lundi 28 février 2011

La campagne ça te gagne

Alors non seulement je déserte allègrement et en toute impunité cette page internet, mais en plus je reviens avec un titre de post digne d'un Laurent Ruquier qui tente de se remettre d'une gastro fulgurante couplée d'une angine rose (rouge et blanche EN MÊME TEMPS) (c'est pour dire s'il est pas en forme). 

Mais l'essentiel c'est que je sois revenue. Parce que j'étais partie loin. J'étais... à la campagne...

(j'ai failli adopter une chèvre mais en fait non)


Ouais, je sais ça fait carrément flipper. 

A la campagne, quand tu y vas, que tu ne sais pas conduire comme moi, et que tu es donc côté passager, il y a de fortes chances qu'à l'arrivée, tu aies les prémolaires qui trempent. A la campagne, ils ont pas vraiment saisi le concept de la route droite, et ils te foutent des ravins et des montagnes, des forêts et des ruisseaux à cascade n'importe où. Du coup les voies sont forcément petites, sinueuses, et fort fournies en virages qui font vomir. Alors quand tu arrives à la campagne, t'es forcément déçu: on t'avait vendu du rêve à base de grand air et de joues roses, et au final tu te retrouves avec le teint vert, et l'estomac qui danse la samba. 

Quand tu vas à la campagne, tu t'attends à arriver dans un pays ou tout sent bon les fleurs sauvages et les petits lapins qui font des bisous aux papillons. Tu te fades à longueur d'année des odeurs de pot d'échappement, de crottes de chien, de pipi de mec bourré, de dégueuli, de poubelles, d'égouts et de kebab. Tes fosses nasales commencent à se liquéfier tellement elles en ont marre de macérer dans les immondices. Alors elles se faisaient une joie d'aller batifoler dans les prés. Sauf qu'à la campagne, ce que tes narines ignoraient, c'est qu'ils ont des moutons. Et que les moutons ça pue tellement que ça te desquame les voies respiratoires jusqu'à l'os. A la campagne, tu comprends ce que "ça sent le bouc" veut dire. Alors tu te réfugie dans la maison... avec le chien pétomane. 

Quand tu vas à la campagne, tu sens que tu vas partager des vraies valeurs de la vraie vie avec des gens simples et accessibles. Tout le contraire de ceux que tu côtoies au macumba night, qui après leur 7ème vodka redbull déblatèrent des monceaux de borborygmes sans queue ni tête (moitié parce qu'ils sont pleins comme des outres, moitié parce que tu es toi même totalement ivre-bourré). Sauf qu'à la campagne, les gens doivent avoir tout le temps faim: la preuve, ils avalent systématiquement la fin des mots. Et quand ils articulent, c'est pour prononcer des expressions sentencieuses dont tu ne sais pas trop si on te dit que tes coudes sont drôlement harmonieux ou si ils prévoient une tempête de pollen. Enfin, je suis mauvaise langue. Le campagnard sait très bien se faire comprendre quand il s'agit pour lui soit de s'insurger du fait que tu ne sois pas encore marié (comment? et tu n'as pas l'intention de le faire? saperlotte de sacrebleu!) soit de te maquer avec le fils de la voisine, un garçon très bien, très intelligent, qui est allé à l'école au moins jusqu'à la troisième. 

Quand tu vas à la campagne, tu es content, parce que tu vas enfin te nourrir de choses saines et bonnes pour la santé. Tu vas enfin cesser de risquer ta vie en te nourrissant de viande entourée de petits pains ronds et copieusement arrosée de staphylocoques dorés, tout ça parce que  l'équipier qui te la préparé a eu la flemme de se laver les mains après son petit pissou. Bon. Il est vrai qu'à la campagne, les produits que tu manges sont plus sains: les oeufs viennent du poulailler, la confiture de myrtilles du petit bois derrière, les haricots verts du potager, le saucisson du cochon du voisin, et le beurre de la coopérative laitière. Difficile de faire mieux en matière de traçabilité.  Alors du coup tu te lâches:
- Petit dej: une baguette beurrée à la confiture de framboise maison
- Collation: Une part de bleu
- Déjeuner: en entrée, du saucisson. en plat des caillettes avec des salsifis à la crème, et éventuellement un reste de saucisse rôtie de la veille. en dessert, du fromage de brebis, un flan maison, une faisselle 
- Goûter: un bol de banania, du pain perdu à la confiture
- Apéritif: Du saucisson
- Dîner: Entrée, du pâté. Plat de la soupe de légumes au lard et au fromage, et les caillettes qui restaient de midi. Dessert, de la tomme, un yaourt maison à la confiture
Equilibre, bien être, légèreté et transit intestinal fluide à la clef. Et quelques capitons aussi, mais à l'approche du printemps, vraiment, comment refuser. Et pour fêter ça, tu vas dévaliser la laiterie et le garde manger de tes hôtes, histoire de pouvoir continuer ta cure de lipides une fois revenu à la ville. 

Avant de partir à la campagne, tu cries à qui veut bien l'entendre que toi, la technologie, l'internet, ton iphone, c'est les doigts dans le nez que tu t'en passes. T'es pas du tout à la botte de ces trucs là. Bien au contraire, tu es libre comme l'air. Arrivé à la campagne, tu découvres avec horreur que non seulement tu n'as pas de réseau, mais qu'en plus tu ne peux avoir internet que sous certaines conditions météorologiques bien précises, qu'évidemment le mois de février ne remplit pas. Et alors là, c'est le drame dans ton esprit. Tu penses même aller mettre fin à tes jours en allant renifler l'arrière train d'un mouton. Tu n'en fera évidemment rien puisque tu vas pouvoir aller noyer ton chagrin dans de la tripaille, et tu vas te baffrer de fromage de tête.

Au final, la campagne, ça t'aura appris plein de belles choses sur toi:
- tu as toujours le mal des transports
- nettoyer du vomi dans une voiture c'est chiant et pas facile
- la nature ça sent pas bon
- sur les oeufs frais, il y a souvent du caca de poule
- l'accent ardéchois, il est marrant
- le gras de cochon, tu digères pas ça hyper bien
- la campagne, tu y retourneras bientôt, c'est presque aussi marrant que koh lanta

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vendredi 11 février 2011

Pour toi valentin...

Je pense qu'il est largement temps que je l'écrive cet article sur la Saint Valentin. C'est pas en mars que je pourrais pondre une diatribe sur les joies de l'amour consumériste (enfin si mais bon, si je commence à raisonner comme ça, la procarastination aura ma peau). 



J'adore la St Valentin. C'est de loin ma fête préférée, loin devant les fêtes de Noël ou tu devras faire un cadeau qui de toute façon ne lui plaira pas à ta cousine Bertrande, bien que tu lui voues une haine sans détour depuis l'été 87, quand elle avait délibérément versé son milk-shake sur ta tête. Loin devant les fêtes de Pâques, étant donné qu'invariablement tu attrapes une crise de foie à force de te baffrer de chocolats bourrés d'huile de palme et autres matières grasses hydrogénées pendant qu'on essaye de te fair gober des histoires de cloches vivantes et de lapins qui parlent. Loin devant l'épiphanie, ou les seules fois ou tu attrapes la fève c'est quand elle se retrouve coincée en travers de ta gorge. Loin devant l'anniversaire de mariage de papy et mamie, puisque depuis 60 ans, il mettent un point d'honneur à se rouler une galoche devant l'assemblée avant de couper le gâteau.

Oui, j'aime la Saint Valentin. Déjà, parce que depuis un mois fleurissent un peu partout des panneaux publicitaires avec des dames fort peu frileuses dans des postures fort peu confortables. J'aime voir les mamans cacher les yeux de leurs chérubins déjà vivement intéresses par la chose. Je me délecte de voir les garçons un peu plus grands arrêter de regarder devant eux quand ils marchent (et je suis particulièrement fan de l'homme qui se prendra un poteau dans le coin de la tronche à force de regarder la dame sans tête de aubade). Et les filles qui haussent les épaules en invoquant soit ce menteur de photoshop, soit de vieux principes féministes sur lesquels elles se feront une joie de s'asseoir quand leur petit chéri leur aura offert un string en dentelle me font doucement pouffer. 

J'aime la Saint Valentin parce que dans les vitrines, les coeurs rouges vont bien avec les étiquettes "dernière démarque, tout doit disparaître, -70%". Et effectivement, -70%, c'est un message qui met des petits coeurs dans mes yeux. 

J'aime le côté désespéré de la St Valentin. Il faut absolument trouver chaussure à son pied avant la date fatidique du 14 février. A quoi bon vivre jusqu'à la mi février si tu n'as pas à te ruiner dans un bouquet de roses rouge, une boite de chocolats, un restaurant médiocre (d'habitude tu vas à Quick, mais vu l'actu, cette année ce sera Buffalo Grill), une guêpière en synthétique, un gode téléguidé qui brille dans le noir, une bougie parfumée aux huîtres (c'est aphrodisiaque) et un CD de Barry Withe? J'aime voir comment l'internet prend les choses en main et te propose tout un panel de sites de rencontre pour avoir quelqu'un pour qui investir des boucles d'oreilles, de l'huile de massage et une épilation intégrale du maillot. Et ça que tu votes à droite, que tu sois fumeur, que tu aimes les moustaches, que tu croies en jésus, que tu sois un vieux cochon qui aime les filles très intelligentes ou puceau (oui j'ai fait des recherches, je suis au CHOMAGE, je m'ENNUIE). 

J'aime aussi le côté désabusé de ceux qui disent "ouais boarf, la Saint Valentin, c'est rien qu'une fête commerciale. Bébé, l'amour que j'éprouve pour toi, j'ai 364 autres jours par an pour te le prouver". 364 jours qui s'évaporeront au milieu de cessions foot avec les copains, tournée des bars, soirées youporn, et cognage dans des poteaux à force de regarder la dame de la pub Aubade.  

J'adore le côté hypocrite de celles qui disent que la Saint Valentin c'est rien qu'une fête toute pourrie qui a été inventée par un marchand de cartes mais qui le soir du 14 regarderont camping paradis sur TF1 en se baffrant d'ailerons de poulet frit aux twix en se lamentant sur cet enfoiré de fils de sa mère qui n'a même pas daigné venir lui jouer la sérénade le jour de la fête de l'amour. 

J'aime le côté festif de la Saint Valentin, surtout dans les magasines féminins, qui te donnent pléthore de conseils sur comment avoir un orgasme garanti à chaque fois, seule à deux ou au milieu d'une équipe de rugby. J'aime apprendre que pour réussir à appâter l'homme en vue de se faire offrir une jolie paire de chaussure aux premiers jours de la collection de printemps, il faut éviter de lui roter au nez, de lui parler de ses hémorroïdes et de le gagner au bras de fer. 

Mais surtout, si j'aime la Saint Valentin, c'est parce que c'est l'amour, la sensualité, le glamour, le bon goût et la classe...

tu l'as dit bouffi

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