vendredi 27 mai 2011

La femme sandwich

Je crois que nous pouvons désormais officiellement affirmer que le monde du travail n'aime pas Almira.

Pourtant, Almira fait des efforts. Elle prend sur elle. Elle fait des expériences.

Almira est prête à tout pour bosser. Même à montrer sa culotte. 
Tout a commencé quand Almira a passé son BAFA, aka le diplôme qui te coûte un oeil pour apprendre en une semaine à faire des maracas avec des pots de yaourt et au final travailler comme un esclave et être payé comme tel alors qu'elle n'était âgée que de 17 printemps. Almira comptait sur ses salaires d'animatrice de centre aéré pour se payer le loyer de sa chambre de cité U. Or, il s'avère qu'arbitrer des batailles de crotte de nez, essayer de rattraper des gnomes qui se pendent aux gouttières, éviter que des nains n'avalent trop de gouache et de colle à bois, et tenter d'expliquer à des parents liquéfiés par le soleil de juillet que c'est pas parce que c'est les vacances que leur rejeton peut me traiter de garage à bites parce que j'ai refusé qu'il taillade le bras de la cantinière avec le couteau à pain, ça ne te finance en tout et pour tout qu'une seule semaine de course à Lidl. 

Alors Almira a essayé de vendre des abonnements à des magazines intelligents aux autres étudiants de sa fac. C'était payé à la commission. Almira a pu s'acheter du beurre. Elle aurait bien pris les épinards qui allaient avec, mais il s'est vite avéré qu'elle n'avait pas les moyens. 

Du coup, Almira a cassé sa tirelire, et en plus de ses études en haute masturbation intellectuelle supposées lui ouvrir en grand avec option tapis rouge les portes de la vie professionnelle, elle s'est payé une formation pour faire un travail saisonnier relativement bien rémunéré, fort attractif sur le papier, mais tellement plein de clichés que je me refuse de dire en quoi il consistait. Au début, tout allait bien. C'était merveilleux. Sauf que dans un milieu très masculin de sportifs de haut niveau et d'obsédés du culte du corps en jean Kaporal, Almira qui lisait Mrs Dalloway et Jane Eyre dans ses petites robes en liberty vintage en écoutant Simon and Garfunkel, elle dénotait quelque peu. Alors ses collègues de travail ont commencé à la titiller. D'abord gentiment. Almira s'en foutait, elle poussait juste le son du silence un peu plus fort. Alors les gros bras, ne jurant que par Saint David Guetta, l'ont titillé un peu plus fort. Puis encore plus fort. Puis encore un petit peu plus fort. Jusqu'à finalement clamer au porte voix qu'Almira n'était qu'une garce sodomite qui avait eu le poste uniquement grâce à son opulente (lol) poitrine et un canapé en promotion. Cet été là, Almira s'en est mis plein les fouilles, mais elle s'est un peu assise sur sa fierté. Et encore, elle ne vous racontera pas que son patron a décidé de tomber amoureux d'elle et de lui envoyer des centaines de sms bien après que son contrat se soit terminé (ceci expliquant peut être la rumeur répandue au mégaphone par ses collègues). Heureusement qu'un beau jour, il s'est calmé, Almira commençait à être un peu inquiète et à se demander s'il ne faudrait pas qu'elle contacte un agent de la maréchaussée pour dénoncer l'insistance quelque peu déplacée de son ancien patron. Certes, le boss s'est à un moment donné calmé, mais c'est surtout parce qu'il lui est arrivé tout comme à DSK, sauf que la femme de chambre était mineure. Et de sa famille. Quand Almira repense à cette ligne de son CV, elle a curieusement un fort goût de vomi dans la bouche. 

Heureusment, Almira a fait des études. Parce qu'il faut faire des études pour trouver du travail épanouissant et avec un salaire décent, Almira l'a bien intégré, c'est ce qu'on lui répète depuis au moins le cours préparatoire. "Va à l'école! qu'on lui disait. Sinon, tu ne trouveras que des jobs nuls, pas intéressants et très mal rémunérés!" Alors Almira est allée à la fac, et y est restée relativement longtemps. 

Et qui dit études, dit stages. Almira sait donc parfaitement utiliser un photocopieur. Elle peut dépanner toutes sortes de cafetières, elle est capable de dire du premier coup d'oeil si une enveloppe fait plus ou moins de 20grammes, et elle sait mettre sous plis plusieurs centaines de cartons d'invitation en un temps record, et sans sourciller. Almira sait très bien retenir ses larmes face à un maître de stage un peu minable qui a décidé qu'un bon stagiaire était un stagiaire qui pleure, et elle sait aussi très bien encaisser le coup de recevoir un chèque de 300 euros pour un mois de larbinage intensif avec à la cléf aucune perspective d'embauche, puisque de toute manière "on ne fonctionne qu'avec des stagiaires". Bah forcément, de la main d'oeuvre qualifiée et gratos, on va pas s'emmerder non plus, hein?

Mais malgré tout ça, Almira a réussi à mener ses études à bien. Elle a même pu faire des stages sympa qui lui ont ouvert des portes. Et rapidement, sans trop forcer, Almira a signé un CDI.

Le GRAAL. Un CDI, dans son domaine d'études, au poste qu'elle voulait, dans des conditions idéales. Parce que bon, Almira, elle veut pas faire comme tout le monde: elle aurait pu faire des études de commerce, ou dans l'immobilier, pour pouvoir trouver du travail d'un simple batement de cil. Mais non. Elle a préféré faire un master de masturbation intellectuelle, précédé d'une licence de branlage de mouches. C'est sûr que c'était pas gagné d'avance. 

Mais toujours est il qu'Almira a signé son premier CDI finger in the nose. Au début, la lune de miel était idilique. Almira et le monde du travail s'aimaient d'amour. Ils se regardaient tendrement, avec plein de petits coeurs dans les yeux. Mais maleureusement, toutes les lunes de miel ont une fin. Et pour le coup, elle a été lente et douloureuse. Elle a conduit Almira au tréfond d'obscurs tableurs excels, dans le monde de la relance de clients, du calcul de la TVA et de la facturation. Oui, certes, il y a des gens qui adorent ça, les tableurs, la facturation, les relances. Sauf qu'Almira pense que ces gens là ne sont pas des humains normaux. Qu'ils viennent d'une autre galaxie, que ce sont des êtres démoniaques qui un jour prendront le contrôle du monde et pourront enfin faire ce pourquoi ils sont venu chez nous: nous sucer le cerveau jusqu'à ce qu'il n'en reste plus qu'un vieux pruneau. Almira sait bien tout ça, elle en a fait personnellement les frais: la compta a transformé son cerveau en gaspacho périmé depuis longtemps. A se moment là, elle est entré dans un cercle vicieux. Son patron lui disait qu'elle était la plus mauvais compable du monde. Almira lui répondait qu'elle avait jamais demandé à être comptable, que c'était un peu comme de lui demander de faire du monocycle sur un cable en comptant à rebours depuis 4789 en allemand. Le patron haussait les épaules en disant "c'est vrai". Almira disait "Ben rend moi mon poste d'avant alors". Le patron lui répondais 'ben non, faut que tu sois à la compta. Mais purée, c'que t'es mauvaise!". Et le serpent se mordait la queue. 

C'est à ce moment là qu'Almira a eu l'idée du siècle: DEMISSIONER. 

L'idée du siècle on vous dit. 

Bon Almira n'est pas con. Elle démissionne, mais parce qu'elle a un matelas pour la rattraper. Sauf que là encore, le matelas est plein de clous. Almira signe donc un CDD à temps partiel, dans une boite aux dents qui rayent le parquet, et qui voue un culte sans limite au dieu Profit. Evidement, le CDD qu'elle signe est en dessous de ce qu'elle est capable de faire. Mais elle est naïve, elle se croit dans les années 80, et elle croit qu'elle pourra gravir les échelons en étant impliquée, motivée et pleine d'initiatives. Sauf qu'on est en 2011. Et qu'il semblerait qu'un CV avec de l'expérience, des diplômes, de la bonne volonté et de l'envie, ça pèse pas un pet de lapereau. Almira s'est prit des vents. Almira enchaîne les CDD ou elle ne travaille uniquement le weekend, dans un lieu ou on la prend pour dame pipi. 

Qu'à cela ne tienne, Almira va chercher un autre travail. Elle s'incrit au Pôle Emploi pour s'aider. LOL et PTDR

Elle trouve des annonces. Dans son secteur d'activité. Dans sa région. Elle a même des entretiens. Ca se passe à merveille. Sauf que les annonces en question proposent ABSOLUMENT TOUTES des CUI-CAE. Au début, Almira trouvait ça mignon que le Paul Emploi essaie d'imiter les mouettes. Puis elle a compris. Les CUI-CAE, ce sont des contrats destinés aux personnes qui ont de grandes difficultés à trouver du travail, AKA des repris de justice de 14 ans unijambistes n'étant jamais allés à l'école et vivant dans des bidonvilles au milieu des rats, des poubelles et des dealers de crack qui se prostituent. Que les recruteurs demandent que les candidats parlent 7 langues, aient 12 ans d'expérience, minimum deux doctorats, et qu'ils acceptent malgré tout d'être payés au SMIC, à mi temps et ce pour six mois renouvelable une fois et après merci au revoir, Paul il trouve ça normal. 

Almira enchaîne ainsi les déconvenues. Alors Almira cherche à signer de nouveaux CDD dans la grosse boite aux dents qui rayent le parquet et qui vénère le dieu Profit. La grosse boite joue avec les nerfs d'Almira: un coup je te prend, je te love t'es belle, le lendemain, casse toi vielle fiente de pigeon qui sent les fruits de mer avariés. Finalement, elle parvient à signer un CDD de Dame-pipi-qui-n'en-est-pas-une qui court jusqu'à octobre. Almira a des horaires de merde. Almira a un salaire aussi ridicule que ses robes en liberty. Almira peut même pas twitter au travail. Mais au moins Almira se sent utile, et aime bien ses collègues.

Et puis il y a quelques jours, quelqu'un de bien plus haut placé dans la hierarchie qu'Almira (puisqu'on difficilement être en dessous d'elle, à moins d'être un vieux chewing gum collé sous une table, ça fait plaisir de faire des études) lui téléphone. Pas pour l'inviter à boire le thé. Pour lui dire qu'elle était mutée. Dans le placard à balais de la cave. Avec des horaires bien plus pourries que ce qu'elle avait jusqu'à lors. Toute seule. Dans le noir. Mais qu'Almira se rassure, hein, ça n'a rien à voir avec ses compétences, c'est juste que le dieu Profit est en retructuration, et que bon, ben, elle en fait les frais quoi.  Mais que si ça lui va pas, la grosse boite pourra être arrangeante et la virer. Sympa, non? Vu qu'Almira est riche à millions, elle accepte le poste dans le placard à balais, juste pour le fun. Elle trouve ça tellement sympa d'être valorisée et stimulée de la sorte. Almira commence à envisager son avenir professionnel comme un champs de coquelicots parsemé d'arc en ciels dans le quel gambadent des licornes et des bébés lapins avec des ailes. Mais ça c'est parce qu'elle prend du LSD pour aller travailler sereinement. 

Du coup Almira profite de la tribune que lui offre la taulière de ce blog (Almira est plusieurs dans sa tête, c'est pour ça qu'elle parle à la troisième personne du singulier. Mais on peut pas lui en vouloir, c'est le monde du travail qui l'a rendue chèvre) pour faire passer un message:

TROUVEZ MOI UN TRAVAIL PUTAIN DE BORDEL A CUL QUE JE SORTE DE CET ENFOIRE DE TROU A RATS DE MERDE (et promis si vous me recevez en entretien, j'essaierai de pas dire de grossièretés)

merci de votre attention.

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mercredi 18 mai 2011

On ira tous au paradis, surtout moi

Le problème, quand on ne travaille pas, ou qu'on a une activité rémunérée qui est aussi palpitante que la construction d'un puzzle 3000 pièces à l'effigie de chatons jouant avec des pelotes de laine, c'est q'on a beaucoup de temps pour cogiter. Un peu trop de temps. Du coup on se pose des questions sur la composition des crèmes anti-cellulite, sur l'appareil reproductif des présidents du FMI, sur les conséquences du réchauffement climatique sur mes aisselles, sur le sens de la vie.

Réfléchir sur le sens de sa vie quand sa vie est justement aussi sexy et épanouissante que la mienne, ça conduit à une grande peur: ou est ce que j'irai quand je mourrais, vu que ma vie en ce moment ressemble à un pigeon écrasé par un Hummer?

Heureusement, je suis une fille lucide et intelligente. Et je sais qu'après ma mort, j'irai au paradis. La preuve, je n'ai commis aucun des pêchers capitaux.  

J'ai fait une liste pour le prouver :

L'orgueil:
Je suis la modestie et l'humilité incarnée. Parce que l'orgueil, c'est quand on a une opinion très élevée de sa valeur, alors qu'au final on ne vaut pas trois kopecs. Or, c'est évident: ma valeur est indéniablement très très élevée. C'est un fait. Pas une affabulation. Je ne me prend pas pour la queue d'une poire, c'est normal, je SUIS la poire, la pomme et la pêche.

L'avarice:
Je ne suis pas radine. Je suis toujours victime de malheureux concours de circonstances. Par exemple, au restaurant, quand il faut partager l'addition, je dois toujours aller faire pipi sans attendre. Quand approche l'anniversaire de Jean Roger, il fait toujours en sorte de me mettre en colère. Non pas qu'il fasse quelque chose de précis. C'est juste dans son regard. Je le sens. Du coup, je n'ai pas d'autre choix que de me fâcher contre lui. Et franchement, acheter un cadeau à quelqu'un avec qui tu es fâché, vraiment, c'est très bizarre, voire totalement déplacé. Et en période de Noël, la totalité de mon entourage me regarde de manière étrange. Quand je vais au café, ça coïncide toujours avec le moment ou j'oublie mon porte feuille à la maison. Je ne suis pas avare, non. C'est juste que c'est mes sous, et que bon, je ne les sors qu'en cas d'extrême urgence. Et un cas d'extrême urgence, c'est quand ça fait une semaine que je n'ai plus de dentifrice, et que ça fait quatre jours que je me nourris de mes rognures d'ongle. Avant, mon haleine est tout  à fait acceptable, et les bruits que font mon estomac restent encore relativement discrets. En fait, je suis juste adepte d'un nouveau mode de consommation. 

L'envie:
C'est pas mon genre. Je suis ravie d'avoir ce que j'ai, d'être ce que je suis. Ceci dit, je serais encore plus ravie si je pouvais m'agrémenter de deux trois nouvelles paires de chaussures. Non, sincèrement, je suis ravie d'être telle quelle. Être une blogueuse influente, adulée de tous, qu'on arrête dans la rue, à qui on demande des autographes, à qui on offre des camions-benne pleins de cadeaux, à qui on propose d'aller au festival de Cannes tout frais payés, juste pour raconter ses gueules de bois à des hordes de lecteurs déchaînés qui scandent son nom, vraiment, non merci. Non merci. Non merci. Non merci. Je préfère de loin l'anonymat, la médiocrité du quotidien et que la seule marque qui me fasse des cadeau, c'est Auchan parce que j'ai cumulé plein de points de fidélité, et que tu coup j'ai gagné une micro bouilloire aux phtalates. Ahem. 

La colère: 
Ca ne m'arrive jamais. Mais alors, jamais. Même quand les gens marchent très lentement en prenant toute la largeur du trottoir quand toi tu es pressé et que tu as envie de leur éclater la gueule à coup de pelle. Même quand tu fais la queue à la poste depuis 45 minutes et que la mamie devant toi décide de payer son recommandé en pièces de 5 centimes et que tu as envie de lui enfoncer sa petite monnaie dans les narines. Même quand ta tata Gertrude te dit que si t'as pas de travail, c'est que tu cherches pas, et que donc tu es une flemmarde, et que t'as envie de lui prendre rendez vous avec une conseillère du pôle emploi. Même quand tu vendrais ta mère pour un tuc et que ta moitié l'enfourne avant même que tu aies pu tendre le bras. Même quand tu pètes ta bouteille (pleine) de parfum, et qu'elle explose sur la moquette.  Jamais je ne me mets en colère. Je suis la zenitude incarnée. La paix, la douceur et la constance m'habitent en permanence. Mon vocabulaire châtié de nonne en atteste de manière flagrante.

La luxure:
Hin hin hin
Je suis vierge.
(enfin, c'est ce que croit ma mère, et c'est bien ça le plus important)

La gourmandise:
Je ne mange pas de ce pain là. Enfin, sauf si c'est du pain de campagne au levain et qu'il est agrémenté de pâté ardéchois fait maison, de nutella, de beurre demi sel et de quelques radis, de pancetta, de jambon de parme, de confiture de cerise, de brandade de morue, de beurre de cacahuète, de pâte à tartiner au speculoos, de brie de meaux, de gelée de groseille, de comté, de chorizo, de beurre de baratte, du saumon fumé, de bacon, du bleu, de rillette, de bleu, de cornichons, d'oeufs de lump, d'huitres fraîches, de hoummous, de guacamole, de carrés de chocolat noir, de sardines grillées, ou même de rien, juste un poil grillé.

La paresse:
Jamais de la vie. Je suis la fille que la flemme n'atteint jamais. Et si à l'heure actuelle je suis encore dans mon lit, les yeux collés, la bouche pâteuse, en pyjama, pas douchée, alors qu'il est quatorze heures, c'est que... ouais bon, ça va hein, je vais pas non plus me justifier de chacun de mes faits et gestes. Si j'ai envie de rester dans mon pieu, je reste dans mon pieu. On est dans un pays libre que je sache.


Voyez, j'irai au paradis. C'est évident.



Après reste juste à espérer que le paradis ne ressemble pas trop à un clip de Katy Perry, parce que ça me donnerait vite la migraine, sauf si moi aussi j'arrive à me dégotter un de ces soutifs lance-chantilly.




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vendredi 13 mai 2011

La malédiction du LOL

Comme la perfection n'est pas de ce monde, je lis Glamour. Oui, dans un monde parfait, je serais une fille parfaite qui lirait Nietzsche dans le texte pour accompagner ses séances de bronzage à la plage. Au lieu de ça, je me gave de recueils de publicité (que je paie) agrémentés de ci de là de quelques brèves prétendument intelligentes. 

Et dans le Glamour de ce mois ci, outre une sélection de tenues de bains hors de prix qui seront du dernier chic au moins jusqu'à la fin de la semaine prochaine et un article pratico-pratique pour transformer ton mec en coup du siècle (indispensable comme un trikini à 175 boules qui fait des marques de bronzage ridicules) (merci la presse féminine de rendre ma vie si belle), on peut lire un article de fond sur les filles drôles. 

moi, dans Glamour, les pages style, je ne fais que les survoler. 


Dans ce dossier, qui à mon sens mérite un Pulitzer de platine tellement il est révélateur de l'essence même du journalisme d'investigation, on apprend que les filles drôles, c'est la vie, et qu'en plus si elles jolies, c'est Lucy in the sky with diamonds.

Je me suis sentie directement concernée par cet article. Parce que selon une croyance populaire, rien de tel qu'une Almira au coin du feu pour égayer les longues soirées d'hiver. 

Evidemment, ma première réaction a été de me sentir pétrie de fierté. Quand Glamour propose des dossiers sur ces filles, qui, à 23 ans, ont déjà fait sept fois le tour du monde, ont lancé une boite de recyclage de papier wc sur le point d'être côtée en bourse , qui en parallèle ont monté une ONG pour l'alphabétisation des poneys des steppes mongoles, et ce bien qu'elles soient nées dans une favela de Rio et qu'elles aient été excisées avec un taisson de bouteille à l'âge de quatre ans, je me sens beaucoup moins concernée. 

Alors qu'un article sur les petites marrantes, tu parles si d'un coup je me suis sentie importante. 

Enfin jusqu'à ce que je le lise. 

Parce qu'on en parle pas assez, mais des clichés sur les filles marrantes, on en véhicule par packs de douze. 

Déjà, il semblerait que tout le monde aime les filles marrantes. C'est faux. Les gens qui lèvent les yeux au ciel en soufflant comme des boeufs et en soupirant "oh non pas elle" forment une secte aux adeptes bien plus nombreux et virulents que celle des adorateurs de car-en-sac. Pourquoi me direz vous? ça doit être tellement fun de partager son oxygène avec une boute-en-train jamais dernière sur la gaudriole et la potacherie pourtant, non? Il semble bien que non, effectivement. L'humour, c'est subjectif. Pire, certains en sont totalement dépourvus. Et que côtoyer quelqu'un qui place le mot bite toutes les trois phrases, qui tire ta chaise quand tu t'apprêtes à poser ton séant dessus et qui se retrouve les quatre fers en l'air tous les cinquante mètres, c'est pire que le supplice de la roue pour certains. Surtout si les certains en question ont eu une éducation basée sur des principes selon lesquels l'utilisation à outrance d'un vocabulaire scatophilo-sexuel est à leurs yeux d'une impolitesse rare, que rire aux dépends des autres n'est pas correct, et qui ont un sens de l'équilibre tout à fait normal. Soit quasiment tout le monde. 

Le cru 2011 des filles marrantes est censé ressembler à autant de miss météo du Grand Journal de Canal+. Donc des filles au minois félin et aux jambes qui leur arrivent pile poil sous la superbe paire de melons qui leur sert de nichons. Je m'esclaffe. De mon point de vue de fille marrante, l'humour, c'est tout ce qu'il reste aux nanas pas terrible. "J'ai pas réussi à te mettre dans ma poche avec mon oeillade bovine et mon déhanché pachydermique, alors je vais te raconter la blague de toto aux toilettes. Elle au moins, elle est bonne." Attention, je ne dis pas que l'humour est un truc de moche. C'est juste un truc de filles qui maîtrisent moyen les techniques classiques d'aguicherie, vu qu'elles ont deux mains gauche, la grâce d'un veau hémiplégique, et le potentiel de séduction d'un routier en fin de soirée foot. 

L'humour, pour la drague, c'est finger in the nose. La preuve: on dit bien femme qui rit, femme à moitié dans ton lit!
FAUX
Primo: ce sont les garçons que j'aimerai mettre à moitié dans mon lit.
Deuxio: au pire, les garçons en question ne me trouvent pas drôle et me lancent des pierres pour que je débarrasse le plancher avec mes blagues pourries de type bourré qui prend une nonne pour batman  tandis qu'accoudée au bar, Marie Couchetoila, son humour de noyau d'olive et son 95D attendent sagement. Au mieux, ils me trouvent marrante et me payent des bières en passant la soirée à me mettre de grandes claques viriles dans le dos en m'appelant Roger. 
Pas nécessairement le but recherché.

Oui, alors quand des garçons témoignent dans Glamour que la drôlerie chez les filles est synonyme de finesse d'esprit et de poésie, je réclame sur le champ leurs tests sanguins. Pour dire de telles choses, il faut au moins être sur l'emprise de plusieurs drogues dures. Elle est ou la poésie quand je me fais chier dessus par un pigeon? Quand je rote ma bière? Quand je raconte la fois ou j'ai eu une intoxication alimentaire et que je me suis endormie dans mon vomi?

Glamour m'assure qu'être une fille drôle c'est cool. Glamour, laisse moi te dire que tu te fourres le doigt dans l'oeil jusqu'au coude. 
Si les filles drôles sont drôles, c'est qu'elles n'ont pas le choix. Tu vois, style l'humour est la politesse du désespoir. En gros, soit elles sont drôles, soit elles sombrent dans la dépression à force d'être poissardes, maladroites, étourdies, gaffeuses, et atteintes du syndrome de Gilles de La Tourette. Oui, bien sûr que je parle de moi. La fille qui se croit obligée de raconter une blague sur les blondes à sa boulangère parce qu'elle vient d'éternuer de toute son âme sur le panier à croissants, je la connais intimement. Très intimement même. 
Glamour parle même d'une fille qui aurait trouvé un job en sortant une blague pédophilo-lol à son futur employeur. Fadaises vous dit la fille adepte des blagues sur les promotions canapé lors de ces entretiens d'embauche et qui est toujours en recherche active d'emploi digne de ce nom, et ce malgré de très nombreuses interviews accordées par de potentiels recruteurs. 

En résumé, je vous le dit. Être une funnygirl, c'est un sacerdoce. A la limite de la malédiction. Un peu comme être une fille méga canon, qui trouve ça tellement difficile de devoir vivre au quotidien avec sa propre beauté. Et pour mon plus grand malheur, je suis les deux...
...chienne de vie
... je vais aller lire cosmo. Ca va m'achever. 
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mardi 10 mai 2011

De l'art de vivre en terrain hostile

Je ne m'y connais pas tant que ça en Piche. D'autant que je n'ai absolument pas la fibre scientifique. Pourtant j'évolue dans le même milieu naturel qu'elles depuis toujours.  

ça n'est pas forcément de tout repos, et ça demande parfois des doses surhumaines de self-control. Mais j'y arrive. Il faut bien, sinon je serais obligée d'aller vivre dans des endroits ou il fait mauvais 362 jours par ans, et ou les gens usent et abusent des O ouverts, semis ouverts ou carrément fermés, alors que les miens, quoi qu'il advienne, sont toujours ouverts aux quatre vents. 

La Piche n'est pas particulièrement agressive ou dangereuse. Elle est juste incroyablement envahissante et agaçante. Un peu comme les moustiques qui viennent bourdonner à ton oreille alors que t'essaie de t'endormir. Surtout quand les beaux jours arrivent. 

Il faut dire qu'en hiver, la Piche se fait plus rare. On n'a pas encore pu découvrir si elle hiberne de Novembre à Mars ou si elle migre vers des latitudes aux températures plus adaptées à son mode de vie, mais en tout cas, la tribu diminue de manière drastique dès que les températures descendent en dessous de 18°C. 

Seuls les spécimens les plus solides doivent résister au froid. Ceci dit, ils sont tellement transis que c'est à peine qu'on les remarque. Le froid doit avoir des conséquences sur leur fluide vital.

Et puis un beau jour, le printemps fait son grand comeback. Et avec lui, les ongles de pieds vernis, les apéros en terrasse, les espadrilles, les coups de soleil sur le nez... et les Piches. 

Aucune étude scientifique ne portant à ma connaissance sur le sujet, ce que j'avance n'est que pure supposition. Cepandant, il smblerait que la population des Piches soit de plus en plus vivace au fil des années. Il faudrait songer à lancer une vraie étude démographique. 

Quoi qu'il en soit, depuis quelques semaines, la piche a repris pocession de son habitat naturel: les trottoirs des villes de la région Provence Alpes Côtes d'Azur. 

Mais une Piche, c'est quoi?

Il y a plusieurs types de Piches. Un peu comme des sous-espèces. Elles sont faciles à observer. La preuve: même moi qui ait une sensibilité scientifique proche du néant, j'arrive à les analyser.

La Piche de base:
a défaut d'être une star, je suis un sociotype et ma maman est fière de moi.
Tout le monde la connait la Piche de base. C'est celle qu'on appelle communément la cagole. Elle aime les tops en crochet, les cabines d'UV, Hélène Ségara, les chaussures à plateau, les garçons musclés avec des tatouages tribaux. Elle est gentille. Elle est discrète. Elle sent le Monoï. Elle regarde plus belle la vie. Elle rêve de faire du sexe avec des footballeurs pour devenir riche et célèbre. 

La Piche footeuse

la piche sait très bien se servir de photoshop

La piche footeuse adore le ballon pied. Certes, la dernière fois qu'elle a tapé dans un ballon c'était en 1994, mais quand même le foot, c'est sa vie. Elle vit foot, elle mange foot, elle dort foot, elle rêve foot, elle s'habille foot... Enfin foot... pas vraiment. La Piche footeuse n'existe que pour supporter l'OM. Et aussi pour boire des bières et des pastis, se gratter les couilles, mater des pornos (pendant la mi-temps), et repeindre son salon en bleu et blanc, coller des stickers de l'olympique de Marseille sur sa 106 rabaissée, et traiter sa femme de truie.  

La Piche MTV

La piche MTV aurait adoré vivre dans le New Jersey
Depuis que la Piche MTV a sa box numéricable, elle s'est ouverte au monde. Depuis, elle sait: quand elle sera grande, elle sera Guido. Alors en attendant de pouvoir être un italo-américain middle class, la piche MTV s'entraîne à se faire des gros muscles, des seins en silicone, des tatouages, des coiffures travaillées et un parler fleuri. 

La Piche a manucure

viens là que je te gratte le nez
La piche à manucure a du goût. Elle a rien que des habits de marque. Elle boit du kir royal. Son sac à main c'est un Lonchamp, ses escarpins à bout pointus, c'est des Dolche & Gabana, son jean, c'est un Diesel. Elle rigole fort, elle fume des Vogue, elle trouve que le lissage brésilien c'est la vie et que Cathy Guetta et Fergie elles sont belles. 

Malheureusement, la piche à manucure a son penchant masculin. Le garçon piche à manucure a lui aussi des mains impeccables, une mini décapotable, et voue un culte sans limites à Christian Audigier.

La piche à cheveux

version mâle qui fait mal
La piche à cheveux mâle a une confiance aveugle dans son coiffeur. Il a tort. 

la piche à cheveux femelle ADORE les crocodiles
Quant à la femelle, elle aime tellement son coiffeur, que même lorsque son balayage est terminé, elle garde ses pinces dans sa tignasse. Comme pour dire au monde qu'elle est parée  au moindre brushing intempestif. C'est probablement pour ça qu'elle ne sort jamais sans son teeshirt "Diar j'adhère", son legging en dentelles, et ses chaussettes dans ses Birkenstouques. 

Dès les beaux jours, la piche est partout. La Piche MTV siffle la Piche de Base, les piches à manucure entament leurs parades nuptiales pour pouvoir se reproduire entre elles, la piche footeuse aimerai bien comme ribéry se taper une piche de base. Tout ceci se mélangeant dans une joyeuse cacophonie. Et quand on croit être épargné, il faut se méfier: on est pas à l'abri d'une envie d'acheter des lunettes masque, de vouloir aller au vélodrome "pour l'ambiance", de se faire un balayage blond californien,  ou d'abopter un bouledogue français. Heureusement, je ne suis pas concernée. 

D'ailleurs, faut que je file, faut que j'aille m'acheter de la graisse à traire.
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jeudi 5 mai 2011

Wanna be... une fille à chats

C'est pas parce que je suis moyennement compétente que je n'ai pas d'ambitions. 

Des ambitions, j'en ai plein. Il me faut bien des buts dans la vie, et je considère que me lever le matin juste pour pouvoir me mettre du vernis bleu ciel n'est pas une motivation suffisante pour donner un sens à ma vie. Et ce bien que je trouve que mon vernis bleu excellent au point d'avoir envie de m'acheter le jaune. 

Par exemple: je rêve de devenir une fille à chat (fonctionne aussi très bien avec fille à lapin nain ou fille à chinchilla).

Parfaitement. 

pas la peine d'essayer de te planquer dans un carton, on sait que tout ça c'est de ta faute Maru


Je veux inonder tous les réseaux sociaux du monde de mon adorable boule de poil. Parce que tant qu'à avoir un chat, autant qu'il soit indécemment mignon. 

Je rêve de me réveiller tous les matins avec une souris décapitée sur mon oreiller, de la pisse sur mon canapé, du vomi dans mon arum, des poils sur les robes à fleur, de la litière souillée sur mon carrelage, une boite de sheba dans mon frigo, une plainte de ma voisine pour miaulements rageurs discontinus dès que je quitte mon appartement, une odeur de pipi persistante dans mes cheveux. Oui, parfaitement. Je rêve de tout ça. 

En apparence, j'ai l'air d'être une fille facile à contenter. Et des bébés chats, on en trouve à la pelle. Par exemple, pas plus tard que le semaine dernière, mon copain Stanislas a décimé une portée de chatons pour en faire des moufles à ses neveux (il a entendu dire que l'hiver 2012 serait rude). Il en avait un nombre impair. J'aurais pu en prendre un et le nourrir de mon amour inconditionnel pour les petites choses contraignantes, poilues, mignonnes et qui puent. 

Sauf qu'on m'a dit que ces petites bêtes toutes mignonnes pouvaient vivre jusqu'à genre 15 ans. Soit approximativement le double de mon âge mental. Et quand on a 8 ans d'âge mental (on a dit approximativement ), la notion d'engagement te donne vite des palpitations. Sachant que j'ai refusé d'adhérer à l'AMAP de mon quartier parce qu'il fallait s'engager pour au moins deux mois de paniers et que je sais même pas si demain soir j'aimerai toujours les brocolis... Alors me mettre à la colle avec un tas d'organes, de poils, de dents et de moustaches, sachant que je m'engage pour peut être plus d'une décennie...

D'un autre côté, quand j'habitais chez mes parents, je me suis jamais lassée de Mona (tuée par un chasseur) Maya (morte d'une maladie bizarre en quelques semaines) de Figaro (écrasé par une voiture) de Gizmo (écrasé par une voiture) (mes parents vivent sur une aire d'autoroute)  de Mimi (empoisonnée. Julie Lescaut est sur le coup). Certes dans ma famille, la durée de vie moyenne du mammifère auquel je suis attachée est de moins de deux ans (contrairement à ceux dont je me fous: mes parents ont hérités des poissons rouges que je m'étais pour rigoler une semaine il y a cinq ans, et ils sont toujours frais comme des gardons) (et oui je sais, les poissons rouges ne sont pas des mammifères, contrairement aux tortues de Floride) . Mais tout de même... je me demande si je pourrais pas m'adapter finger in the nose à la présence d'un autre être vivant (en plus du geko qui vit dans le hall d'entrée de l'immeuble) dans ma vie. 

J'ai parfaitement conscience qu'un minou, c'est beaucoup de contrainte pour peu de récompenses. Faut lui donner à manger, lui changer sa litière, l'emmener chez le véto parce qu'il aura avalé ma pince à cheveux, l'emmener chez le véto parce qu'il se sera battu à mort avec un pigeon, l'emmener chez le véto parce qu'il fera une mystérieuse pelade sur le dos, l'emmener chez le véto pour lui proposer une gentille ablation de ses organes génitaux, lui changer quatorze fois sa marque de croquettes, parce qu'il n'y a que celle qui coûte un oeil que son mignon appareil digestif supporte. Il faut supporter de le regarder griffer le canapé jusqu'à la trogne, attaquer mes mollets comme si sa vie en dépendait, balancer ma collection de théières par terre, se pendre à mes rideaux, miauler aux corneilles, tout ça parce que je vis dans 35m2, et qu'il faut bien qu'elle se défoule cette brave bête. 

Mais en contre partie, je sais que j'aurais droit à des ronrons, à des petits calinous à me mettre des poils de chat jusque sur la luette, des parties endiablées de baballe. Bref. De quoi remplir le vide intersidéral qui occupe mon quotidien. 

Quoi qu'il en soit, je ne sais pas ou non si je suis faite pour être une fille à chat, peut être toi qui me lis tu le sait mieux que moi, alors tu peux me le dire, ça me rendrait service. Sauf toi là, l'allergique aux poils d'animaux mignons, tu te reconnaîtras. Toi tu dis rien, ton avis n'est pas du tout objectif. Tu peux aussi me dire ce que tu pense de l'idée d'investir dans un vernis à ongles jaune. Sauf toi, l'allergique. Je sais que t'aime pas les ongles fluos. Pchit, ouste.

RAPPEL
Je n'ai rien contre l'idée de devenir une fille à lapins.






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