jeudi 30 juin 2011

Lettre à David

hé! c'est pas parce que t'es un mec important que c'est la fête au geste sale, non mais ho!




Mon cher David Douillet,


Je tenais à t’adresser une virile poignée de main, afin de te féliciter de ton nouveau boulot. Secrétaire d’état chargé des français à l’étranger, c’est une chouette promotion. En plus je suis sure qu’en plus d’une chouette voiture de fonction, de tickets restau, on mange super bien à la cantine de l’Elysée.

Certaines mauvaises langues diront que tu n’a pas ta place dans un ministère, et encore moins dans celui des affaires étrangères. Pourquoi ne pas nommer Loana à la culture tant qu’on y est ? Ne les écoute pas, ce ne sont que des mauvaises langues, c’est leur jalousie qui parle. Il est vrai qu’il y a de quoi être admiratif : tu as trouvé la clef du succès. Il y en a qui, pour pouvoir faire une carrière dans la politique, se forment à peine le bac en poche, voire même avant, à des trucs comme les sciences politiques, le droit ou l’économie, s’investissent dans la vie politique de leur quartier, de leur ville, de leur département. Ceux là passent des années à distribuer des tracts, à coller des affiches, à réfléchir sur la société et comment améliorer son fonctionnement, à proposer des idées, à faire des campagnes, à convaincre les citoyens à coup d’idées et de propositions. Toi à la place tu as fait du judo. C’est un noble sport le judo. Avec de belles valeurs. C’est un choix : toi, pour faire ton trou en politique, tu as décidé de collectionner les ceintures de toutes les couleurs (et permet moi de te le dire, le noir, c’est celle qui te va le mieux, ça te mincit) et les médailles olympiques. Moi je trouve ça logique que tu sois devenu commentateur sportif sur canal et député UMP. Regarde moi, je me suis bien retrouvée vendeuse dans une boutique de souvenirs après avoir eu un master de sociologie.

Sincèrement, je suis contente pour toi. Et je ne dois pas être la seule, puisque tout le monde t’aime. C’est vrai que c’est drôlement gentil de s’occuper des pièces jaunes avec Bernadette Chirac. C’est vraiment très très altruiste de ta part de t’être occupé de ramasser des kilos et des kilos de pièces jaunes pour les enfants hospitalisés dans un TGV rutilant. Et ce même s’il y a encore des mauvaises langues pour dire que les frais de fonctionnement de l’opération sont trop élevés pour être honnêtes. Encore des langues de vipères. C’est fou ce que ça peut faire comme dégâts la jalousie. On a même prétendu que tu t ‘étais fait arrêter pour excès de vitesse au volant de la Porsche Cayenne des pièces jaunes… Non mais je te jure. Moi je dis que tu n’as pas volé ta place de personnalité préférée des français. Avec ta silhouette débonnaire et ton sourire gentil, tu es au moins aussi sympathique que l’abbé Pierre. Sauf que toi, au moins, tu as le sens des affaires : tu sponsorises l’équipe de judo que tu as sélectionnée pour aller à Pékin et en plus tu leur fournis leurs kimono pendant que ton épouse fait leur com. Bien joué !

Moi ce que j’aime le plus chez toi, c’est ton côté artiste visionnaire. Comme tout bon sportif voulant se reconvertir, tu t’es l’espace d’un instant posé la question de la reconversion dans le milieu artistique. Dieu merci, tu n’as pas sorti de single. Par contre tu as écrit un livre, en 1998. C’est une autobiographie à 4€70 sur amazon. Laisse moi te dire que tu as une belle plume. «Pour moi, une femme qui se bat au judo ou dans une autre discipline, ce n'est pas quelque chose de naturel, de valorisant.» «C'est la mère qui a dans ses gènes, dans son instinct, cette faculté originelle d'élever les enfants. Si Dieu a donné le don de procréation aux femmes, ce n'est pas par hasard.» «De fait, cette femme-là, quand elle a une activité professionnelle externe, pour des raisons de choix ou de nécessité, elle ne peut plus jouer ce rôle d'accompagnement essentiel. (…) Je considère que ce noyau est déstructuré. Les fondements sur lesquels était bâtie l'humanité, l'éducation en particulier, sont en partie ébranlés.» «Pour l'équilibre des enfants, je pense que la femme est mieux au foyer, à gérer affectivement la cellule familiale, quel que soit d'ailleurs le niveau social concerné. (…) J'ai une authentique admiration pour les femmes qui vouent leur vie aux leurs.» C’est beau et moderne. J’aime ton regard visionnaire et progressiste, et je remercie au passage Dieu de m’avoir donné la possibilité de subir une épisiotomie en songeant au rôti de porc que je pourrais préparer à mon cher et tendre une fois que j’aurais repassé toutes ses chemises. Là encore tu savais que tu allais t’attirer les foudres de tous les serpents qui en ont après ton intégrité. C’est pour ça que tu as bien fait d’ajouter «On dit que je suis misogyne. Mais tous les hommes le sont. Sauf les tapettes!» Pan dans les dents. Je ne te demanderais pas ton opinion sur la légalisation du mariage gay, je crois pouvoir la deviner…

Quoi qu’il en soit, je t’adresse encore une fois toutes mes félicitations, et je te souhaite tous les succès politiques et réussites inimaginaux.

Je te serrerai bien la main, mais n’étant pas misogyne, j’ai un peu peur que tu m’éclates les phalanges.
Bisou
Almira



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mardi 28 juin 2011

Aide toi, et ton cul t'aidera

qu'est ce qu'on ferait pas pour les beaux yeux de son cul...

Il y a quelques semaines, j'ai eu une conversation avec mon cul.

Ca donnait à peu prêt ceci:

- hé Almira! Almira!

- Oui? qui me parle? 

- Fais faire un quart de tour vers l'arrière à ta tête, et baisse-la un peu... là... voilà. C'est moi, ton cul.

- Mais tu parles? (ouais moi aussi au début j'ai trouvé ça assez décontenançant d'avoir le popotin doté de parole. Mais finalement, étant donné que ma bouche ne sort que de la merde, pourquoi pas après tout...)

- Oui je parle. Sauf que comme la plupart du temps t'es assise sur moi, j'ai un peu du mal à m'exprimer vois tu!

- Certes, certes... Qu'est ce qui t'arrive, Cucul? (C'était ça ou Trouduc, ce qui aurait été nettement moins affectueux)

- Je me sens mal dans ma peau. Regarde, je suis tout flasque. Je ressemble à un flamby. C'est minable, je me déteste.

- Oh mais non, faut pas dire ça Cucul, je t'aime bien tel que tu es! Tu es très confortable et moelleux, ce qui est notamment bien pratique quand je fais du vélo ou que je dois m'asseoir sur des bancs en pierre. Je t'aime Cucul. 

- Tatata Almira. Moi ça ne me convient pas. Je veux pas être moelleux. Je veux être ferme et tonique. Je veux pouvoir casser des noix de coco. Je veux être comme le cul de Jean Claude Van Dame 

- Des noix de coco? Des petites noisettes à la rigueur, mais des noix de coco, quand même...

- Oui bon on s'en fout Almira. C'est sérieux ce que je te dis. Tu m'a rendu flasque. Et je t'en veux pour ça. 

- Oh de suite, c'est de ma faute, c'est un peu facile ça...

- Ah ouais? Rappelle moi ce que tu as mangé hier? 

- Ah bah, les restes d'une Pizza 4 fromages qui trainaient dans le frigo, des spéculoos, des linguine au pesto et au gruyère, du fromage de chèvre, des chips, des olives, du pain, du nutella, des bichocos, des anchois, des petits suisses, du chocolat noir, du jambon, des...

- Ca va, ça va on a saisi! Et t'as bu quoi?

- Du coca et de la Bière.

- Donc c'est ta faute. Faut que tu répares ça.

- Ou sinon?

- Je me mettrai à la trompette. Aux moments les plus incongrus. 

Voilà comment mon cul m'a convaincu de me reprendre en main. En même temps, faut dire qu'il n'avait pas tort. Lorsque je tâte mon grand fessier, je m'enfonce deux phalanges dans une sorte de matière spongieuse pas vraiment esthétique. J'ai donc décidé de me reprendre en mains.

Comme il est absolument hors de question que je change mon alimentation absolument irréprochable, j'ai fais le choix de me remettre au sport. Je le redis: AU SPORT. Imagine un peu Martine Aubry en cuissardes sur un char LGBT un peu olé olé à la gaypride, et tu conprendra combien il est incongru d'associer le concept de sport au concept d'Almira. Mais il faut ce qu'il faut. C'est ça ou mon cul prendra son indépendence et s'exprimera en public en se passant de ma permition. Le chantage ça te conduit aux pires des extrémités. 

Je suis donc allée à la salle de sport. Pour faire ça:


Non, je déconne, parce que moi, c'est pas quand je fais du sport que j'ai une tête de chaudière, c'est quand je récure mon four et que je m'épile la moustache.

Je suis allée à la salle de sport, transpirer d'endroits étranges (la gorge et le dessus des cuisses) et gênants (la raie des fesses. Que celui qui ne transpire jamais du cul me jette la première pierre). Je suis allée à la salle de sport rendre ma figure toute rouge et souffler comme un boeuf.

Pour le moment, Cucul n'est pas moins spongieux, rapport que l'été reste la saison idéale pour les Haagen Dazs aux noix de macadamia, mais au moins, il est tellement courbaturé qu'il ferme sa gueule. 
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jeudi 23 juin 2011

Le mal du siècle

Le mal du siècle, c'est le travail. 

Le travail, c'est de la publicité mensongère dont on te remplit le crâne dès ta plus tendre enfance.

A quatre ans déjà, on te demande ce que tu voudras faire quand tu seras plus grand. Tu es ambitieux, tu répond "femme de ménage" (on vient de t'offrir ça ) (note pour plus tard: si un jour je me reproduis et que tu offres ça à mon enfant, je t'éviscère et je me fais une écharpe avec ton intestin grêle, qu'importe si c'est l'intention qui compte), ou "éboueur" (parce que tu trouves que d'être debout à l'arrière d'un camion qui sent la vielle poubelle, c'est quand même le truc le plus cool du monde). 

A l'école, on te dira qu'il faut que tu travailles bien. Que tu fasses de longues études. Que tu fasses très attention à ton orientation. Pour pouvoir trouver un bon job et gagner correctement ta vie. Du coup, docile, confiant, tu vas à la fac. Ou tu fais une école. Qu'importe, au final, le résultat sera le même.

C'est pas facile, mais tu sais que le sacrifice vaut la chandelle. Tu as choisi une voie qui te plaît. Tu sais que les sacrifices (financiers pour la plupart) (tu n'auras jamais autant bouffé de noodles de ta vie, mais à 60 cts le repas, qui dit mieux?). D'autant que tout au long de ton parcours, tu rencontreras des intervenants, sortis de ta formation, qui te raconteront comment ils ont trouvé un job les doigts dans le nez et une plume dans le cul sitôt le diplôme en poche. Et qu'en plus ils se font construire une villa ur la côte d'azur tellement ils sont bien rémunérés. Tout ça te met tellement de confiance en toi que tu ne réalises même pas qu'il s'agit d' acteurs qui étaient en manque d'heures pour pouvoir garder leur statut d'intermittents et qui ont dû accepter à contre coeur. 

Tu fais des stages, ou, au choix, tu feras les missions d'un salarié qualifié qu'ils n'ont absolument pas envie d'engager, à moins que tu te contente de missions de larbinage. Dans le premier cas, tu auras au moins la chance d'apprendre deux - trois trucs (ce qui reste tout de même le principe du stage, en plus de permettre à des employeurs altruistes d'avoir de la main d'oeuvre qualifié au prix d'un sans-papier chinois). Dans les deux cas, tu penses, souvent à tort, que ça va t'ouvrir des portes, déboucher sur un contrat de travail, te permettre de te créer un réseau. Effectivement, tu n'auras aucun mal à trouver d'autres stages. Toujours pour gagner en un mois de dur labeur ce qu'un courtier en bourse gagne en 15 minutes. Au mieux, tu pourras prétendre à un CDD. Mais quand il s'agira de parler contrat durable et salaire normal, ton employeur te dira qu'il a un poney sur le feu qu'il doit emmener son lait à la piscine avant de se carapater. 

Au final, tu seras diplômé. C'est pas bien difficile d'avoir un diplôme. Suffit de s'accrocher un peu, et d'éviter d'aller en partiels avec la gueule de bois. Mais tout de même, tu seras fier comme un pape. Tu te feras un joli CV, et là, ce sera le début de la fin.

Tu commenceras par t'inscrire au pôle emploi, tu sais "l'acteur majeur du retour à l'emploi". Majeur, c'est d'ailleurs le doigt que j'ai envie de leur montrer tellement ils sont passés maîtres dans le sapage de moral et le cassage de jeunes diplômés. Tu auras un rendez vous ou un conseiller ne pourras se retenir de rire quand tu lui donnera l'intitulé de ton diplôme. Puis tu en auras un autre ou un autre conseiller (on va pas non plus t'attribuer un conseiller, ça va pas non!) t'apprendras pendant une matinée entière à utiliser le site internet du pôle emploi. Parallèlement à ça, tu commencera à postuler. Aux télécandidatures. Pour faire vite, tu répondras à une annonce, sans savoir qui l'a émise. Tu n'auras aucun moyen de savoir chez qui tu postules, ce qui est très pratique pour faire une lettre de motivation personnalisée et pertinente. En même temps, la télécandidature, c'est un peu comme sur twitter: tu as 140 caractères pour convaincre. Après c'est mort. Bon en même temps, ta réponse à l'annonce n'arrivera jamais jusqu'à l'employeur, vu que c'est un employé de l'agence nationale pour l'emploi qui la traitera. Un employé qui autant ne comprendra même pas ce que signifie l'intitulé du poste. Il se contentera de chercher un employé triangulaire et t'enverra un SMS laconique pour te dire qu'étant donné que tu es un candidat octogonal, tu n'auras pas la chance de pouvoir entrer en contact avec le recruteur. Et il en sera ainsi plusieurs fois par semaine pendant de longues semaines. 

Du coup, à un moment donné, le manque d'argent se fera ressentir. Et au delà du manque d'argent, l'envie de faire tes preuves, de plonger la tête première dans le monde du travail te démangera sévèrement. Du coup, tu reverras tes ambitions à la baisse. Et par ambition, j'entends juste que tu veux accéder aux missions que tu as appris à exécuté et gagner ta vie avec ça. Rien de bien extravagant en théorie. Sauf qu'évidemment, des emplois comme ça, il n'en existe pas, à part dans tes rêves. Donc tu viseras plus bas, en te disant que tout vaut mieux qu'un trou dans un CV. Puis tu es entourée de gens, certes un peu plus âgés, qui te racontent comment ils sont rentrés par la petite porte pour gravir petit à petit les échelons et finalement atteindre leurs objectifs. Il n'y a pas de raisons que ça ne marche pas pour toi aussi, alors tu occultes le fait que les temps ont changé. Et puis tu n'as pas peur de te retrousser les manches et d'aller au turbin. Alors tu acceptes un petit boulot, en dessous de tes compétences et très mal payé. Mais tu es motivée, tu as envie de montrer ce que tu vaux. Tu veux t'impliquer. La persévérance, l'implication, les bonnes initiatives sont la clefs du succès.

Enfin, dans une monde parfait.

Dans la vraie vie, tu acceptes un petit job précaire, en pensant naïvement que tu pourras évoluer à la force du poignet. Alors tu acceptes les plus minables des missions. Les plus pourris des emplois du temps. Tu travailles sur ton temps libre. Tu proposes des idées. Et secrètement, au fond de toi, tu attends de la reconnaissances. Tu attends qu'on te dise que tu fais du bon boulot. Qu'on apprécie ce que tu fais. Ou qu'il faut que tu arrêtes d'espérer un truc qui n'arrivera pas. Sauf qu'évidement rien de tout cela ne se produit. Tu acceptes les tâches les plus ingrates, pensant que ça prouvera ton envie de bosser. Au final, tu auras juste prouvé que tu n'es qu'une chèvre docile qui dit oui à tout. Tu acceptes les plus mal payés et les plus précaires des contrats, pour prouver ta souplesse et ton adaptabilité. Alors que pour ton employeur, ça signifie juste que tu es corvéable à merci et qu'on peut donc faire de toi à peu près n'importe quoi, et que tu continueras à avancer comme une bonne bête de trait. Tu te consoleras en te disant que c'est provisoire, que tu finiras bien par trouver autre chose. Sauf qu'en parallèle,  évidemment rien ne se présente. Alors tu as de moins en moins envie de chercher. Et tu commences à te contenter  de ton job précaire. Et au final tu commences à te dire qu'il est peut être là ton avenir. Alors tu baisses les bras. Un peu. 

Et puis un beau jour, ton employeur, pour te remercier de tes bon et loyaux services, t'enverra le coup de grâce, en supprimant le poste qu'elle t'avait attribué deux mois avant et t'en donner un nouveau. Pire que tous les précédents. Sur le coup tu acceptes. 

Puis tu réfléchis.

T'es jeune. Compétente. Tu as envie de travailler. Tu as envie de t'investir. Tu n'as pas de temps à perdre dans une boite pour qui tu n'es rien qu'une petite chose interchangeable. Tu réalises que tu n'as pas le temps à perdre à te rendre tous les jours dans un boulot qui en plus de ne pas te permettre de vivre décement, te provoque des angoisses. 

Alors c'est pour ça qu'alors que le monde du travail est aussi accueillant qu'un champs d'orties,, j'ai décidé de quitter mon job afin de profiter des largesses de l'état. Les deux majeurs tendus. 



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mardi 21 juin 2011

Eloge de la connasse

Contrairement aux apparences, je suis une fille gentille. 

Je suis polie. Je dis s'il te plaît. Je dis merci. Je dis bonjour à la dame. Je rend service quand je peux. Je reste au téléphone avec toi quand tu pleures parce que ta copine t'a trompé avec ta maman. J'arrose ton chat et je nourris tes plantes pendant que tu es en vacances. Je te prête mon exemplaire dédicacé de Raisons et sentiments. Je t'ai filé un tampon quand ton nez s'est mis à saigner. Je tiens tes cheveux pendant que tu vomis sur mes chaussures. Je t'ai soutenu quand tu as perdu le chargeur de ton téléphone. Je suis allée t'acheter des rustines pour ton vélo quand tu as crevé. Je dis "c'est pas grave" quand tu décommandes au dernier moment parce que ton Plan Cul Régulier t'as envoyé un SMS alors que j'avais passé l'après midi à te cuisiner un soufflé au jambon. Quand tu m'as dit que quand même, mes blagues étaient drôlement pourries, j'ai investi dans un recueil de blagues carambar. Quand tu me demandes de te rappeler alors que je suis moi même en hors forfait depuis 24 jours, j'accepte. 

Au travail j'arrive avec un quart d'heure d'avance. Je dis "oh ça va t'inquiète" quand tu arrives avec 20 minutes de retard à ta pause et que ça raccourcit d'autant la mienne. Je fais des heures sup' qui ne seront ni payées, ni rattrapées. Je souris poliment quand tu me dis que je fais pas un bon travail, que je fais des erreurs alors qu'en fait c'est toi qui a fait une connerie. Je dis toujours d'accord quand tu me propose de faire des trucs chiants dont tu veux te débarrasser, pas du tout dans mes missions initiales. Je reste stoïque et souriante face au client qui me hurle dessus que je suis une incompétente parce qu'on a pas accepté son règlement en pesos. J'ai ravalé ma fierté quand tu m'as annoncé que mon poste était supprimé mais que c'était pas grave parce qu'à la place tu m'as donné un autre travail. Certes un travail éminemment chiant, profondément inintéressant, sans le moindre intérêt, ou l'usage du cerveau n'est pas requis voire même carrément déconseillé, mais un travail quand même. Quand tu m'as demandé si ça me convenait, j'ai dit "oh ben oui, ça va aller hein". Quand tu m'as dit que j'étais une petite veinarde, j'ai acquiescé. C'est vrai ça, ça aurait pu être pire, on aurait pu me proposer de m'enfoncer des tournevis dans les narines, et ce de manière non rémunérée. Quand je vais à un entretien d'embauche et que tu ne me donnes aucune nouvelle, je dis rien. Quand enfin tu m'appelleras pour me dire que je suis pas prise, je dirais "tant pis, ça ira, ne vous inquiétez pas". 

Tout ça parce que je suis gentille. Je veux pas déranger. Quand je marche dans une crotte de chien, je lui demande pardon. Quand on me marche sur le pied, je demande à l'autre, confuse, s'il s'est fait mal au talon. Quand on me passe devant à la caisse du Carrefour City, je demande au type qui m'a doublé s'il a besoin que je lui porte ses sacs. C'est ce que font les filles gentilles: on les passe au hachoir et elles disent merci. Parce qu'il faut rester polie, douce et mignonne en toute circonstance. S'écraser, ne pas déranger, ne pas se faire remarquer. Parce qu'il faut être gentille. C'est mieux. Comme ça les gens m'aimeront plus, me respecteront plus. En voilà de belles valeurs à inculquer à un enfant s'il veut devenir une petite chose soumise qui s'exprime dès qu'elle est seule mais qui face aux personnes concernées s'écrase, option vielle carpette.

On m'a dit que la vie ouvrait ses bras aux filles gentilles. C'est faux. L'avenir appartient aux connasses.

tu crois que j'ai été invitée au mariage de Will et Kate en distribuant des Cupcakes?
La connasse, quand elle veut te dire merde, elle rajoutte "putain d'enculé". C'est pour que tu comprennes bien.

La connasse, quand elle est pas d'accord, elle te toise, te jette un regard plein de mépris, et te dis "non je suis pas d'accord. On va faire comme moi j'ai décidé". Et si à toi sa te conviens pas, elle te fera un grand sourire et te dira que c'est elle qui décide, et que si t'es pas d'accord t'as qu'à partir à la pêche aux crevettes.

La connasse, quand tu lui exprime ton refus, elle a plusieurs solutions de repli. Soit elle se drape dans sa fierté en partant la tête haute pour revenir à la charge dans les minutes qui suivent, jusqu'à ce que tu sois tellement saoulée que hésite entre accéder à sa demande ou la découper en tout petits morceaux. Soit elle t'annoncera sans sourciller que d'accord ou pas d'accord, elle n'en fera qu'à sa tête. Soit elle te fera croire que tout va bien, les yeux brillants et le sourire mielleux, pour te court-circuiter dès que tu auras le dos tourné.

La connasse, tu lui marches sur le pied, elle te met un uppercut.

La connasse, t'essaie d'abuser de sa gentillesse, elle s'assoit sur ta tête et te dis que si tu essaies de recommencer, elle t'épluchera comme une banane.

En fait, la connasse, elle en a rien à carrer que tu la trouve connasse. Elle a compris qu'on était en guerre, et elle a compris que ça servait à rien de se battre avec de la barbe à papa, des bulles de savons et des oeillades de faons. Elle y va à coup de coude, de pieds, de tête, de dents. Elle sait ou elle veut aller. Elle sait aussi que les places sont chères. Et s'il faut qu'elle écrase une caisse de chatons pour y arriver, elle sait ou sont ses priorités, et elle ira à coup de pioche. Et pendant se temps là, la fille gentilles distribuera des "excusez moi de vous déranger pour vous demander pardon" et restera à la traîne.

Au final, la fille gentille se retrouvera assise dans un coin, la tête entre ses genoux. En passant à côté d'elle, on penchera la tête sur le côté en prenant un air contrit. Mais on ne lui tendra pas la main. Quant à la connasse, elle grimpera la côte en filant des coups de coude à tout ceux qui se trouveront sur son passage. Et elle arrivera au sommet, toute seule comme une grande.

Je me demande si en décidant d'être une jeune biche aux abois, douce et mignonne, je me suis pas trompée de voie.

Si t'as un rab de caractère de salope égoïste, dis-le, je prends.

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lundi 20 juin 2011

Hollyday, just celabrate

Almira elle en fiche pas une.

Ne pas en ficher une, contrairement à ce qu'on pense, c'est très fatiguant.

Almira s'est retrouvée surmenée. Elle a commencé a se ronger les ongles, à se triturer les cheveux, à se gratter les poils incarnés. Un peu comme tous les jours, mais de manière plus intensive.

Almira n'est pas psy. D'ailleurs, elle ne sait pas trop ce qu'elle est. Toujours est il qu'elle a pu poser un diagnostic évident à son mal être abyssal.

Almira avait besoin de repos. Almira a donc pris quelques jours de vacances.

(si on parle du maillot de bain, non. Si on parle des boobs, non plus.)


C'est tout de même incroyable. Les vacances, c'est un peu le remède à tout. Le farniente, le soleil, le monoï,  le sable dans la raie des fesses, le sel qui pique les yeux, les pistaches, le chorizo tout mou qui suinte le gras, les fientes de mouettes. Ca te soigne n'importe quelle dépression. C'est à se demander pourquoi les gens travaillent.

Almira a donc fait son sac: dedans, elle a mis un short en jean, un débardeur fluo, un maillot de bains que quand elle lève les bras elle a les seins à l'air, de la graisse à traire, son vieux piercing au nombril, ses havaianas vertes et jaunes, ses lunettes de soleil, sa terracoté marron foncé. Evidemment, elle ne prendra pas de ciré, de parapluie, de chaussures fermées, de pull ou de châle. C'est pour cette raison précise qu'il pleuvra la moitié de ses vacances.

Almira va profiter de ses courtes vacances pour se cultiver: elle achète donc Closer, Public, Biba, Télé loisirs et le catalogue de la Redoute.

Almira va également profiter de ses courtes vacances pour se sculpter un corps de déesse. Elle est tellement remplie de bonne volonté que ça suinte par les pores de sa peau (d'orange). c'est pour ça que dans sa valise, elle glissera ses palmes et son masque. Et comme Almira a une volonté de fer, pour parfaire sa motivation, elle prévoit une petite récompense: elle part avec un saucisson, des chips à l'ancienne, de la terrine de sanglier et des pistaches. Faut pas déconner non plus, on sait tous très bien que après l'effort, le réconfort. Evidemment, pendant toute la durée de son séjour (et ceci est valable pour toutes les fois ou elle se motive pour faire le moindre effort physique), une conjonction extraordinaire d'évènements l'empêchera de mener son projet à bien. L'eau trop humide. Le vent qui lui met les cheveux dans les yeux. Le café du petit déjeuner un chouille trop fort, accélérant son rythme cardiaque au point ou tout effort physique devient dangereux. Le maillot de bain qui risque de lui provoquer d'affreuses marques. Le terrible doute de la date de péremption de la crème solaire. La griffure dans la palme gauche. La petite peau sur l'index qui risque de s'infecter au contact de l'eau, au point ou seule l'amputation reste envisageable. L'univers ne veut pas qu'Almira transpire, qu'elle ait la cuisse ferme et le ventre plat. Alors pour se consoler, Almira se jettera gouluement sur les victualles-récompense. Tant pis. Comme ça, elle aura des réserves pour l'hiver.

Les vacances, c'est aussi l'occasion de voir du pays, de visiter de nouveaux lieux, de découvrir de beaux endroits, et de chouettes traditions. Almira le sait, c'est pour ça qu'elle mettra des talons de 12 pour aller se perdre dans un champ de cactus, qu'elle se réveillera à 18h le dimanche pour aller au musée, qu'elle achètera de l'alcool local par cubis entiers, qu'elle se mettra à imiter l'accent du coin avec une classe indéniable. Almira achètera la PQR et se bidonnera sur la Une consacré au radio crochet ayant eu lieu la veille dans le village d'à côté, et ou Kelly Espinosa a gagné un panier garni et le droit de passer en direct sur Radio Playa suite à sa merveilleuse interprétation de my heart will go on de Céline Dion "qui a ému le jury aux larmes" selon le journaliste. 

Au final, les vacances d'Almira lui auront permis d'oublier quelques jours, à grand renfort de tapas, de monoï et de sel dans les cheveux qu'elle a le plus ingrats des boulots, un compte en banque plein à ras bord (si on occulte le petit trait devant la somme), et qu'elle enchaîne les entretiens d'embauche sans suite.

A l'heure qu'il est, Almira n'a pas défait son sac et a préparé une petite pancarte pour pouvoir repartir de suite.




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vendredi 10 juin 2011

la fille en colère

"j'me demande si j'aurais pas dû mettre une cravate moi"


Cet homme a mis la rage à l'intérieur de moi.

Non, en fait c'est pas tout à fait ça. La rage était déjà là. Cet homme lui a donné envie de sortir et d'éclater à coup de batte de base-ball tout ce qui bouge. Oui, je sais, c'est un peu violent, et la violence c'est moche dans la bouche d'une fille. Et bien tu crois pas si bien dire.

Au delà de ce qu'il c'est passé ou non dans cet hôtel, au delà du fait que les JT ressemblent à des épisodes de New York Police Judiciaire qu'on te fourrerait de force dans leur yeux jusqu'à ce qu'ils te sortent par les oreilles, et des réactions parfois étranges des politiques, ce qui m'a provoqué les plus grosses crises d'urticaire purulent c'est la découverte de ce scoop, sur lesquels les médias et les politiques se sont rués comme une meute de loups affamés sur un big mac: des fois être une fille c'est pas facile, parce que des fois, les garçons sa pense avec sa bite. 

Comment? Vous êtes sûrs? Sans déconner? 

Oui oui les gars, sans déconner. Domi n'a absolument rien inventé. C'est bien de médiatiser l'affaire, de faire en sorte qu'on en parle, de donner le courage à certaines d'enfin l'ouvrir, ou à d'autres de découvrir qu'elles sont filmées à l'insu de leur plein gré (coucou!). Mais il faut bien se rendre à l'évidence. L'histoire de Nafissatou Dialo (si effectivement elle a eu lieu, n'oublions pas la présomption d'innocence) n'est pas la première, et elle ne sera pas la dernière.

Les filles sont victimes de "harcèlement sexuel" mâtiné de sexisme de manière quotidienne. Je mets bien des guillemets à harcèlement sexuel, parce que le harcèlement en question est tellement quotidien, habituel, répétitif, quasiment naturel qu'à un moment donné, on y prête même plus attention. Pourtant, pas un jour ne passe sans qu'une allusion soit faite. Ya qu'à voir la journée type d'Almira:

7h: je me lève. Je petit déjeune, je me lave, je me maquille, je m'habille. 
Comme je suis du genre un peu coquette, en général dans la garde robe, je penche un peu vers la robe, justement. Souvent, elles sont plutôt courtes. Parfois elles sont décolletées. Et pour rajouter une dose de coquetterie, je mets des petites chaussures à talon. Attention: notons bien que j'ai parlé de coquetterie, et pas de vulgarité: la petite robe en coton rétro est tout de même assez loin de la guêpière en cuir agrémentée de résilles. Et attention bis: en faisant le choix de m'habiller de manière féminine, la personne que je cherche à séduire en priorité, c'est moi. Je trouve les robettes jolies, légères, estivales, gaies. Et pour être moi même jolie, estivale, légère et gaie, je me met du rose sur les joues et du brillant sur les lèvres. Mes réflexions stylistiques du matin ne vont guère plus loin.

8h45 (oui, je suis très longue à me préparer): je vais au travail.
Sur le chemin, je croise un camion poubelle. Le chauffeur klaxonne à mon passage. Evidemment je me retourne: peut être que j'ai fait tomber un truc. Non non, rien. Le chauffeur me fait un grand sourire, me fait coucou, puis lève le pouce et fait un gros clin d'oeil en signe d'approbation. Flatteur? Absolument pas. Et ça ne l'a jamais été. Au mieux ça met mal à l'aise. Au pire ça énerve. Oh évidemment, c'est pas grand chose. Sauf que comment savoir ce qu'à eu le chauffeur dans la tête quand il m'a vu passer? Comment interpréter ses petits signes pas très fins? Et surtout, qu'est ce qui lui permet de juger mon apparence physique de bon matin, de me noter et de me donner son approbation? Pour la première fois de la journée, j'ai l'impression d'être une vache qu'on note pendant les concours du salon de l'agriculture.

11h00 au travail: Un client me dit que je suis bien jolie. Il essaie d'attraper ma main. Il me dit qu'il m'épouserai bien. Il a l'âge d'être mon grand père. 
Faire un compliment à quelqu'un, ça part d'un bon sentiment. Faire un compliment à quelqu'un  qu'on ne connait pas, c'est entrer dans un certain cercle d'intimité. Personnellement, il ne m'est jamais arrivé de faire un compliment à quelqu'un que je ne connais ni d'Eve ni d'Adam. Ok, il m'est déjà arrivé de dire par exemple à la vendeuse de séphora pendant qu'elle me renseigne que vraiment son rouge à lèvre claque sa race ou à la boulangère que sa broche en forme de chaton est croquignolette. Mais je n'ai jamais fait de compliment sur la personne (seulement sur des objets, des accessoires). Il ne me viendrait pas à l'idée de dire au plombier venu réparer ma machine à laver que décidément, il a un sourire qui décoiffe. Parce que c'est déplacé, et réservé aux intimes et aux proches. Et quand en plus le compliment est suivi d'une demande en mariage, je pense droit de cuissage, nuit de noces, et "putain grognasse, elle arrive ma bière?". Quand elle vient d'on monsieur qui n'a même plus de dent, c'est bizarre, gênant, et ça met très mal à l'aise. 

12h30 pause déjeuner: Je prends un sandwich saucisson-mayonnaise-mozzarella (je suis au régime) au café avec ma copine Pimprenelle. Mon voisin, que je ne connais absolument pas se retourne sur notre table pour la septième fois consécutive. Pimprenelle, qui n'a pas sa langue dans sa poche lui lance: "ya un souci monsieur?" (Pimprenelle a vu que le voisin de table s'était aussi retourné sur tout ce qui avait une paire de seins et qui passait à portée de son champs de vision). Le voisin lui répond "non non, aucun". Il continuera à se retourner toutes les 8 secondes jusqu'à ce qu'on parte. Peut être Pimprenelle et moi même sommes un peu parano. Peut être avons nous effectivement un souci. Peut être ai-je un gros pâté de mayonnaise sur le front. Peut être que le voisin a quelque chose à nous demander, mais que l'attitude un peu revêche de Pimprenelle l'a refroidi. Naïvement je dis à Pimprenelle qu'il faudrait lui laisser le bénéfice du doute. Pimprenelle me répond que ça fait une semaine qu'il se comporte comme ça, et qu'elle n'a pas loupé le regard insistant que ce vieux cochon a posé sur mes fesses quand je me suis levée. 

14h00 de retour au travail. Je dois ranger des trucs un peu lourds avec un collègue réputé pour son élégance et sa finesse envers la gent féminine. Je suis ravie. Son haleine sent le vin. Il me dit, à peine arrivé "et que j'entende pas de plainte de gonzesse, hein!". Ce monsieur n'a pas du bien voir: j'ai moi aussi des bras, des épaules et dans ces bras et ces épaules, des muscles. Juste avant de me vomir sa réflexion dégueulasse au visage, il a grommelé "putain, ils m'on foutu une greluche, on est pas sortis de l'auberge". A un moment donné, sa main frôle ma fesse. 

16h00 j'ai rangé tous les trucs lourds. N'en déplaise à mon collègue, à aucun moment je me suis mise à pleurer comme une fiotte parce que je m'étais pété un ongle. Pourtant, je pense que je me suis fait mal aux cervicales. J'ai rien dit, par fierté. Je refuse catégoriquement de montrer à se genre d'absolu crétin que je peux avoir des faiblesses. Quitte à me faire mal. Je veux qu'il comprenne que les "gonzesses" ça n'existe que dans ses fantasmes. Qu'une nenette peut, en plus de se servir de sa tête, se servir de ses muscles. Oui monsieur. On sait faire les deux. Et probablement mieux que toi, gros bourrin, parce que pour compenser une force physique un peu moindre, on se sert de notre matière grise. 

18h00 pour rentrer, je prends le bus. Il est bondé. Les gens sont tous collés les uns aux autres. Du coup je sens du contact sur tout mon corps, mais ça ne m'inquiète pas plus que ça. En face de moi, deux jeunes filles sont assises. Elles me regardent avec insistance. Au bout d'un moment, l'une d'elle me fait signe d'approcher. Intriguée, je m'execute. A l'oreille, elle me demande si l'homme derrière moi m'accompagne. Je lui dit que non. Elle me répond, le regard grave, que dans ce cas je devrais peut être m'assoir à côté d'elles. Je lui demande pourquoi. Gênée, elle me répond que depuis trois arrêts l'homme se frotte contre moi de manière extrêmement suspecte. Tout d'un coup, j'ai envie de vomir. Je regarde l'homme, il me fait un grand sourire, qui respire la perversion. Je pourrais gueuler, le frapper, aller prévenir le chauffeur. Mais comme j'ai honte, je dis rien, je me contente de changer de place. Pourtant je suis mortifiée. Avec le recul, je me demande de quoi je devrais avoir honte. Sauf que je sais que si je me retrouve confrontée à la situation, c'est de nouveau la honte qui l'emportera. 

18h30 je sors du bus. J'ai rendez vous avec des amis pour allez boire un verre. Sur le chemin, je croise l'inévitable bande de weshwesh. Evidement ils m'interpellent. Evidemment, ils me disent que je suis vraiment trop charmante. Evidement je ne répond pas. Evidement, ils me disent que je suis une salope. Classique.

18h45 je suis la première. Les autres seront là dans cinq minutes. Je commande un verre pour patienter, seule à ma table. Ca ne loupe pas. En quatorze secondes, un type parfaitement inconnu s'assoit à ma table, et me dit: "une si jolie fille toute seule? c'est pas possible. Je vais vous tenir compagnie. Je m'appelle Jean Roger, et vous?". Je le regarde. Je répond pas. Il me dit "ben alors, on a perdu sa langue? c'est dommage, parce qu'une langue, ça sert vachement pourtant". J'ai envie de lui balancer mon verre de bière à la gueule. De lui dire que c'est pas parce que je suis seule à ma table que j'ai pour autant envie de me servir de ma langue avec des parfaits inconnus. Que son comportement est simplement inadmissible de connerie et de manque de respect. Une fille seule à sa table dans un bar n'est pas nécessairement une pute à l'affut. Et même si j'avais été une pute, j'aurais malgré tout été un être humain digne d'être traité avec un minimum de savoir vivre. Or s'assoir à la table de quelqu'un sans y avoir été invité est un signe flagrant d'absence de savoir vivre.

22h30 je rentre chez moi, toute seule. Sur le chemin, des jeunes types bourrés. Ils m'abordent. Ils veulent m'offrir un verre. Je décline poliment. Ils insistent. Je re décline. Ils continuent d'insister. Comme ils sont saouls, je commence à flipper un peu. Ils me suivent depuis quelques minutes. Ils gueulent comme des putois qu'ils n'ont pas de mauvaises intentions, qu'ils veulent juste m'offrir un verre parce que je suis vachement jolie. Ils ne me lâcheront que quand ils auront croisé une autre jeune fille non moustachue marchant en sens inverse.

23h00 je me couche. Malgré tout, je suis ravie d'avoir passé ma journée dans la peau d'un membre du sexe faible. 

Ok, je le concède, cette journée type est un peu chargée. Mais tout ce qui s'y trouve s'est déjà produit. Parfois à plusieurs reprises. Et je pense que c'est malheureusement la journée type de beaucoup d'entre nous. Et malheureusement, ces journées types occultent des faits ponctuels et autrement plus graves. Par exemple, je n'ai pas parlé d'un de mes ex employeurs qui m'envoyait une dizaine de SMS par jour, pour me dire à quel point il me trouvait jolie, à quel point il m'aimait, et à quel point il voulait qu'on devienne plus proches, physiquement parlant. 

Quoi qu'il en soit, j'adore être une fille. Même si une (je l'espère) petite partie de la gent masculine nous considère comme autant de bobonnes sur lesquelles ils ont tout pouvoir (ou tout simplement comme des traînées, allons y franchement), demain, quand le réveil sonnera, je m'habillerai encore de manière féminine. Je me maquillerai et je me coifferai. Et j'adorerai ça. 


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lundi 6 juin 2011

the almira's burning project

Les internets sont remplis de gens qui ont des idées formidables.

Je n'en fait pas partie.

Mais les internets sont l'endroit idéal pour piquer des idées intelligentes et les mettre à ta sauce.

Par exemple, Holden Robert, en plus d'avoir un nom qui sonne fichtrement mieux que le mien (c'est indéniable, chaque fois que quelqu'un cherche ses glaires au fond de sa gorge, j'ai l'impression qu'il crie mon patronyme), il a eu l'idée du siècle. (note pour les bras cassés: il faut cliquer là ou c'est écrit en bleu, sinon tu vas plus rien comprendre à la suite du post, tu verras, tu perdras pas ton temps, c'est joli).

un couteau suisse... en voilà une bonne idée... 

Donc Holden, il veut savoir ce que je sauverai en cas d'incendie intempestif de ma maison. Enfin... intempestif... Quand on est Almira Gulsh, on part de chez soi pour une semaine en laissant le gaz et toutes les bougies de l'appartement allumées, ça assainit l'atmosphère. Vu comme ça, on fait bien de poser la question, autant que je prépare une petite boite ignifugée, par mesure de précaution.

J'aurais bien envoyé une photo joyeusement agencée à Holden Robert, mais mon talent pour la photographie n'a dégal que mon don pour le ping pong. Autant dire qu'il est inexistant. J'ai donc décidé de mettre en place The Almira's Burning Project, avec l'accent du Texas et par écrit. Ce qu'il y a de formidable avec mon projet, c'est qu'en plus de lister ce que je voudrais sauver, je vais pouvoir lister ce que je laisserai volontiers cramer.

Ce que je laisse brûler:

- Mes affaires de sport
Ne nous leurrons pas. C'est pas parce que je possède une paire de chaussure de running, une paire de baskets, des chaussures de rando, la panoplie de la parfaite petite nageuse, des brassières de sport, un tee shirt qui absorbe la sueur, un short en lycra, des chaussettes de tennis, un sac à dos décathlon et une gourde pleine d'isostar que je suis une fille qui se bouge. Comme on le dit, c'est pas l'équipement qui fait la nonne. Au mieux, tout ça me donne bonne conscience. Au pire, ça prend une place folle et la poussière dans mes placards. Mon quota d'activités physiques s'élève à une séance qui fait des courbatures par changement de saison, ce qui est largement insuffisant au vu de la flasquitude de mon muscle fessier.

- Mon code de la route
Inutile de s'encombrer avec des choses inutiles. Ma maison est en train de cramer, faut que je sauve ma peau. Je ne vois pas pourquoi je m'encombrerai d'un bouquin qui de toute façon ne m'est d'aucune utilité.   Tenter d'apprendre à conduire à Almira Gulsh équivaudrait à apprendre à le grec ancien un opossum. Ce serait une fastidieuse et inutile perte de temps. Nombreux sont ceux qui lui ont proposé de lui inculquer les rudiments de la conduite automobile. A l'heure actuelle, nous n'avons toujours pas retrouvé leurs cadavres, malgré des recherches intensives. 

- Mon fer à repasser
Je sais même pas à quoi ça sert. 

- Mon jean Le Temps des Cerises
Je ne l'ai pas acheté. On me l'a donné. Il est savamment troué, délavé, usé aux endroits ou ça fait genre. Sauf que je suis peut être une vielle conne, mais j'estime n'avoir besoin d'aucune sableuse pour que mes jeans aient l'air d'avoir vécu leur vie. Oui, je fais partie de ceux qui pensent que mettre 150 boules dans un jean neuf qui a l'air vieux est tout de même une belle connerie. Or, quand ta maison brûle, les conneries, tu les abandonne sur place.

- Mes migraines
Qu'elles crament ces putes.

- Mon pot de basilic
J'ai tellement la main verte que les plantes se suicident quand je m'approche d'elles. Pas la peine d'essayer de sauver mon basilic, il est déjà mort.

- Mes poils
J'ai du sang méditerranéen. No comment.

- Ma mémoire
Elle est défectueuse. Un vrai poisson rouge. Je ne me rappelle plus de ce que j'ai fait hier, de l'endroit ou j'ai posé mes clefs, de mon code de carte bleue, du prénom de mon mec, du théorème de Thalles, du nom du président de la république, du mode d'emploi de ma machine à laver, de mon mot de passe gmail, la la réponse à ma question secrète. Un truc qui marche aussi mal, tu le laisse brûler, en espérant en trouver un en meilleur état.

- Mon deuxième pied gauche
Un c'est largement suffisant

- Mes affaires de ski
Parce que Almira et Sport de Glisse dans la même phrase, ça finit toujours par une fracture

- Ma pile de DVD ouzbèques ou chinois des années 40, que j'avais acheté deux euros pièce sur CDiscount pour faire mon intello. 
C'est moche de se la péter. Autant tout laisser se carboniser.

Ce que je prends avec moi:

- Mon kit d'indécrottable geek
AKA le Macbook, l'iphone et le disque dur externe. Si j'avais je choix entre les sauver eux ou sauver ma maman de ma maison en flammes, j'avoue que pendant une seconde, j'hésiterai. 

- Mon poster de l'Attack of the 50ft. Woman
Surtout parce que j'ai jamais réussi à savoir si elle avait une culotte ou pas. Ma théorie concernant cette image, c'est qu'elle n'en a pas, et que les petits bonshommes en bas courent affolés, parce que non seulement un vagin géant ça n'a rien de bucolique, mais en plus niveau odeur, ça te desquame les narines. Tant que je ne sais pas, je ne peux pas me passer de mon poster. 

- Ma boule magique
Une fois, je lui ai demandé si elle me trouvait belle et intelligente. Elle a répondu "absolument" sans sourciller. Et une boule magique, ça ne ment jamais. Je ne vois pas comment je pourrais m'en séparer.

- Mes théières
Je ne peux pas avoir de chat. Alors comme il me fallait une lubie de vielle folle, je me suis rabattue sur les théières. J'en ai un wagon, dont certaines plutôt gores. Pas facile à sauver, mais quand même, une collection de théière, ça vaut son pesant de cacahuète, au bas mot. 

- Mon sèche cheveux
C'est ça ou je suis condamnée à ressembler à un cocker hirsute. 

- Ma collection de robes vintage
Elles ont le don de faire s'arrêter les gens dans la rue. Ils s'arrêtent pour vomir, certes, mais il s'arrêtent. Je sens que je tiens un truc là, ce serait dommage de le laisser filer (je garde toujours dans un coin de ma tête l'idée d'ouvrir un blog mode, je suis sure qu'elle est là la clef du succès).  

- Monsieur Pomme
Depuis que j'ai 18mois, Monsieur Pomme m'aime de manière inconditionnelle. Même si j'ai à plusieurs reprises tenté de lui arracher les bras et la tête. Il me regarde toujours avec tendresse. Je lui dois bien ça.

- Mon paquet de linguini
Les incendies ça creuse.

- Ma peluche du chat de Chestchire
Mon maître à penser. Je peux pas l'abandonner.

En même temps, je trouve qu'on se prend vraiment la tête. La vraie question qu'on doit se poser si un jour ma maison brûle c'est de savoir si celui qui viendra éteindre le feu sera aussi physiquement intelligent que lui:

(c'est moi ou le feu ça donne chaud?)


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