vendredi 29 avril 2011

qu'elle parle maintenant ou se taise à jamais


SMILE!

Je n'ai pas été invitée au mariage de Kate et William.

Au début, ça m'a vexée. Peut être que Kate a compris qu'à 11 ans, j'ambitionnais secrètement de devenir princesse, voire reine (ça m'aurait évité bien des emmerdes), et que j'avais décrété être amoureuse de Willy. Pour ma défense, à l'époque le Prince de Galles avait tous ses cheveux. 

Quoi qu'il en soit, je n'ai pas été invitée. Pourtant, j'avais la tenue: un tailleur en tweed anis et une capeline à voilette pêche (j'adore le look de la queen mum). Mais je n'ai pas reçu d'invitation. Je me demande bien ce que les Beckham ont de plus que moi (outre la nationalité britannique, des milliards de livres, et une renommée mondiale et particulièrement infondée en ce qui concerne Victoria?)... Au début, j'étais vexée, je l'ai mal vécu. Puis je me suis ravisée. Tout simplement parce que j'aime pas les mariages.

Déjà, parce que j'ai du mal à comprendre comment les gens peuvent s'infliger ce que je n'oserai pas m'infliger à moi même. Pourtant, je vais loin dans l'auto-flagellation: l'autre jour, j'ai mangé du jambon cuit, tout en sachant qu'il était périmé. Oui, je suis fille à prendre des risques inconcidérés pour ma vie, surtout quand j'estime que ça en vaut la peine (là en l'occurrence, j'avais faim). Mais de là à aller à un mariage voire à me marier moi même...

Pourtant, vu l'ampleur médiatique du phénomène, qui fait passer le moindre tsunami, le moindre tremblement de terre, la moindre centrale nucléaire explosée, la moindre révolution moyen-orientale pour des pets de lapin constipé, j'aurais pu avoir vraiment envie d'en être. Est ce qu'on nous abreuverait de détails sur le flux des tampons utilisés par Kate, sur la composition exacte du noeud pap' que portera Willy pour la noce et sur le poids au gramme près de la pièce montée si ça n'était pas un événement d'une importance capitale? Je ne crois pas non. Et malgré ça, je me fous royalement de ne pas avoir été invitée.

Parce que j'aime pas les mariages. Déjà, on t'y invite tellement en avance, que tu as le temps d'oublier la date dix fois, et que c'est pour ça que tu te réveillera l'avant veille en ayant rien à te mettre et rien à offrir. Et que tu te mettra à courir partout comme une poule coursée par un renard.

Quand tu es de mariage, si tu es un petit veinard, tu seras EN PLUS invité à un enterrement de vie de garçon, quelques jours avant la cérémonie. Grand moment au Macumba Night, soirée tee-shirt mouillé et culottes trop petites, ou des filles suintant le silicone, le botox et la dentelle en synthétique viendront se frotter à toi pour te forcer à acheter de l'alcool de patate de piètre qualité bien que hors de prix. Le lendemain, tu te réveilleras avec une gueule de bois massif, allégé de plein de billets, et en compagnie d'une MST. Parce que c'est important de dire adieu à sa vie de célibataire

Et si tu es une petite veinarde, tu auras le droit à la parade déguisée en soubrette, à distribuer des préservatifs goût fraise à de parfaits inconnus dans la rue. Le lendemain, tu te réveilleras en te demandant ou tu as bien pu mettre ta dignité et ton amour propre. Parce que c'est important de dire adieu à sa vie de célibataire.

Certes, si j'avais reçu mon invitation à la royale cérémonie, j'aurais aussi été invitée, il va de soi, aux deux enterrements. Le premier aurait ressemblé de très près à une partie de chasse à courre et le second à une tea and macarons party avec le petit doigt en l'air. Parce que c'est important de dire adieu à sa vie de célibataire. Parce qu'elle va nous manquer... cruellement...

Si j'avais eu mon invitation pour l'union princière, ça m'aurait pris un temps fou en préparatifs. Je passerai sur les détails dépilatoires, dermatologiques et cosmétiques. Mais pas sur les capillaires, parce qu'en plus d'un chignon tout cartonné de laque, il m'aurait fallu une pièce montée de plumes, froufrous, soie, dentelles, petites fleurs pour agrémenter tout ça. Ca se fait pas d'aller au mariage princier tête nu. Par contre, tu peux venir avec un faisan mort sur la tête. Sans oublier la tenue. Et les chaussures. Et le parapluie (fait toujours un temps de merde à London). Et par dessus le marché, il aurait fallu que je leur offre un cadeau. C'aurait probablement été un cache théière tricoté de mes blanches mains. Ma foi tant pis pour eux, ils savent pas ce qu'ils ratent. Et de toute manière, je n'ai absolument pas le temps de faire du tricot en ce moment.

Et puis de toute manière, une fois sur place, je me serais probablement fait chier. Les mariages, c'est toujours long et ennuyeux. Pendant de longues minutes ressemblant à s'y méprendre à des heures, les discours se succéderont aux promesses qui se succéderont au témoignage qui se succéderont aux solos de piano de Sir Elton. Et ce sans la moindre goûte d'alcool à l'horizon. D'autant qu'en général, dans les églises, on est toujours super mal assis. Soporifique et inconfortable. Et la réception après, même pas drôle: trop de protocole et de hauteur de talon pour pouvoir se pinter la gueule en toute quiétude. Et moi qui rêve depuis toujours de pouvoir vomir sur l'un des ex à Madonna (Guy Richie fait partie des invités).

La question ne se pose pas puisque je n'ai pas reçu d'invitation, mais ça m'aurait coûté un oeil d'aller chez les rosbif. Va t'acheter un billet Ryanair pour le jour du mariage du siècle.

Je n'irai donc pas au mariage de Kate et William, mais faites moi penser à aller acheter du pop corn quand même... 
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jeudi 28 avril 2011

Bilan de compétences

Il semblerait que mon sport favori en ce moment (après le jogging mental, qui est en tout point similaire au jogging normal sauf que je le fais dans ma tête, vautrée sur mon canapé en me baffrant d'oreo cookies) soit de critiquer ma vie professionnelle.

Or, c'est bien beau de cracher sur son job, de hurler aux corneilles que vraiment ce boulot c'est la barbe du père Fouras, et que cet emploi te va aussi bien que le micro short et les résilles rouges vont bien au livreur de pizza. 

Tout ça c'est bien beau, mais si t'aimes pas ton travail, c'est quoi que tu aimerais faire pour gagner ta croûte?

(au pire je pourrais toujours essayer d'aller bosser chez Dupuis)


C'est pour répondre à cette épineuse question que j'ai décidé de lancer mon bilan de compétences. 

Il parait que "le bilan de compétences a pour objectif de permettre à des travailleurs d'analyser leurs compétences professionnelles et personnelles ainsi que leurs aptitudes et leurs motivations afin de définir un projet professionnel et, le cas échéant, un projet de formation". C'est juste pile poil ce qu'il me faut. 

Commençons par mes incompétences, puisqu'il faut bien commencer quelque part et que des incompétences, j'en ai à revendre:

- J'ai peur des chiffres. 

Genre une phobie. Mais justifiée. Je pense que les chiffres sont une invention démoniaque crée uniquement pour me donner des angoisses, des palpitations, des nausées, des pertes de connaissance, des crises de démence, des éruptions cutanées, la perte de mes cheveux, des sueurs froides, des paralysies faciales, des accès de bégaiement, voire la liquéfaction de mon bulbe rachidien. 
Qu'on me donne une calculatrice en parfait état de fonctionnement et une série de chiffres à additionner. Douze fois je ferai le calcul, j'aurais douze résultats différents. Dont au moins deux négatifs. 




Rajoutons des soustractions, des multiplications et des pourcentages et sortons les chapeaux pointus, les cotillons et la camisole.

Et là ou ça devient vraiment drôle, c'est quand je dois essayer de COMPRENDRE et ANALYSER les chiffres en question. A choisir, je préfère qu'on me plante des aiguilles à tricoter chauffées à blanc dans les yeux.  

- J'ai une mémoire de poisson rouge en phase d'Alzheimer avancée: sur le miroir de ma salle de bains, il y a un post it avec mon prénom marqué dessus. C'est un pense-bête. 

- J'ai une tête de linotte. Je range mes lunettes dans le frigo, la télécommande dans mon sac à main, l'agrafeuse dans ma bento-box, le dossier Dushmoll, vraiment je vois pas comment il a pu atterrir dans le placard avec les produits d'entretien, ah oui, c'est vrai, tu m'as demandé un café, c'est pour ça que je te ramène une tasse pleine d'eau de vaisselle. Et le document à ne surtout pas faire passer à la direction, je me suis personnellement chargée de le remettre à la secrétaire de BigBoss. Je voulais me faire bien voir après la bourdasse de hier, ou j'ai vendu plein de choses très chères à un client que j'ai oublié d'encaisser.

- J'ai des fers à repasser (en panne) à la place des mains. Je bourre les photocopieurs, je plante l'ordinateur, je pète la serrure de la porte d'entrée, je nique les souris, j'éclate les claviers, je renverse les corbeilles à papier, j'encrasse la machine à café, je renverse du capuccino brûlant sur les clients, je me coince les doigts dans la chaise pliante, je plante des punaises dans l'avant bras de ma collègue, je renverse le vase plein d'eau sur des documents originaux qu'on ne peut pas copier, j'éclate le tube de super glue au dessus du foulard hermès de l'autre collègue... et ainsi de suite (liste non exhaustive)

- Je suis aussi fine et vive d'esprit qu'une valise sans poignée. La fille qui balance sur la chef de service à grand renfort d'épithètes fleuris alors que cette dernière vient d'entrer dans la pièce, c'est moi. Nice to meet you. 

- Mon sens de l'organisation est à peu près aussi puissant que ma bosse pour les math est proéminente. En général, j'arrive à peut près à cerner et à commencer mes tâches de la journée au moment ou je devrais commencer à ranger mes affaires pour rentrer chez moi. Mon sens de la procrastination étant passablement aigu, je préfère passer la journée à classer les trombones par ordre de taille et à poker ma mère sur facebook plutôt que de faire ce pourquoi je suis si grassement rémunérée. Surtout si mes missions me passionnent autant que la parade nuptiale des Bernard l'Hermite. 

Passons maintenant aux compétences, puisqu'il m'en faut bien quelques unes.

- Je suis marrante. Que se soit pour ou contre mon gré, au moins, je mets la bonne ambiance dans le bureau. De deux choses l'une: soit on m'adore (ça peut arriver, certes rarement, mais quand même), et dans ce cas on rit de mes blagues, soit on me déteste (dans l'immense majorité des cas) et on rit à mes dépends. Dans tout les cas, comme il est important de rire au boulot parce que c'est quand même l'endroit ou on passe le plus clair de ses journées, m'avoir dans son équipe peut être un sacré bonus.

- Je fais la cuisine. Notamment des petits gâteaux. Je les réussis particulièrement bien quand je les confectionne pendant mes heures de travail. De toute façon, si je les fais pendant mon temps libre, je les boulotterai toute seule dans mon coin. Autant les faire au boulot. Elles ont un budget pour ça en règle générale les entreprises, non? 

- Je suis créative. Championne du monde en sculpture en trombone et patafix sur pot à crayon. ça pose son homme. 

- J'ai l'esprit d'équipe. Surtout pour jouer au babyfoot et pour organiser des apéros après le travail. 

- Je suis ponctuelle. Je pars du travail toujours à l'heure. Voire même un peu en avance. 

- Je présente bien, pour peu que mon interlocuteur soit sourd et aveugle. 

- Je sais très bien me servir d'un ordinateur. Notamment du spider solitaire, de facebook et du site de la Redoute. 

Et maintenant que nous avons bien noté que je suis le fantasme de n'importe quel recruteur, demandons nous quelles sont mes motivations.

- L'argent. Evidemment. Pourquoi travailler sinon? J'en veux des piles. Des caisses. Des montagnes. Pour pouvoir m'acheter des millions de trucs. 

- M'amuser. On va au travail quasiment tout les jours. Si c'est pour s'emmerder, autant rester à la maison. Alors dans mon travail idéal, il faut qu'il m'éclate autant qu'une partie de bataille corse ou de strip poker. 

- M'épanouir. Et c'est pas en calculant la probabilité du pourcentage du ratio au prorata de l'inflation que je pourrais me transformer en coquelicot sous le soleil. La pose de vernis fushia, la conception de thé, l'analyse comparée de Public et Closer, le grignotage de biscuits au sésame et l'intégrale de Buffy contre les Vampires semblent bien plus propices à mon développement personnel que des journées entières passées devant une machine à calculer pas du tout coopérative ou face à des clients qui n'ont pas oublié d'être des gros cons. 

- Apprendre. Il y a plein de choses que je sais pas. Et le travail semble un moyen pour combler mes lacunes. Notamment en macramé, en poterie, en broderie et en peinture sur porcelaine.

...




Il parait évident que j'ai raté ma vocation de richissime et oisive héritière... On est pas dans la merde... 
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mardi 26 avril 2011

Le travail c'est la santé

J'ai la meilleure excuse du monde pour ne pas être passée ici depuis des lustres.

J'ai trouvé un travail.

Hé ho doucement toi là bas au fond... je te vois déjà sortir la bouteille de champ' et les cotillons... ne sois pas si pressé...

J'ai dit que j'avais trouvé un travail. J'ai pas dit que c'était la bamboula dans ma vie.

allez! au turbin, flemmarde! 


(tu peux ranger les cotillons, mais laisse quand même le champagne dehors, ça peut toujours servir)

C'est le problème avec les chômeurs: ils ne sont jamais contents.

Tant qu'ils n'ont pas de travail, ils se lamentent pendant des mois sur leur sort. Ils crachent sur la main qui les nourrit.  Ok, qui devrait les nourrir si toutefois leur dossier n'avait pas été perdu, puis retrouvé mais en attente de l'extrait de naissance de la cousine par alliance du facteur du domicile occupé en 1992, puis reperdu puis en attente d'un certificat médical d'aptitude à la pratique de la lutte gréco-romaine, puis reperdu puis en attende d'une enveloppe suffisamment affranchie pour envoyer un parpaing à Toronto, puis perdu de nouveau et ainsi de suite.


En attendant qu'un emploi leur tombe tout cuit et aux petits oignons dans l'assiette, les chômeurs tournent et virent dans leurs appartements comme autant de lions attendant leurs entrecôtes et leurs piqûres d'hormones au zoo municipal de Saint Trifouilli sur Rivière. Ils tournent au point de donner la nausée à la petite mamie d'en face qui passe tout son temps libre à les espionner. Ils deviennent incollables à Motus. Leurs ongles sont peints à la perfection. Ils ont pris un abonnement à la piscine et un autre à la bibliothèque parce que c'était gratuit mais n'y vont pas parce que c'est loin et fatiguant. Ils sont imbattables en macramé, scoubidous et bracelets brésiliens. Les chômeurs s'ennuient tellement qu'ils savent à 200 près combien ils ont de cheveux sur la tête.

Il arrive même que les chômeurs disent un truc du genre: "je suis prêt à prendre n'importe quoi, même si c'est qu'alimentaire, ne serait-ce que pour avoir la sensation d'être utile".

Tu parles Charles...

Le chômeur est un fieffé ingrat. Il semble se avoir pris goût à son inactivité. Ses sursauts de conscience citoyenne ne sont en réalité que de la poudre aux yeux. Passer ses journées vautré sur son clic clac en regardant Direct Star (élue unanimenent par moi même meilleure chaine de la TNT) et en grignotant les Monaco qu'il aurait du garder pour le jour ou il trouverait un travail semble finalement très bien lui convenir. Qu'importe si au final il ne participe pas à l'effort de guerre, il préfère pouvoir rester en pyjama jusqu'à 16h24. Qu'importe si son salaire de flemmard lui est payé rubis sur l'ongle par ceux qui se lèvent tôt pour aller au turbin.

Un jour, le chômeur trouvera enfin un travail. Et il sera pas content.

Et oui, il semble que le chômeur s'estime en position d'avoir des goûts fastueux. Et oui... le chômeur veut du travail. Mais de préférence un CDI, dans son secteur, à temps complet, et avec une rémunération à hauteur de ses compétences. Et pourquoi pas des tickets restau et cinq semaines de congés payés par an tant qu'on y est?

Il suffit que le chômeur ait de nouveau une raison de mettre son réveil et de prendre une douche le matin pour que sa nature démoniaque se révèle. Parce qu'il faut savoir que le chômeur à force d'inactivité a muté: il est passé d'humain lambda à cro-magnon dépressif, s'exprimant par grognements monosyllabiques. Tant qu'il reste la plupart de son temps isolé dans sa caverne, la transformation reste facile à camoufler. Mais dès qu'il doit se confronter de manière quasiment quotidienne au monde de dehors, ça devient évident: le chômeur à un carafon de merde, et il est jamais content. Alors qu'il n'y a aucune raison évidente à tant de mauvaise humeur, nous sommes bien d'accord.

Et donc, quand le chômeur trouve un job, un cdd à temps partiel, payé en cacahuètes, à des années lumière de ce qu'il rêve de faire, il se permet en plus le luxe d'être pas content, et (ô comble du comble) de râler, voire même de FAIRE LA GUEULE. Et ce bien qu'il sache pertinemment que si son job ne lui plaît pas, il n'a qu'à partir, ils sont des dizaines à vouloir prendre sa place. Surtout en période de crise.

On l'aura compris, il ne s'agit pas de la nouvelle du siècle, mais j'ai trouvé un travail. Qui ne me plaît que très moyennement. Qui ne colle que fort peu avec mon CV. Pour une durée limitée. Pour un salaire d'une densité hors du commun, défiant toutes les lois de la physique, tellement il plafonne bas. Et au lieu de me réjouir, je songe très fortement à convertir ma paye mirobolante en troupeau de chèvre afin d'aller faire du fromage dans le Larzac en me laissant pousser la barbe ...


Si le travail c'est la santé, à se compte là, je crois que je préfère encore être malade...

(sinon, ça va hein, il parait que c'est le printemps, je vais enfin me raser les mollets)
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