mercredi 29 décembre 2010

2010, la fête à la saucisse

Regarder le programme de la télé des fêtes de noël peut être parfois fort inspirant.

Si la 6 fait son bêtisier de l'année, pourquoi est ce que je ferai pas le mien?
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mercredi 22 décembre 2010

Le truc de la pomme et du trèfle à quatre feuilles

kikou!


D'après Wikipédia, lloi de la gravitation, ou loi de l'attraction universelle, découverte par Isaac Newton, grand aamaateur de aa doublés,  est la loi décrivant la gravitation comme une force responsable de la chute des corps et du mouvement des corps célestes, et de façon générale, de l'attraction entre des corps ayant une masse, par exemple les planètes, les satellites naturels ou artificiels

D'après Almira Gulsh, la loi de la gravitation est une chienne qui a ses têtes de turcs. Almira est persuadée de faire partie des têtes de turc de la loi de la gravitation. Elle est même absolument certaine d'être dans le gloden top ten de diamant. Et si on peut dire d'Almira qu'elle est une fieffée prétentieuse étant donné qu'elle parle d'elle même à la troisième personne du singulier alors qu'elle n'a aucun lien de parenté avec Louis XIV (ce qui est fort dommage, puisqu'elle rêve de se marier avec le deuxième frère Bogdanoff, et qu'elle sait qu'ils aiment autant le sang bleu que les injections de silicone), on ne peut en aucun cas parler de paranoïa.  Elle a les pieds sur terre bien comme il faut. Enfin, elle aimerai avoir les pieds sur terre bien comme il faut. Mais elle fait partie du golden top ten de platine des têtes de turc de cette chienne de loi de la gravitation qui trouve qu'elle doit ressembler à une pomme pour lui en vouloir autant.

Si encore mon malheur s'arrêtait avec ses histoires de gravitation. Mais non, en plus de ça, je suis capricorne (mon anniversaire c'est la semaine prochaine, j'adore les cadeaux, je le dis, on sait jamais) ascendant grosse poissarde. Tu peux être sûr que quand je marche dans un étron, c'est jamais avec le pied gauche. Un chat noir a du s'asseoir sur mon visage alors que je n'étais qu'un nourrisson.


Si jamais je devais faire le casting d'une émission telle que "La France a un incroyable talent" (si un jour je le fais, abattez moi à bout portant, j'ai un fusil à pompe que je garde pour l'occasion dans mon placard à chaussures), mon numéro consistera tout simplement à traverser la scène, de gauche à droite. Une première fois les mains vides, et une seconde fois en transportant un verre d'eau. Et ça suffira a faire le show, entre gadins multiples et chutes spectaculaire, avec Lara Fabian qui s'évanouit d'extase (je ferais La France a un incroyable talent que si Lara Fabian est dans le jury. Je suis fan.) et le public en délire. Et moi avec ma prothèse du coccyx, mon col du fémur en plastique, mes pieds palmés, ma rotule en bois, mes mains en carton et pas encore 30ans, je saluerai la foule au moment même ou un pigeon me chiera sur le front.

Tout ça pour dire que plutôt que de m'apitoyer sur mon sort et sur mon séant pourtant clafi de bleus à force de me vautrer à tout bout de champ, j'ai décidé de tirer parti de ma malédiction, et d'en faire la base de mon plan de carrière. 

Ton ex t'invite à dîner pour te prouver à quel point elle vit mieux sa vie depuis qu'elle t'a remplacé par un expert comptable passionné de taxidermie? Laisse moi t'accompagner, et en voulant allumer ma cigarette, je mettrai le feu à sa plus belle hermine empaillée.

Ta tata Monique t'invite à boire le thé et tu trouves que ça commence à bien faire parce que tu es allergique à la théine (ça te donne de l'eczéma sur les parties génitales)? Si je viens avec toi, je me ferai une joie de me prendre les pieds dans la moquette, de perdre l'équilibre, de tenter de me rattraper au vaisselier, et de m'écrouler sur la collection de hiboux porcelaine.

Ta mère te tanne pour que tu lui amènes ta nouvelle copine à la maison? Fais moi passer pour ta meuf, fais moi manger un tartare de boeuf la veille, et laisse la nature suivre son court. Normalement, même si elle réussit à ravoir ses chaussures, ta mère devrait te foutre la paix pour un petit moment.

Devis gratuits, et en plus je donne des bichocos. Je suis encore à la recherche d'un boulot, alors surtout, n'hésitez pas hein.
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lundi 20 décembre 2010

Gros lourd inside (et titre de post pourrave)

Certaines choses sont inaliénables. Tant que le monde sera monde, que la terre tournera autour du soleil, que Philippe Bouvard présentera les grosses têtes, les gros lourds feront malheureusement partie de l'humanité. Hé ouais, c'est comme ça...

le gros lourd est un lion pour la femme. 

Le gros lourd est insidieux. Il est partout. Surtout là ou on a pas envie de le voir. 

Le vendredi soir, il est à la fête pizza surgelée-rouge qui tâche ou tu te rends dans l'espoir de passer un moment sympatoche et bon-enfant. Tu lui demandes s'il peut te passer une part de quiche, il te dit qu'il adore qu'on lui lèche le dos. Tu abordes le délicat problème du collant qui te cisaille le bide en deux passé deux bières avec ton hôtesse (ce qui est un vrai souci merde, on en parle pas assez!), il vient te faire part de son vif intérêt pour les strings ficelle en dentelle. Tu rigoles avec un gentil garçon qui te raconte comment il remplaçait les pastilles de pulmoll de son grand père par des crottes de lapin, pendant que tu lui expliques que la meilleure façon de chauffer son lit par le temps qu'il fait c'est encore de péter dedans, il vient te montrer que son téton pointe. Tu discutes politique internationale, presse-purée et prime à la casse avec Frénégonde, il vient te montrer qu'il est paré, la preuve il a deux capotes dans la poche de son jean. Pas une. Deux. T'aimerais savoir une bonne fois pour toute ou est passé ton verre, il te propose un plan à trois, comme si ça répondait à ta question. 
Au début tu rigoles. C'est toujours rafraîchissant quand quelqu'un que tu ne connais ni d'Eve ni d'Adam te propose un massage personnalisé du dos. Ensuite, tu es surprise: tu ne t'attendais pas à ce qu'un prof de marketing de 15 ans ton aîné, du genre à avoir une flopée d'étudiantes qui se pâment dès que le mot management sort de sa bouche, aie des goûts aussi tartes en matière de lingerie. Puis tu t'inquiètes: ne faut-il pas être un peu dérangé pour venir montrer son téton comme ça, au milieu d'une conversation très constructive? Puis tu t'agaces, tu trouves ça un peu déplacé qu'on vienne te secouer sous le nez deux préservatifs. Surtout quand le bellâtre se justifie en parlant de maturité et de prise de responsabilité (alors que les capotes sont à la fraise). Puis tu es carrément colère. Qu'est ce que c'est ces manières? Venir me proposer une activité sexuelle déviante alors que je ne sais même pas ou tu as bien pu mettre ton verre de blanc? 
Le gros lourd du vendredi est excessivement triste. Quand il ne te raconte pas comment ses étudiantes passent sous le bureau pour récolter un demi-point de plus, il parle de son ex, des trémollos dans la voix, et des larmes dans les yeux. Mais attention à l'apitoiement, il prend la moindre mimique de cocker compatissant pour une invite à faire pouët-pouët camion ("j'en ai besoin, tu comprends, je me sens tellement vide depuis qu'elle m'a quittée") (hé ouais ducon, mais tu serais moins mature et responsable avec tes capotes à la fraise que tu sors dès qu'une donzelle pointe le bout de son nez, elle serait peut être encore avec toi). Mais c'est pas parce qu'il est triste qu'il est attendrissant. La preuve, j'ai passé la soirée à avoir envie d'éclater son sourire plein de dents ultra-bright à coup de sapin de Noël. 

Le samedi soir, le gros lourd se promène en bande. Tapi dans l'ombre, il attend que la jeune péronelle sorte du restaurant pour rentrer chez elle. Il a du flair pour la repérer. Tel un prédateur affamé, il attend patiemment que tout le monde aie dit au revoir à tout le monde. Et dès que la péronelle a tourné au coin de la rue, dépourvue de sa bande de pote (le gros lourd du samedi soir est courageux mais pas téméraire), la chasse commence.
Il commence d'abord par se rapprocher de sa proie en dessinant des cercles concentriques de plus en plus petits en déclamant une longue (très longue, trop longue) et étrange litanie probablement destinée à hypnotiser sa proie. 
"hé pssssst psssssst hé! hé! mamouzelle! hééééééé! hého! psssst pssssst! mamouzelle! c't'a toi qu'je parle! héééééhoooooo!" 
Quand il est suffisamment près, il se plante devant elle. C'est à ce moment là qu'elle a l'opportunité de l'observer pour la première fois. Il a le crâne rasé, une doudoune adiddas sans manches, sous laquelle on devine un maillot de football à l'effigie de son équipe de ballonpied favorite, un pantalon de jogging en nylon umbro rentré dans ses chaussettes puma, et des airmax rouges. On ne voit pas trop ou il veut en venir: on hésite entre l'intimidation et le carnaval. Mais pour le coup, la proie, seule, dans une rue déserte,  à minuit du soir, elle flippe. C'est là que le Lourd attaque:

Le lourd: rahh là là, déjà de dos, je te trouve trop charmante, mais de face alors...
La proie:...
Le lourd: allez, tu veux pas qu'on aille boire un verre?
La proie:...
Le lourd: tu veux? allez t'es tellement charmante, viens!
La proie: Non
Le lourd: Un café alors? (nb. la première proposition concernait un VERRE. Or, le café se boit dans une TASSE. La question du lourd est parfaitement légitime)
La proie: Non
Le lourd: Pourquoi?
La proie: il est tard, il fait froid, et mon mec ceinture noire de ju jitsu m'attends, merci au revoir
Le lourd: ok, je t'accompagne alors
La proie: Non
Le lourd: Pourquoi? T'es tellement charmante
La proie: Allez bonne soirée, au revoir.
Le lourd: SALOPE
Je ne suis pas sure qu'il faille faire le moindre commentaire sur cette technique de chasse. Je la trouve personnellement très parlante, de part son inefficacité inébranlable. 

Le dimanche soir, le lourd se cache au marché de noël. Il tient le stand de charcuterie ardéchoise (mon préféré). Et c'est le seul à vendre du pain. Alors quand je lui dit que j'en veux un (de pain), il me demande de choisir une miche. Deux sont effectivement fabriquées à partir de farine. La troisième, le charcutier ardéchois a pour coutume de s'asseoir dessus dès qu'il le peut. Voilà voilà, j'ai envie de dire. 

Le gros lourd est une vermine. 


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mardi 14 décembre 2010

Cerveau disponible

Au détour d'une bouchée de tagliatelles à la carbonara (mon plat préféré) (je suis un fin gourmet) (je fais attention à ma ligne) (oh et puis j'ai pas à me justifier sur le choix de mes aliments merde!), j'ai entendu la phrase suivante:

"j'adore Guiseppe, il me fait trop marrer"

Je me suis vexée. En effet, lorsque je mange, il est strictement interdit de mentionner quelqu'un que je ne connais pas. Ça perturbe mon système digestif, qui est au demeurant aussi capricieux qu'une fillette de 3 ans très mal élevée (ouais on s'en fout de la vie de mon intestin grêle, mais encore une fois, on est chez moi, alors je fais ce que je veux). Bref. Je me suis fâchée tout rouge, j'ai dit des gros mots, j'ai appuyé mon index sur la table jusqu'à ce que l'articulation devienne toute blanche et j'ai dit "c'est IN-AD-MI-SSI-BLE".

si on m'avais dit un jour que cette image illustrerait l'un de mes posts, j'aurais fait pipi par terre et je me serais roulée dedans.


C'est là que j'ai découvert qui était Guiseppe. On m'a même montré une photo de sa maman, ce qui a eu un effet très néfaste sur mon système digestif, qui, comme je l'ai dit tout à l'heure est une petite chose fragile. C'est là que j'ai avoué, sous les yeux ébahis de mon auditoire subjugué, que la seule émission de télé-réalité que j'ai déjà regardé dans sa quasi totalité, c'est la nouvelle star de l'an dernier et encore, uniquement parce que je me suis pris d'affection pour Luce qui s'est avéré être ma jumelle de collants. Ça crée des liens je trouve. Et là encore on me fait signe que c'est pas vraiment de la télé-réalité mais plutôt un télé-crochet. Attention, nuance.

Je n'aime pas la télé-réalité. Déjà, j'avais trouvé le premier loft chiantissime, alors qu'à l'époque ma principale occupation était de percer mes points noirs et d'enlever les bouts de salade coincés dans les bagues de mon appareil dentaire . Et ça n'est pas uniquement parce que je suis une pétasse élitiste qui pète plus haut que son cul et qui crache sur tout ce qui sort du petit écran, parce que si j'ai autant hâte d'être à fin décembre, c'est avant tout pour les rediffusions des téléfilms allemand à base d'esprit de noël et pour les reportages sur le crazy horse. Je trouve juste que l'idée de filmer les gens jusque dans leur douche, en priant pour voir un bout de téton, n'a strictement aucun intérêt.

Certes, il y a aussi la télé-réalité évolutive. La musicale, la robinson, la pleine de gens célèbre trop pourris, celle a base de bonnes actions, celles à base de bouffe, celles a base de sexe, celles qui sont un mix d'un peu tout ça, et celles qu'on a pas encore inventées mais qui vaudront leur pesant de figues séchées. C'est vrai qu'à la télé, ils rivalisent d'imagination pour emballer une émission donc le noyau dur consiste à mettre la caméra sur nos plus bas instincts. Et bien à mes yeux, elle sont autant mortellement ennuyeuses les unes que les autres: ça reste des gens qu'on filme en train de faire des trucs que je serais parfaitement capable de faire moi même. Si je veux voir des gens picoler, chanter faux, cuisiner et manger des chenilles, rouler des pelles, et plus si affinités, emmène moi au bar, commande moi 3 demis, et souvent, ça suffit.

"ouais mais c'est marrant", me dit-on. Et bien en réalité non. La télé-réalité n'est pas marrante. La télé-réalité est rassurante. Quelle que soit l'émission, quel que soit le principe, quels que soient les candidats, devant un show estampillé endémol, on a la certitude qu'il y a en a des pire que nous. Et comme les pauvres bougres ont fait le choix délibéré de montrer à la télé et donc à tout le monde qu'ils étaient pires que nous, on a le droit de se marrer. Alors on regarde, mais au deuxième degré hein, parce que bon, on vaut mieux que ça! Et le lendemain, autour d'une assiette de carbo, ça donne des phrases du genre:

"j'adore Guiseppe, il me fait trop marrer"

ce que je traduis par:

"j'adore Guiseppe, c'est vraiment un gros gland. Quand je le regarde à la télé, justement, je me m'exclame "mais quel gland!", et je rigole. Non mais c'est quand même une vie d'être gland à se point, et de venir le revendiquer à la télé, avec sa mère-mérou en plus. Heureusement, je suis pas comme ça moi. Moi j'ai bien compris que les rayures tennis, c'est hyper ringard, j'ai tellement plus de valeur! Puis quand même passer à la télé pour que sa daronne te trouve une meuf très vulgaire à niquer, quelle déchéance! Non mais quand même, TF1, ils reculent devant rien pour rendre mon cerveau disponible. Heureusement que je vaux mieux que ça moi. Je vaux tellement mieux que ça que je peux regarder, au moins pour me moquer. Le fait qu'à peu près tout le monde fasse comme moi et que les audiences de ce genre de merdasse télévisuelles crèvent le plafond, ce qui incite les programmateurs à réitérer, je ne m'en sens absolument pas responsable. C'est pour ça qu'après je peux me permettre de dire qu'à la télé il n'y a vraiment que de la merde."

Je n'aime pas la télé-réalité. Comme tout le monde. Mais moi, au lieu de participer aux audiences, je sors manger des pâtes à la carbonara avec mes amis de la vraie vie.
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vendredi 10 décembre 2010

Soubrette Story

Il y a peu, j'écrivais un post désespéré sur l'affreux quotidien du chômeur.

Depuis, la situation a changé.

Après avoir passé quelques semaines vautrée sur mon canapé, à suçoter des peaux de Justin Bridou toute la sainte journée, vêtue du plus seyant des pyjamas, et drapée dans la plus profonde des dépressions, voici que je reçois le coup de téléphone qui changea ma vie. Du tout au tout.

Mon ami Roberto, bien informé de ma grande déchéance (j'avais alors commencé à faire des tresses avec les poils de mes mollets pour tuer le temps) m'a appelé pour me proposer du travail. Ne t'excites pas, Roberto, il tient un resto. Roberto avait besoin d'une serveuse. Roberto a pensé à moi. Roberto m'a appelé.

Au début, j'ai failli ne pas accepter. Déjà, je n'avais tressé que la jambe gauche, et j'aime la symétrie. Ensuite, j'ai pleinement conscience de n'être ni la grâce incarnée, ni la papesse de l'adresse, ce qui, quand on est serveuse, peut poser un certain nombre de soucis. Puis je me suis regardée dans la glace et j'ai constaté que je n'étais toujours pas démaquillée de l'avant-veille. J'ai alors décrété que pour ma santé mentale, il serait bien que j'aie une raison de sortir de mon trou, de déboucher mes pores et de me brosser les dents. Alors j'ai dit oui.

A partir de dès à présent, je suis donc serveuse, jusqu'à ce qu'un vrai travail toque à ma porte.

la polyvalence ou je ne m'y connais pas. 

Je déteste être serveuse.

Primo, j'ai une mémoire de poisson rouge. Entre le moment ou le client m'énonce ce qu'il a envie de manger et le moment ou je dois le noter sur mon petit calepin, il semble s'écouler un temps suffisamment long pour que mon cerveau passe à complètement autre chose.
Exemple:
Moi: Alors, vous avez fait votre choix?
Le client: Oui, alors en entrée, je pendrais un tartare de cervelle d'agneau
Moi: Alors vous avez choisi ce que vous voulez manger?
Le client: Je viens de vous dire ce que je veux en entrée!
Moi: Vous êtes sûr?
Le client: Mais oui! La cervelle d'agneau!
Moi: Ah... un foie de veau donc.
Le client: Non. Une cervelle d'agneau
Moi: Autant pour moi. Une langue de boeuf donc.
Le client: UNE CER-VELLE D'A-GNEAU
Moi: Très bien très bien. Du fromage de tête, c'est noté.
Le Client: Donnez moi votre satané calepin, je vais la prendre la commande moi.

Deuxio, comme je l'ai déjà dit, je suis adroite comme un éléphanteau épileptique qui s'adonnerai au funambulisme. Je ne peux porter qu'une assiette à la fois et avec les deux mains. Et si j'arrive à la porter à la table du client sans l'avoir renversée, c'est un peu une victoire sur moi même. Par contre, faut pas me demander que la commande de la Table 4 soit servie à la table 4. Une seule chose à la fois, déjà elle arrive à une table, j'estime que c'est un bon début.

Tercio, je suis persuadée que même avec un pied bot et le syndrome de gilles de la tourette, il est impossible d'arriver à la cheville de ma grâce et de mon élégance. Mets moi une assiette entre les mains, tu peux être sure qu'en plus de me vautrer avec, je m'exclaferai à plein poumons un truc du style "l'enfoiré de sa race de sa mère la pute à routiers, j'ai encore fait tomber une de ses putain d'assiettes de merde".

Quatrio, j'ai beaucoup de mal avec les gens qui n'ont pas d'humour.
Exemple:
Le Client: Mademoiselle, une question!
Moi: Je suis toute ouïe...
Le Client: Qu'est ce qu'il y a dans la sauce là, elle a un petit goût que je n'arrive pas à retrouver...
Moi: Ça? Ah, mais c'est pas de la sauce ça. C'est moi, je suis un peu enrhumée, et parfois, j'ai du mal à contenir mes éternuements.
Le client: ....
Moi: Oh ça va hein, si on peut pas déconner...

Cinquio, j'ai toujours eu beaucoup de mal à tirer parti de mes atouts. En effet, c'est pas parce que je me sape comme une péripatéticienne en période de soldes et que les clients prennent ça pour une invitation à regarder ma culotte chaque fois que je me retrouve les quatre fers en l'air suite à une n-ième chute dans le restaurant qu'ils me filent des pourboires. Ces rats.

Sixio, j'ai de mauvais réflexes féministes. En général, quand un client (mâle) me demande de l'eau ou du pain, je m'entends toujours répondre "t'as qu'à te lever, je suis pas ta bonne hein!" en brandissant mon majeur.

Septio, je suis aussi très douée pour l'oenologie: je débouche les bouteilles avec les dents, c'est moi qui goûte (pour vérifier qu'in ne soit pas bouchonné, sait-on jamais), et je recommande chaudement aux clients de boire leur Chateauneuf millésimé avec une lichette de coca.

Ouais. Je déteste être serveuse. Et le métier me le rend bien j'ai l'impression. A mon prochain rendez vous au pôle emploi, je pourrais fièrement annoncer à mon conseiller que mon projet professionnel a évolué, et que j'ai désormais la certitude que les métiers de bouche ne sont pas ma came.

Je l'ai déjà dit, mais vraiment, il le faut. Trouvez moi un job.
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lundi 6 décembre 2010

Ôde au Pôle

Ceci est un message écrit du fin fond du trou du cul de la déchéance sociale. J'ai nommé... le chômage.

Cette honteuse maladie, celle des flemmards, des pas doués, des glandeurs, je l'ai attrapée, salement. Naïve et innocente telle la biche en pleine saison de la chasse, je croyais que cette merde, ça ne pouvait arriver qu'aux autres. Je m'y attendais pas du tout pourtant. Un jour, t'as un contrat à durée déterminée précaire et mal payé, et le lendemain, pof. Plus rien. Pourtant, ma mamie me l'a dit "les chômeurs, c'est rien que des branleurs, du travail, y'en a à la pelle. S'ils en trouvent pas, c'est qu'ils cherchent pas." Ma mamie a la science infuse, mais son horloge biologique s'est arrêtée avant le choc pétrolier de 73. 

Au début, le chômage, c'est attrayant. Tu n'as plus besoin de sortir de chez toi, donc tu n'as plus besoin de te laver. En hiver c'est une bonne nouvelle, parce que la sortie de douche tout nu et tout mouillé quand dehors il fait froid, c'est psychologiquement pas évident. Je préfère encore sentir le fennec et avoir le cuir chevelu qui me gratte. Autre avantage, toujours parce que tu n'as pas besoin de mettre le nez dehors, tu n'as pas besoin non plus de te faire chier devant ton armoire pour trouver un pull assorti à tes collants eux mêmes assortis à ton écharpe. Le matin (vers 11h43), tu sautes dans un pantalon de jogging, un polaire rouge et des guêtres en pilou à rayures multicolores. Et tu peux garder les charentaises aux pieds jusqu'à plus soif. 

Autre avantage du chômage: tu peux te faire des nouveaux copains dans les files d'attente du pôle emploi et tu peux aussi tester toutes les blagues que t'as potassé pendant des heures sur ton conseiller. Ah et tu peux aller aussi à toutes les séances de cinéma pas chères aussi. Celles de 11h00. Enfin, si t'es debout à ce moment là. Puis tu peux aller à la fnac quand il y a personnes aux caisses, et aller faire ton shopping chez H&M à un moment ou personne n'attend aux cabines d'essayages. Et puis t'as des réductions partout. 

Le chômage, c'est un peu le rêve éveillé. Mais tu sais bien que c'est pas une fin en soi. La preuve, en soirée, lorsque tu annonces fièrement avec un savant mouvement de cheveux gras que t'es au chomedu, soit les gens prennent un air de cocker malheureux, soit ils partent vite parce qu'ils ont du lait sur le feu. Tu déchantes vite: ne pas avoir de travail, c'est tout de même drôlement ennuyant à la fin.

l'enfer a un nom et des portes vitrées coulissantes


Déjà, tu vas sur le site du pôle emploi, qui est aussi sexy que les toilettes d'un pub un samedi en toute fin de soirée. T'es plein de bonne volonté, tu sais que le chômage, c'est pas glamouro-sexy, alors tu veux trouver un travail. Alors tu vas consulter les offres d'emploi. Comme tu sais très bien le métier que tu veux faire, dans la case je cherche un emploi de... tu mets, confiant et plein d'espoir "sexeur de poulet" (t'as un master de masturbation intellectuelle, c'est pour ça). Evidemment, le pôle emploi, il connaît pas la noble profession de sexeur de poulet. Et il te met un premier vent. Mais tu te crois plus malin que lui. Tu vas chercher par secteur d'activités. T'en choisis un avec des animaux dedans. Et le pôle emploi, qui a décidé de t'emmerder, va te proposer uniquement des annonces d'élagueurs et de tractoristes. Le pôle emploi t'a coupé la chique. Alors tu fais ta télécandidature, c'est moderne, puis on sait jamais, élagueur ça peut être sympa aussi. Et surtout c'est bien fait. Ils te demandent d'écrire ta biographie en 140 caractères, comme ils se sont cru sur twitter, tu leur fait un petit #followfriday ou un #jeudiconfession en fonction du jour de la semaine. Mais le pôle emploi n'a pas d'humour. Donc il t'envoie un texto qui dit "j'ai pas d'humour, je suis psychorigide, alors tu viens modifier ta télécandidature au lieu de faire de la merde". Tu t'exécutes. Tu essaie donc de mettre toute ton âme dans les 140 caractères. Ça plaît toujours pas au pôle emploi qui te renvoie un texto (il a probablement un forfait en illimité) pour te dire qu'il faut que tu résumes l'intégralité de ton CV (qu'ils ont déjà) 43 caractères. Ce que tu vas t'efforcer de faire avec tout ton coeur. Tu penses que tu vas y passer. Mais t'y arrives. Et là, paf. Texto: au pire "l'offre a été suspendue, on t'a fait suer sang et eau dessus, et ça nous a bien fait rigoler", au mieux "on a pas lu ta candidature puisqu'on est que des robots et qu'on a en rien à branler de ta gueule, mais on a quand même décidé que tu correspondais pas au profil". Mais tu renonces pas, parce qu'il te reste une once d'estime de toi même, et tu t'abonnes aux offre d'emplois, pour recevoir toutes les annonces de sexeur de poulet sur ta boite. Et là, le pôle emploi t'envoie un email "non mais quelle idée de vouloir devenir sexeur de poulet aussi, tu vois bien qu'il y a pas de job? mais vraiment, tu t'es cru en position de choisir le métier que tu voulais faire ou quoi? T'as cru que j'étais le père noël? sombre merde va!".

Toi et le site du P.E. vous vous parlez plus. Tu es bien content parce qu'en même temps tu as reçu une convocation pour aller rencontrer un être humain de chair et de sang, fait du même bois que toi, avec un coeur, des émotions, des sentiments. T'es tellement content que tu as pris une douche pour l'occasion. En plus t'as de la chance, en t'asseyant face à lui, tu lui dis "comment va tu, yo de poêle?", et il rigole. C'est trop cool. Alors tu lui vides ton sac. Tu lui dis que tu veux trouver un job de sexeur de poulet, parce que t'as un master de masturbation intellectuelle, et qu'au pire si tu trouves pas, tu pourrais profiter du chômage pour faire une formation de branleur de mouche ou éventuellement passer ton permis. Premier mauvais signe, il te demande en quoi ça consiste exactement sexeur de poulet. Bizarre pour un type dont le métier, c'est d'en trouver un aux autres. Tu lui expliques. Il prend un air de marsouin déshydraté. Puis il te dit, laconique, que de toute façon, le secteur et bouché. Alors tu lui demande pour la formation de branleur de mouche. Il te dit que c'est pas possible, que les formations sont réservées aux repris de justice de 14ans qui ne savent pas écrire leurs noms parce qu'ils ont perdu leur jambe gauche pendant la guerre du Viêt-nam, et que toi avec ton master tu devrais trouver facilement du travail. Tu lui rappelles gentiment que c'est pas le cas, et que c'est précisément la raison de ta présence. Il hausse les épaules: "bah oui, le secteur et bouché". Du coup tu lui demande pour ton permis de conduire. Il te dit sans sourciller que ça fait précisément 14 minutes que le pôle emploi ne les finance plus. Tu es un peu vénère. Alors tu lui dis que t'es venu pour rien. Il te dit que non: il va maintenant t'apprendre à naviguer sur le site du pôle emploi. 

La morale de toute cette histoire, c'est qu'en fouillant bien, je suis absolument certaine qu'on découvriera que le pôle emploi est de mèche avec le lobby du jogging, et qu'il fricote avec les fabricants de mauvaises bière allemande en canette de 50cl et qu'il a des actions dans toutes les industries pharmaceutiques fabriquant des antidépresseurs et que tout ça n'est qu'un immense complot pour te transformer, toi, jeune et innocent chômeur en alcoolique en survet amateur de bière chaude et de jean-marie bigard.

Trouvez moi un job, à genoux, je vous supplie...

(ce post a été sponsorisé par joiedevivre, par jegardeespoir et restonspositifs)


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