakspeare... euh... Justin Bieber. Gwendola a une collection de photos de profil prises par elle-même qui n'a d'égal que le nombre de muscles qu'elle actionne pour faire sa plus belle duck face. Gwendola pense que son fer à lisser est son meilleur ami. Gwendola a lu quelque part que les headbands étaient à la mode, et c'est pas tombée dans l'oreille d'une sourde. Gwendola a 973 amis. Gwendola, elle pose collé-serré contre sa copine Mélinda en prenant un regard qui crie braguette, alors qu'il y a fort à parier qu'elle n'a pour l'instant (du moins j'espère) jamais vu l'ombre d'une bistouquette. Gwendola et son profil ouvert à tous vents doivent faire le plaisir d'une bonne paire de pervers de l'internet en toute impunité. Ah les joie du concept de vie privée dans l'esprit des enfants!  Et surtout, notons que Gwendo a une très grande famille: pas moins de trois ou quatre mamans, une vingtaine de frères et soeurs et peut être autant d'enfants, si ce n'est pas plus. Et pendant ce temps là, l'Addass ne fait rien et on nous emmerde avec Hadopi, si ce n'est pas scandaleux.

Quand on a une famille aussi nombreuse et aussi décousue, on a quelques séquelles. Chez Biinett' ChOoupinet', ça se manifeste dans son langage. Au début, j'ai pensé que maîtriser aussi bien le Swahili à seulement 15 ans, c'était tout de même digne d'être souligné. Puis j'ai réalisé que point du tout: Gwendola s'exprime dans sa langue maternelle. La même que la mienne. Le français donc. Non parce que c'est pas évident de s'en rendre compte. Gwendola crache sur la grammaire et l'orthographe à grand coups de voyelles doublées et de majuscules au milieu des mots. La ponctuation, c'est pour les pecnos, les jeunes, il mettent des smileys. Et à l'envers s'teuplé, histoire de te renvoyer pleurer avec ton bescherelle toi, adulte avec ton pauvre :). Gwendola, elle te balance sans vergogne que sa "1ère semaiine de stage enfiin fiinii =D maiis une treii bne semaiine avec une bonne ambiiance ^^". 

Tu crois que tout est perdu. La bonne santé du monde reposant évidemment sur la façon dont tu épelles le mot "suppositoire", c'est la fin des haricots, on va tous crever. Heureusement, Gwendola, te redonne espoir: s'il n'y a plus d'orthographe, au moins il y a de l'amour. Par quintaux. Ça suinte par tous les orifices. Il y a évidemment les remerciements effrénés de ses amis (trop merci ma choupinette d'amour de mon coeur de ma vie d'être venue au monde. ça fait 12 minutes qu'on se connaît, mais toi même tu sais, ma vie sans toi, c'est comme de la purée mousseline sans lait <3 <3) (je vous épargne l'orthographe, écrire d'jeunz est un don que je n'ai pas). Gwendola n'est pas en reste: elle aussi lance de l'amour à tour de bras. Même si elle "aime secouer son blanco pendant les contrôles pour faire chier le monde", elle est "adepte des papouilles"elle pense que "les femmes, c'est difficile de vivre avec mais c'est impossible de vivre sans". Ah oui, et elle aime sa maman aussi. Malheureusement, aimer ne veut pas forcément dire avoir du goût. Sinon, il y aurait probablement moins de références à Sherifa Luna à Ke$ha ou à Taylor Swift sur son profil. Gwendola a le sens des priorités: elle pose toujours les genoux en dedans et à noël, elle a commandé une Mini. Ah et elle est en couple avec Pétula. Non, non, pas pour de vrai, juste sur facebook.

Si je remets les choses en perspective, moi, à 15ans, j'aurais vendu ma mère pour avoir des dreads, je me fringuais avec les nippes que mon père portait pendant son service militaire, je n'avais pas de portable, et mon idole, c'était Thom Yorke (Creep, il l'avait carrément écrit pour moi, on était en connexion cosmique), et j'étais fan de RATM.

La jeunesse, c'est comme les saisons. Il y en a plus ma petite dame. 
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jeudi 25 novembre 2010

Chapeau

Aujourd'hui, on est le 25 Novembre.

Ça veut dire que dans 1 mois pile poil je souffrirai d'une indigestion du tonnerre, et que serai en phase active d'acquisition de tous nouveaux capitons, que je serai plus riche d'une paire de collants et d'un pull hideux qui ne verra probablement jamais la lumière du jour.

Ça veut également dire que je vais devoir attendre encore cinq longues journées avant de pouvoir faire sa fête à mon calendrier de l'aven Kinder. Etant donné que je l'aurais entièrement dévoré à l'aube du 10 décembre, autant faire en sorte que je le commence à la bonne date. Ce sera déjà ça de pris.

Ça veut évidemment dire que ce n'est pas le bon jour pour sortir en tong-short-teeshirt, sous peine d'attraper une pneumonie. Ce qui est fort dommage, parce que je me serais bien fait dorer la couenne au bord d'une piscine en sirotant des caipirinhas aujourd'hui.

Mais ça veut surtout dire qu'aujourd'hui, c'est la Ste Catherine. Alors je tenais vivement dans un premier temps à souhaiter une bonne fête à toutes les Catherine de France et de Navarre. Et je tenais ensuite à transmettre toute la compassion possible à toutes ces looseuses qui à 25 ans ne sont pas mariées et n'ont pas encore procréé. Vielles filles va. (ah... on me dit dans l'oreillette que je ne suis moi même jamais passée devant monsieur le maire, et qu' aucun être humain n'est jamais sorti de mon abricot (entièrement s'entend) ). Je ne résiste pas à l'envie de te préciser que selon Wikipedia (mon dieu, mon maître), Sainte Catherine avait pour mission de prévenir de tout attouchement personnel (la Catherinette n'a pas droit au rabbit, c'est con hein?). Et quoi de plus sain et pur comme occupation que la confection de chapeaux?

non seulement je suis célibataire, mais en plus je passe pas les portes. ma vie est pourrie. 

En même temps, c'est vrai quoi, les hommes ont la chance de pouvoir attendre jusqu'à leurs 50ans et l'absence de rolex dans leur vie pour pouvoir affirmer qu'ils ont râté leur vie, et les filles, elles, c'est a 25 ans qu'elles font le bilan: pas d'anneau au majeur, pas d'histoire sallace de césarienne et de placenta à raconter à tes copines à l'heure du thé? Hum, dommage.

Pourquoi tu crois que la journée de la jupe (et donc des violences faites aux femmes) tombe justement le jour de la Sainte Catherine? Pas possible que ce soit une simple coïncidence. Pour moi c'est évident. Jupe égale cuissot à l'air, égale mâle affolé, égale pluie de demande en mariage ou pluie de sperme (si vraiment t'es en veine, tu peux avoir les deux. Lucky you.) Je concède que le raccourci est un peu rapide, si l'on considère que la journée de la jupe chez moi c'est tous les jours et que depuis tout à l'heure je suis toujours pas mariée et toujours pas enceinte. Mais c'est sûr qu'il faut mettre toutes les chances de son côté.

Parce qu'il ne faut pas l'oublier, qui dit Sainte Catherine dit couvre chef à base d'organza, de plumes, de fleurs séchées, de rubans en satin, de voilette, de paille tressée ou de feutre, de couleurs criardes et de petits fruits en plastique. Et si t'arrive à pécho qui que ce soit avec un tel attirail perché sur le chignon, c'est que tu as vraiment un don, et que tu n'es pas digne de le porter.

Et si tu as la chance, l'honneur et le privilège d'avoir la corde au cou et des chiards à la maison, et ben, à défaut de te souhaiter une bonne fête, j'ai envie de tirer mon chapeau (ce qui n'est pas une mince affaire, vu qu'il doit peser au bas mot 4kg690)
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mardi 23 novembre 2010

Je est un autre

moi et la famille

Au lycée, j'étais hyper forte en philo, même si c'était le cours pendant lequel je préférais faire la sieste. Mais ça n'est pas le propos.

Le propos, c'est que j'aime beaucoup tenir un blog (ça et enfoncer les portes ouvertes).  Ça me permet de m'exprimer et de me lâcher (et d'ouvrir des portes fermées pour pouvoir les enfoncer plus efficacement). Sauf que cracher sur la concierge, le facteur, la boulangère et Bertrude, je risque de retrouver un tas d'ordures devant ma porte, de n'avoir plus que des croissants trop cuits, des recommandés de cabinets d'huissiers dans ma boite aux lettres, et de me retrouver sans amis et donc sans rien à raconter. Problématique donc.

Heureusement, grâce à la magie de l'internet, il existe une solution: l'identité secrète. Un peu à la Bruce Wayne (mais sans la batmobile), Clark Kent (mais sans le slip rouge), ou Peter Parker (sans les trucs chelous qui te giclent des poignets). Evidemment, le blogueur qui use d'une identité secrète n'a pas de super pouvoir, il ne peut ni voir au travers des habits des gens (ce qui lui permettrait de devenir agent de sécurité dans les aéroports un peu les doigts dans le nez, non négligeable quand on voit à quel point il est difficile de dégotter un job de nos jours), ni même retrouver les clefs-lunettes-chargeurs d'ipod perdus (probablement le super-pouvoir le plus pratique et le plus cool du monde). Malgré tout, avoir une identité secrète a quelques avantages:

Jamais je ne connaîtrais les drames de la célébrité à outrance telle que celle d'un Anthony Delon, d'une Lorie, d'une Chimène Badi ou d'un Jean Luc Lahaye (si si, souviens toi). Si mes fesses sont clafies de cellulite ou si je rentre mon jogging dans mes bottes à haut talon, tout le monde s'en tamponnera. Je peux bronzer les tétés à l'air l'été à Palavas les flots, acheter 87 tests de grossesse, et arrêter mon régime hyper glucidique, ça ne fera jamais la une de Public, puisque personne sait qui je suis. Et même si je te raconte comment je me suis gracieusement éclaté le coccyx en dérapant sur un étron canin, et que tu as toi même vu une jeune péronelle faire exactement la même chose pas plus tard que ce matin, tu pourras jamais faire le rapprochement avec moi.

Je peux mentir effrontément, enjoliver la réalité. Dire que j'ai mon permis poids lourd, que je parle russe couramment, que je réussis très très bien le kouglof, que je suis imbattable en ping-pong, que je suis allergique au foie de veau, que j'ai vu American Pie sept fois, que j'arrive sans difficulté à mettre mon pied derrière ma tête, que j'ai un accent de cagole à couper au couteau, que j'ai des seins énormes, que j'ai les pieds palmés, qu'en vrai je suis pas marrante. De toute façons, il n'y a que très peu de manières de vérifier. Si je te dis que je chausse du 38, tu seras obligée de me croire sur parole. Si je te dis que je voue un culte sans limites aux choux de Bruxelles, tu seras obligé d'opiner en silence. Si je te raconte que j'ai pécho Jude Law à l'ombre d'une porte cochère et qu'on s'est mutuellement mangé la glotte, tu pourras douter, mais tu n'auras jamais le fin mot de l'histoire. Pareil si je te dis que les sextos de Tony Parker, c'était à moi qu'ils étaient destinés (il m'a dit que j'été bone é kil kifferé grav me fair pouet pouet Kmion).

Par contre, tout comme Clark Kent aurait trop kiffé pouvoir dire à cette cochonne de Lois Lane qu'il était Superman (ce qui aurait grandement facilité sa vie sexuelle), il est parfois difficile de composer avec son double (mais l'avantage c'est que ça n'a a priori aucune incidence sur ma sexualité).

Déjà, mon double est bien plus intéressant, drôle et funky que moi. Ouais, Almira s'est peut être tapé Jude et foutu le feu au slip de Tony Parker (pour rigoler, Almira est peut être une baraque à frite, mais de là à se faire TP...), moi par contre, au mieux je me suis tapé la vaisselle, et j'ai grave chauffé la lessive. Chacune ses priorités.

Ensuite, garder secret son Alter Ego numérique, c'est parfois bien difficile. Surtout quand Almira a l'air tellement décomplexée du slip, et libre dans sa tête, et qu'à moi on me dit que vraiment en ce moment, je suis vraiment pas rigolote. Oui, effectivement passer ses journées sur le site du pôle emploi en boulottant des oursons à la guimauve n'est pas ce qu'on pourrait qualifier de palpitant. Et ben là, j'ai envie de hurler "ben si! TADAAAAAA, et si en vrai je suis HYPER COOL, puisque j'ai un BLOG!" Et alors là, c'est le début de la fin des haricots. Déjà, je passerai pour une folle hystérique qui parle BEAUCOUP TROP FORT (ce qui n'est certes pas bien éloigné de la réalité), et puis plus je parle d'Almira IRL, moins je peux parler d'IRL chez Almira (oui, cette phrase, bien que teintée de schizophrénie est tout à fait correcte grammaticalement parlant). Imagine un peu que je donne l'adresse de mon blog au voisin, jamais je pourrais dire ici qu'il à une tête de vielle semelle, que son chien est laid et que ses techniques de dragues sont juste incroyablement minables. Adieu ma belle liberté d'expression...

Tout ça pour dire que maintenant, je vois très bien ce que pouvais ressentir Zorro, et que je comprend mieux pourquoi c'est Bernardo le muet qu'il a choisi comme comparse. Pour dire aussi que si tu croyais
que ça allait parler de Rimbaud ici, tu t'es clairement trompé d'adresse.

Allez, faut que j'y aille, j'ai une greffe de rein à faire sur un bébé panda.
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samedi 20 novembre 2010

je suis un homme comme les autres

Au détour de la toile, je suis tombée sur ça:

enlever mon slip et faire des abdos, je suis un homme qui sait tout faire
Ça a rendu ma matinée plus belle (et elle en avait foutrement besoin, rapport à la météo qui fait la gueule, à la crotte de caniche sous mon pied droit, à la boulangerie qui n'avait plus de pain alors que c'est précisément ce qu'on s'attend à y trouver, à mon vernis qui commence à s'écailler et au marché de noël qui est déjà en place alors qu'on est que le 20 novembre). Ça m'a aussi fait réfléchir. 

Effectivement, je collectionne les chaussures. On est d'accord, je pleure devant Forest Gump. Effectivement, il est hors de question que je sorte de chez moi sans le combo crème hydratante / base de teint / poudre libre / blush. Ok, je collectionne les théières. Evidemment, j'ai une sacré stock de bijoux en forme de noeuds, mésanges, de cerfs, et de petits coeurs. Oui, je sais, le moindre contact avec un bébé animal ou n'importe quelle forme de vie duveteuse arborant de grands yeux humides me transforme en guimauve couinante. Voilà, je le confesse, lorsque le dois cocher un genre, c'est dans le petit carré fille que je mets une croix avec mon stylo rose. 

Mais malgré tout, je suis un garçon comme les autres. La preuve en quelques points

En voyant la photo ci dessus, je me suis instantanément écrié (en phonétique) "wo l'engculay!". C'est le cas de le dire, rappelle toi Brokeback Moutain. Je me suis fait penser au type, croisé pas plus tard que tout à l'heure au détourt d'un PMU qui m'a dit que "vazy m'amzelle, comment tié trooooop charmante". Parfois, je regarde les fesses des garçons qui passent, essentiellement lorsqu'elles sont à mon goût . Quand je le fais, j'en fait profiter les copines genre "la purée de ses os, t'as vu son boule au type là?". Des fois je le prend en photo pour en garder un peu pour plus tard. Il m'est même arrivé de dire à une fille que je la trouvais bonne. Et quand ma voisine est en jupe, je la soulève pour voir sa culotte. Ne m'emmenez jamais en écosse. Ou alors si. 

Je ne rechigne pas à l'idée de regarder la télé, en bas de jogging et en tee-shirt siglé auchan, une bière et des olives à portée de main en me disant que si j'avais des couilles je me les gratterai bien. Certes pour regarder Desperate Housewife mais le principe reste le même.

Une phrase dans laquelle je n'ai pas réussi à placer la moindre allusion sexuelle ou scatophile est à mes yeux une phrase ratée. Et une soirée ou je menace personne de lui latter la cloison nasale à coup de genou est une soirée qui n'a pas tiré profit de tout son potentiel. Même s'il est vrai qu'au pire et surtout losque je n'ai plus le choix je pince l'avant-bras de mon agresseur avec les ongles en gueulant que mon mec fait de la boxe, mais les menaces de violence, tant que je sais que je risque rien, je les profère avec dextérité. 

Je bois comme un trou. Comprendre: je tiens pas l'alcool. Au bout d'un monaco je suis ivre morte. Sachant que j'en bois au moins deux par soirée... Et alors là, je deviens aussi lourde qu'une équipe de Rugby en rut et en pleine troisième mi-temps.

Je touche les seins de mes copines pour leur dire bonjour, et je rote au nez de mes potes pour les saluer. A contrario, j'accepte qu'on me fasse pouet-pouet camion en échange d'un demi.

Je parle de cul à table.

J'ai très souvent le majeur en l'air.

Je devrais probablement pas le dire, mais j'ai de la moustache. Pour ma défense, je suis imberbe du dos.

Je crache. Pas souvent. Mal. J'en met souvent la moitié sur mon pull et l'autre moitié sur mes grolles, mais j'essaie, j'y mets tout mon coeur.

Je sais lire une carte, je fais jamais le ménage ni la vaisselle. Je sais monter un meuble ikea, même sans savoir parler suédois. 

Pour moi un repas équilibré c'est chips-bière en apéro, frites-mayo-ketchup en entrée, pizza 14 fromages vin rouge en plat principal (et je dis bien une pizza et non pas une part de pizza), clacos qui pue et encore du vin, suivi d'un kinder et de deux mousses au chocolat pour le dessert. Et un repas réussi est un repas qui me force à déboutonner le haut de mon jean. 

Jake, quand tu veux on fait un bras de fer, je suis ton homme.

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jeudi 18 novembre 2010

de l'inutilité de la robe de secrétaire cochonne

moi à l'époque ou je me laissais pousser les seins. j'avais un super job à ce moment là.

Ah, qu'il est loin le bon vieux temps, que je n'ai pas connu, ou il suffisait d'arborer une robe de secrétaire cochonne pour pouvoir décrocher un job!

Aujourd'hui, en théorie, si tu veux avoir un job, il faut faire des études. Exemple. Pour être agent d'accueil, il te faut au moins un bac +5, et de préférence un master de sociologie des publics. Qu'il ne soit accompagné d'aucune prétention salariale serait un plus. Ah et aussi, tu travailles les dimanches, mais pas les jours fériés, vu qu'ils sont payés double on les laisse aux anciens. C'était alléchant. J'ai accepté pardi. 

Etrangement, j'ai rapidement réalisé qu'à accueillir des gens plus idiots, méchants mal polis et puants les uns que les autres, à garder le sourire même quand ils te disent que ton bouton là sur la pommette droite, il est vraiment moche, et qu'ils ont un truc infaillible pour traiter les cheveux gras et la mauvaise haleine, j'allais pas y trouver mon compte. Et que la bêtise et la méchanceté de mes semblables était comme un puits sans fond. Alors je me suis prise à rêver (et a dire au gens qui le méritaient d'aller se faire cuire un oeuf en leur brandissant mon majeur. Je me suis pas fait que des amis). Et dans mon rêve, je restais dans la même boite, et j'exerçais un métier à hauteur de mes compétences, et j'avais un salaire supérieur au montant de mon loyer, un bureau et COMBLE DU LUXE, une bouilloire. Alors je me suis collé une pancarte dans le dos qui disait "j'ai des compétences par milliers, sortez moi de là, donnez moi un vrai travail" (non pas que mon poste fut un faux travail, n'est ce pas, mais plutôt qu'il était autant adapté à ma personnalité qu'une casquette Eroik serait adaptée à ma garde robe). Et le ciel m'a entendu. L'une des collègues, avec une bouilloire dans son bureau, a décidé de procréer. L'occasion était trop belle. J'ai postulé à son remplacement. Les congés maternité, vraiment, quelle belle invention.

J'ai mis toutes les chances de mon côté pour l'entretien. J'avais pour moi l'expérience, les compétences, la maîtrise des outils. Pour l'entretien, j'ai même sorti la susnommée robe de secrétaire cochonne. 

Sauf que. On a beau mettre tout ce qu'on peut de son côté, se persuader qu'on a toutes les qualités requises pour le poste, on peut pas lutter face à la concurrence. 
En l'occurrence, la concurrente, je l'ai pas trop calculée, rapport à son CV qui faisait comme la casquette Eroik de tout à l'heure sur ma couette. Et ben sur le coup, j'ai été bien conne, ne mâchons pas les mots.

La concurrente est blonde, parisienne (je n'ai rien contre les parisiens, entre nous soit dit, à partir du moment ou ils restent à paris. Dès qu'ils décident de quitter la capitale pour de plus vertes contrées, genre les miennes, et qu'ils décident de piquer les jobs qui devraient nous revenir sous prétexte que si on peut voir la tour eiffel de chez toi ou qu'on t'as déjà craché dans les cheveux dans le métro tu es tellement plus über mieux que tous ces pecnos du sud qui sont encore en maillot de bains au moins de novembre et qui disent putaing toutes les trois phases, j'ai envie de les éviscérer avant de les pendre avec leurs propres intestins. Fin de cette digression violente mais pas gratuite), et amatrice de bottes à bouts pointus.
Pour moi c'est juste inconcevable qu'une fille qui met des bottes à bouts pointus me passe devant. Alors j'ai acheté la bouteille de champagne. Le contrat je l'avais déjà signé, et j'ai même acheté une boite de thé pour la mettre dans mon futur nouveau bureau. C'était évidemment acquis, vu que la chaise du bureau avait été designée pour mon petit popotin, et pas pour le popotin de la parisienne blonde à bouts pointus.

Mais tous ça, c'était avant le coup de fil de la big boss. Qui a été désolée de m'apprendre que malgré mes compétences et mon expérience qui ont étés unanimement saluées (je visualise la scène, une tribu de parisiens à bout pointus qui s'inclinent respectueusement devant mon CV), ma candidature n'avait pas été retenue. Mais qu'il fallait que je me rassure, puisque ça n'avait rien à voir avec mon profil. 

Certes, donc, maintenant, on ne recrute plus les gens sur leur profils, leurs compétences, leurs qualités professionnelles? Il aurait donc fallu que j'investisse dans une paire de botte à bouts pointus et que je mette des accents circonflexes sur mes o (ouais ouais, je sais on dit pas raase mais rôôse)? Effectivement, je suis rassurée, avec de telles remarques, mon avenir est tout tracé. Mon futur se dégage, j'y vois plus clair.

Ma première mission sera donc d'étouffer la parisienne à bouts pointus avec les lambeaux de ma robe de secrétaire cochonne (hier, de rage, je l'ai dépiotée avec les dents, c'était pas beau à voir).

Ah et sinon, je cherche un job. 
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mercredi 17 novembre 2010

ceci n'est pas un blog mode



Le web, c'est aussi la promesse de la célébrité facile.

Tu postes une vidéo de ton chat qui vomit dans tes chaussures, et hop! tu deviens célèbre. Tu écrases tes seins contre ta webcam, et hop! tu deviens célèbre. Tu fais d'ignobles vocalisesd'affreuses grimaces, ou d'affreux play-back devant ton écran, hop! tu deviens célèbre.

Le web, je me suis dit que c'était la chance de ma vie. A défaut d'avoir une rolex avant mes 50 ans (je porte pas de montre), je veux avoir mon quart d'heure de célébrité sur la toile. Sauf que je suis plate comme une limande, que je n'ai pas de chat, et que jamais de la vie j'irai faire le pingouin avant de poster le tout sur youtube.

Il ne me reste que les blogs.

Le Skyblog. Pas possible, je sais écrire. 

Le blog de (mauvaise) humeur, ça marche moyen pour devenir méga célèbre. Il faut lire, c'est écrit petit, et il n'y a même pas d'images. Puis je parle pas de cul. Mauvais plan.

Le blog cuisine, je suis pas sûre d'avoir beaucoup de succès avec ma recette de cupcakes aux lardons et au smarties.

Le blog bédé, j'y penserai lorsqu'on arrêtera de prendre mes dessins de poneys qui s'embrassent pour des reconstitutions de scènes de guerre.

Il ne me reste que le blog mode. Mais c'est bien sûr. Pourquoi j'y ai pas pensé plus tôt, on se le demande.

Le blog mode, c'est le saint graal de l'internaute femelle qui veut devenir célèbre au point que Glamour lui consacre 37 signes à la rubrique web. Le blog mode, c'est l'assurance d'une pluie de fringues très chères gratuites et d'invitations à boire du champagne dans des magasins d'habits après l'heure de fermeture en compagnie d'autres blogueuses mode. Avoir un blog mode, c'est avoir un jour l'opportunité de pouvoir lancer une collection de bats de contention designé par mes soins.  Avoir un blog mode, c'est se découvrir une foultitude de nouvelles copines qui se battent pour pouvoir te dire à quel point tu es belle, bien habillée et pleine de goût. Etre blogueuse mode, c'est la vie, c'est ce qu'il me faut.

Allez, je me lance. Il me faut:

- un blog avec un nom stylé: je pense à "almirafashionblog" ou "leplacarddegush". 

- un blog avec un design trop stylé, genre dans le mood "j'adore aller au champignons et me rouler dans les myrtilles. Oh! une biche qui fait l'amour à une mésange! La nature c'est trop féeriquement gracile et pur. Et en plus dans ma forêt magique personne fait caca et la boue n'existe pas". Tu vois le genre?

- un ami avec un appareil photo: on en parle pas assez. Mais la blogueuse mode ne serait rien sans le pote qui la prend en photo. L'homme (ou la femme) (ou le trépied si tu es misanthrope) de l'ombre est indispensable. Mon blog mode aurait l'air de rien si je me prenais moi même en photo. D'autant plus que je n'ai même pas d'appareil! Et qu'il faut donc que je trouve non seulement un ami, mais en plus un ami qui a un appareil photo qui tient la route. Si en plus le bougre recycle tes vieux mi-bas pour les coller sur son objectif et ainsi donner un effet merveilleusement hamiltonien à mon oeuvre, alors là, chapeau.

- savoir parler anglais. Etre célèbre, c'est bien. Etre mondialement connue all over the world, c'est mieux. Et qui dit mondialement dit forcément en anglais. Il faut donc que je soigne mon bilinguisme qui est, soit dit en passant, très pointu. You see what I mean, you fucking cunt? 

- avoir des habits. Je suis frileuse et pas nudiste.

- avoir des beaux habits. Ah ouais, plein. J'ai une cape d'exhibitionniste, un gilet en poils de pétrolier, deux robes de secrétaire cochonne, deux autres robes en ribolin vintage, les jeans de chéri, une soutane de nonne, une robe que j'ai piqué à Olivia Newton John, un fute qui aurait très bien pu faire l'affaire si le clip de cargo de nuit avait été réalisé par Pierre et Gilles, des collant jaunes, des chaussures que j'ai pu voir une fois en vente dans un sex shop, la jupe de Calamity Jane, un pull qui a servi de parachute pendant la guerre du golfe, une panoplie de shorts que je ne peux pas porter sous peine de me faire arrêter pour attentat à la pudeur, une robe deux fois trop large et deux fois trop courte, deux robes vertes à volant, une robe que Mado aurait kiffé en 1987, un polaire rouge... et je vais pas non plus te faire un listing complet, faut garder le suspence un peu.

- avoir des beaux habits SELON LE RESTE DU MONDE. Et de marque de préférence. oups.

- être une acheteuse d'habits compulsive. Si on est compulsive au point de devoir jetter des fringues de chéri à la poubelle en cachette pour pouvoir y caser les sienne à la place, on est bon. Si par contre ça signifie aller dans les vrais magasins pour acheter des trucs neufs et même pas en promo... euh...

- avoir une frange. Un peu mon n'veu. Et je la coupe moi-même avec mes ciseaux à ongles.

- savoir prendre la pose. Je maîtrise ça. La moue boudeuse, l'oeil brillamment fardé bien qu'en partie caché par la frange, la tête penchée tel un cocker réclamant un cookie, les bras croisés dans le dos, toujours prêts pour un chifoumi intempestif, et surtout, les genoux. Tu peux décemment pas être une bonne blogueuse mode  si tu maîtrises pas parfaitement le genou en dedans. Pour bien le faire, mets toi dans la peau d'une petite fille de six ans qui vient de se faire chopper par sa maîtresse parce qu'elle a collé du chewing gum dans les cheveux de sa voisine tout ça parce que cette dernière n'a pas voulu lui prêter son stylo hello kitty rose à paillettes. Hé ho, on a jamais dit que la blogueuse mode était sexy. On a juste dit qu'elle était célèbre et qu'elle avait des fringues gratuites. C'est pas pour autant qu'elle va niquer plus. 

- être une poétesse. Les habits, c'est la vie. Surtout s'ils valent cher. Ils doivent raconter des histoires. La bonne blogueuse mode se doit de jouer avec les pots en appelant ses posts "rêverie au coin de l'automne" ou "le orange-citrouille me va bien au teint".

En même temps, la célébrité, tout ça, c'est surfait, non? si je me contentais de te raconter comment je suis tombée sur les fesses en plein milieu de l'après midi en glissant sur une feuille morte plutôt? 


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jeudi 11 novembre 2010

une affaire de famille



La famille, c'est un pilier. Un roc sur lequel on peut s'appuyer. Sauf que comme dirait l'autre, on choisit pas ses parents, on choisit pas sa famille, on choisit pas non plus les trottoirs de Manille, de Paris ou d'Alger pour apprendre à marcher.

Faut faire avec. Et dimanche dernier, je me suis dit que quand même, l'héritage est parfois lourd à porter.

La choucroute party d'anniversaire, c'est une institution chez les Gulsh. Et ce dimanche, il s'est avéré que ma cousine Josette fêtait ses 25 automnes. Et moi jamais je résiste à l'appel du gueuleton. J'arrive même à faire taire la petite voix en moi qui me dit que si j'arrivais à trouver une excuse pour rester pépère à la maison à regarder Walker Texas Ranger, ce serait pas plus mal. Mais l'appel du chou est trop fort, rien à faire. Dimanche midi, chéri et moi, on est allés chez les Gulsh s'en mettre plein la panse.

Je plante le décor:

Papy Gulsh. instit à la retraite. Old school. Placide. Il ne lui manque que la pipe. Le papy rêvé, si tu occultes le fait que dans son bureau, le calendrier de routier trône à une bonne place, et qu'il est le détenteur du secret de l'humour Gulsh.

Mamie Gulsh. Elle n'a travaillé que 15 jours dans sa vie. Elle en est très très fière. Elle ne perd pas une occasion de te rappeler qu'elle ne touche que 30 euros de retraite par an, et qu'elle n'en fait pas une maladie non plus, et que tout ce pataquès autour de la réforme des retraites, c'est du branlage de mouches. Mamie Gulsh est très belle pour son âge, et à 85 ans, elle a encore ses dents d'origine. En même temps, quand tu passe l'intégralité de ta vie à aller chez le coiffeur et à t'acheter des crèmes clarins avant d'aller à l'aquagym, t'as moins de mérite. De corps aussi, mamie Gulsh est bien conservée. Toute personne arrivant à l'improviste chez elle avant midi peut en attester, du plombier, en passant par le facteur. Personne n'a été épargné. Pas même chéri. D'autant plus qu'elle n'a aucune notion du respect des distances interpersonnelles. Elle ne peut pas te parler sans te tripoter et te souffler dans le nez. Et elle fait pipi la porte ouverte. Et last but not least, Mamie Gulsh a des opinions politiques très tranchées: elle est pour le rétablissement de la peine mort. Les jeunes au chômage sont rien que des branleurs, du travail tout le monde le sait, il y en a à la pelle et la crise, c'est la faute des étrangers surtout s'ils sont pas blancs. Je suis sûre que le premier de ses petits enfants qui lui ramène une moitié non aryenne, elle lui coupe la langue (à la moitié) (j'ai voulu essayer une fois pour rigoler, mais je suis pas sure qu'elle rigole, elle). En période électorale, j'adore discuter avec ma mamie, ça vole haut.

Tonton et Tatie Gulsh habitent chez papy et mamie Gulsh. Il faut dire que la résidence Gulsh est immense, et qu'il y a largement de quoi faire. Tonton est peaceful. Jamais il se coiffe. T'as toujours l'impression qu'il est en pyg', voire qu'il sort du lit, la gueule encore toute enfarinée. Il est fan de l'OM. Sur le pare brise arrière de la clio, ya un gros autocollant. Tellement gros qu'un jour il a proposé de me ramener chez moi mais que j'ai préféré rentrer en stop. C'est lui qui fournit les calendriers cochons. Mais vu sa bédéthèque, je lui pardonne. Quant à Tatie Gulsh, elle fait des gâteaux que t'en mangerait sur la tête d'un pouilleux. Mais elle crie tout le temps. Même quand elle te demande de lui faire passer le pain, t'as l'impression d'être un enfant de quatre ans qui vient de casser un vase Ming.

Les cousins et les cousins des cousins Gulsh. Ils sont comme les doigts de la main. Ils sortent en boite tous les week-ends ensemble. Qu'ils aient entre 16 et 25 ans ne les dérangent pas trop. Après j'ai peut être des principes éculés, mais être obligée d'aller au bar toutes les cinq minutes pour allez chercher les boissons vu que je suis quasiment la seule légalement autorisée à le faire je trouve ça relou. Ça ne me laisserai plus du tout le loisir de faire ma démo de pole dance contemporaine sur un remix techno (et je dis bien techno) de Shakira. Ils sont tous fan de l'OM eux aussi. Et ils ont aussi des voitures. Je ne peux pas compter sur mes cousins non plus pour le co-voiturage. Sauf le petit dernier. Il a seize ans, et outre le fait qu'il est le sosie capillaire de Bieber (pour sa défense, il avait la coupe avant qu'on entende baby baby ooowooo), il parodie des clips de Acqua avec ses copines de classe en piochant dans les placards de Mamie Gulsh pour les perruques et en piquant les slims roses de sa soeur, ce petit a de l'avenir. Et sauf la cousine des cousins. On a deux jours d'écart, mais elle s'est déjà reproduite. Et le contact facebook que tu n'oses pas supprimer mais qui pourtant inonde ton mur de photos de sa progéniture ponctuées par des statuts tels que "Ton fils va te tenir la main pendant un petit moment, mais retenir ton cœur pour la vie. C'est la journée des garçons. Si tu as un fils qui rend ta vie plus belle rien qu'en étant auprès de lui, copie et colle ce message sur ton mur en écrivant son prénom: Gwendolain" (nb. à la vue de ce genre de statut, je commence à partager l'avis de ma mamie sur la peine de mort... enfin... presque)

Ma soeur. Hum. Ma soeur, sa voiture, son sac guess, son iphone. Tout est dit. Ah non, je n'ai mentionné ni sa french en gel ni ses mèches. Autant pour moi. 

Papa et maman Gulsh. Papa pète à table et rit comme un bossu. Maman lui file un coup de coude. Papa raconte une blague de cul à la fois homophobe antisémite et vraiment sale à chéri (qui part vomir). Maman lui file un coup de coude. Papa me plante ses doigts dans les cotes. Je hurle en le traitant de taré. Maman lui file un coup de coude. Papa prend le seul  exemplaire de la quatrième génération Gulsh et va le quiller dans un arbre (true story). Maman a envie de lui donner un coup de pelle, je le vois bien. Papa retourne à table, il est puni. Il fait des boulettes avec sa mie de pain et les lance sur papy Gulsh. Maman est au bord de la dépression. Du coup maman me dit que quand même j'aurais pu m'habiller autrement, qu'on dirait que je me suis enroulée dans l'ancien papier peint des wc de ses parents (de l'autre côté donc). Elle n'a pas tout à fait tort mais quand même. 

Et moi, Almira. La fille qui s'habille avec ce que Mamie Gulsh portait pour son voyage de noces et qui sait qui est Gilles Deleuze (de nom, ouais je sais qui c'est alors pouet pouet) . 

Voilà, le tableau est brossé. Passons au menu.

Apéro: Curly aux mites. Mamy Gulsh a en horreur les dates de péremption. Et elle ne jette rien. Dans le garage, il y a environ 150 kilos de savon de Marseille rance, datant de la seconde guerre mondiale. Et dans l'autre garage, une vielle opel sans moteur. On sait jamais ça peut servir. Et les curly aux mites, c'est plein de protéines. Puis arrosé de litres de vin de noix maison, ça passe de suite mieux.

Entrée: Foie gras. Maison steuplé. Et yen a des kilos. Et comme on m'a refusé le tupperware pour en ramener chez moi, j'en ai tartiné un bloc entier dans une baguette de pain, et j'ai mangé ça comme un militant CGT mange son sandwich au pâté entre deux slogans. En plus le muscat, ça aide a tout bien faire descendre

Plat: Choucroute. Pour 38. On est 15. Faut pas gaspiller, raboule ta gamelle. Grâce aux choucroutes party, je sais que mon estomac peut aller jusqu'à doubler voire tripler sa capacité d'absorption. Ce qui ne veut pas dire qu'il digère bien pour autant. Les trois jours qui suivent la choucroute party, je rêverai d'être célibataire à nouveau. Ceci dit, pour oublier, ya du blanc. Et pas qu'un peu. 

Trou normand: on va voir les croquignolous bébés lapinous. J'en choisis un. Je l'appelle Kim Jong Il. C'est le mien, il est trop meugnon. Mamie Gulsh accepte de me le donner, vu que c'est celui qu'elle a prévu de me cuisiner pour mon anniversaire. Même si je veux, je pourrais l'écorcher moi même. Ok, on laisse tomber les lapins on va voir les poules. Ok, le coq vient de chier sur mes bottes, on va retourner manger du fromage.

Fromage: du camenbert, du saint nectaire, du roquefort, du brie de meaux, de l'emmental, de la tomme de savoie, du crottin de chavignol, du beaufort, de la mimolette, du saint félicien, et j'en passe et des meilleurs. Et surtout du pif. En cubi.

Dessert: un gâteau de Tatie Gulsh. Donc un bon. C'est le cousin qui débouche le champagne. Il est saoul, il vise mal, il tire dans la tête de mon père, qui ronflait comme un bienheureux. Tonton se gausse. Du coup Tatie crie. Elle est saoule elle aussi, donc elle glisse. Le gâteau tombe. On s'en fout, les poils de chien ça renforce le système immunitaire: la preuve depuis tout à l'heure le petit dernier n'arrête pas de foutre sa tote dans la gueule de Médor pour ensuite la remettre dans sa bouche et il a l'air tout à fait en forme. Pour détendre l'atmosphère, je sors une blague de mon cru. Elle est sale, antisémite, homophobe et très cochonne. Chéri me fait signe qu'il a de nouveau envie de vomir. Ah ouais, il la connaît la blague, c'est celle que mon père lui a raconté tout à l'heure. Face à ce léger relâchement dans l'ambiance, Mamie Gulsh veut nous montrer sa gaine. Ça tombe bien, elle l'a sur elle justement et elle est en robe. Ma soeur montre a chéri sa nouvelle application Iphone: maintenant, elle sait à quelle date précisément ses racines commencent à être visibles, et elle cale ses rendez-vous chez le coiffeur en fonction. Tonton allume la télé, ya du foot sur canal. Comme je suis assise devant, il ne me reste plus qu'à m'asseoir dans le panier du chien. Ça me déprime alors je prend la dernière bouteille de champagne avec moi. Pendant ce temps là, ma cousine explique à ma maman ou trouver de la beuh de bonne qualité à Marseille. Les cousins quant à eux sont allés vérifier la qualité de la beuh en question chez les lapins. Papy Gulsh pendant se temps essaie de faire faire une dictée à chéri, qui ne sait plus combien il faut de l à inflation. 

Et pour terminer le café. Il faut bien ça pour réveiller la famille Gulsh qui cuve son raisin fermenté à même la nappe en papier. 

Et après y'en a qui s'étonnent... 

La bonne nouvelle, c'est que dans à peu près un mois et demi, c'est noël. Et que chez les Gulsh, on va jusqu'à manger les 13 desserts. 
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