mardi 29 mai 2012

Science Fiction

Le réveil sonne toujours trop tôt. J'aimerai traîner encore quelques minutes, juste quelques minutes de plus au lit. Je me suis couchée tellement tard hier soir! Ce dossier est une véritable plaie. Il me hante jusque dans mon sommeil, c'est terrible. Vraiment, quelques minutes de plus, juste quelques minutes de plus. Mais les enfants ne l'entendent pas de cette oreille: la grande est déjà en train d'essayer de grimper dans notre lit, et le petit hurle comme si une attaque nucléaire était imminente.
Faire comme si je ne les entendais pas.
Mon homme se lève. Quelle perle celui-là. C'est vrai qu'en même temps, depuis qu'il est en congés parental, et qu'il s'occupe des enfants, ça m'enlève une sacré épine du pied.
Encore cinq petites minutes, qui ne me reposeront pas, tant je suis préoccupée par cette saleté de dossier et par les minutes qui s'égrainent, me rapprochant de l'heure fatidique de ce rendez vous avec mes clients.
La douche me délasse à peine. Mais avec un peu de maquillage, il n'y paraîtra plus. Je cherche ma chemise blanche. J'étais pourtant sûre de l'avoir posée là quelque part. Je demande à mon homme.
"Elle est dans la penderie. Je te l'ai repassée hier, j'ai pensé que tu voudrais la mettre aujourd'hui!" (une perle je vous dit)
Dans la cuisine, le café est prêt, le beurre fond sur les tartines grillées.
"Tiens, je t'ai préparé ta gamelle pour ce midi. Je t'ai mis le reste des tomates farcies, et un yaourt." Je n'en aurais pas besoin, mais je la prends quand même, je sens que ça lui fait plaisir.
Je lui demande quel sera son programme de la journée. La grande a rendez vous chez le dentiste, j'avais oublié. Ensuite, ils iront faire quelques courses, et un peu de shopping. Le petit dernier a tellement grandi ces derniers temps que ses vêtements ne lui vont plus.
Mon homme me demande si je peux lui laisser la Laguna pour la journée. ça m'emmerde un peu, je déteste conduire cette saleté de Clio. Mais il me dit que c'est bien plus pratique quand il s'agit de trimballer la poussette. Soit. Je vais être à la bourre. Le stress monte. Il faut que j'y aille si je veux pouvoir tout vérifier une dernière fois avant que les clients arrivent. La grande se met à pleurer, elle ne veut pas que je parte. C'est vraiment pas le moment. Un peu fermement, je lui fait remarquer. Les cris redoublent. Je dois y aller, vraiment. Mon homme me dit que je peux partir, qu'il peut gérer. Je l'embrasse sur le front. Il me dit qu'il m'aime, et me souhaite bonne chance.

Arrivée au bureau, mon assistant est déjà là. Il a même préparé le café, et il a mis ce jean qui lui fait un si joli petit cul. Il me sert une tasse, mais je le sens pas très à l'aise. Je lui demande ce qu'il a.
"C'est Jean-Christophe. Il a téléphoné juste avant que vous arriviez. Son fils est malade, il ne pourra pas venir ce matin. Il m'a dit qu'il essaierait d'être là cet après midi, mais il est pas sûr de pouvoir le faire garder."
Putain, ce secrétaire va finir par me rendre chèvre. Il a toujours un gosse malade, un maître absent,  ou je ne sais quoi. Je sais pas pourquoi je l'ai recruté. Je sais pourtant très bien qu'il ne faut pas prendre de jeune père. Tu vas voir que dans moins de six mois il va m'annoncer qu'il va avoir un autre enfant. Ca va encore être une galère sans nom si un autre congé paternité me tombe sur les bras. Bon, c'est pas le moment d'y penser. Je lui remonterai les bretelles plus tard: c'est pas parce qu'on a des jours pour enfants malades qu'il faut en abuser. Comment je fais moi quand mes gosses ont de la fièvre? Je me démerde. Je ne vous vraiment pas pourquoi il n'en fait pas autant. Et après, il viendra se plaindre que sa carrière n'avance pas...
Il est bientôt midi. J'emmène les clients au restaurant. Je propose à Rémi, mon assistant de venir avec nous. Je l'aime bien, et j'ai l'impression que Madame Clavelle a la même opinion que moi sur la manière dont son slim épouse son postérieur. Autant mettre toutes les chances de mon côté, non? D'ailleurs, je pense que Rémi a bien conscience du pouvoir de son cul sur la gent féminine, et qu'il en profite. Qui l'en blâmerait? Certainement pas moi.

La fin de la journée passe comme dans un rêve. Probablement les deux trois verres de rouge et le dijo de ce midi. A un moment donné, mon homme m'appelle pour savoir ce que je veux manger ce soir. Il croit que j'ai que ça à penser ou quoi? Je lui répond que j'en sais rien, qu'il n'a qu'à préparer ce qu'il veut. Il me lâche aussi que la grande a été particulièrement insupportable, et qu'il aimerait que je la recadre un peu. Il m'emmerde. Déjà que je ne vois pas beaucoup mes gosses, s'il faut en plus que je fasse la police!  Je lui fais comprendre que j'ai suffisamment de merdes à gérer comme ça au boulot, et que c'est son job de s'occuper des gosses.
Un peu plus tard, c'est Leatitia qui téléphone. Il y a une soirée au Pub Irlandais pas très loin de son bureau. Un petit groupe bien sympa y fait un boeuf. On pourrait aller y faire un tour après le boulot? J'hésite. Mon homme n'avait pas l'air très en forme tout à l'heure au téléphone. Mais après tout, j'ai vachement taffé ses derniers temps, je mérite bien une petite récompense, sans mon homme et les enfants. D'autant que ce pub, je le connais bien. Un véritable repaire à minets. J'appelle mon homme pour lui dire que je rentrerai tard ce soir, une histoire de réunion qui s'est décidée au dernier moment. Je le sens déçu. C'est pas grave, je me rattraperai en lui faisant un petit cadeau. Je sais qu'il est sensible aux petites attentions. Faudra juste que je pense à regarder quelle est sa taille de pulls.
J'arrive au pub. Les filles sont déjà là, et elles n'ont pas chômé. A leur table, il y a déjà deux jeunes éphèbes, visiblement rompus à l'art de se faire offrir des bières par des buissnewomen. Sur le moment, je trouve ça presque ridicule tellement c'est transparent, puis je me dis qu'après tout, ça fait partie du jeu. On est tous là pour la même chose, non? Je commande une bière, et en offre un au joli blond au bar qui j'en suis sûre, me jette des regards en coin depuis tout à l'heure. Je me rapproche de lui et lui effleure les fesses, histoire qu'il voie que j'ai bien reçu son message. A ma grande surprise, il devient hyper agressif, et me demande pour qui je me prend. Je le traite d'allumeur. Il me lance un regard plein de dédain. Quel merdeux. Je lui dis qu'il ne sait pas ce qu'il rate. Il me répond que si je ne me barre pas sur le champ, ce que je risque de ne pas rater, c'est une gifle. Quel con. J'abandonne, moitié parce que la barmaid aux bras comme des poteaux commence à me fixer de son oeil noir, moitié parce qu' à la table des filles, les jeunes hommes ont l'air bien moins farouches.
Il est plus de minuit quand j'arrive enfin à la maison. Je reste quelques minutes dans le garage. Je planque soigneusement le numéro du mec que j'ai réussi à lever dans mon portable pro. Je ne suis même pas sûre de l'appeller, il ne me plaisait pas tant que ça, et avait l'air bête à bouffer du foin. En même temps, vous me direz, pour ce qu'on a à faire, je leur demande pas de lire savoir lire Tolstoï dans le texte. Je pense juste que j'ai pas envie de revivre ce que j'ai vécu la dernière fois, quand mon homme a découvert que j'avais une aventure avec mon précédent secrétaire, et qu'on a été à deux doigts de divorcer.
Un coup d'oeil dans la chambre des gosses. Ils dorment profondément. Je sens une bouffée de culpabilité m'envahir. Si je passais à côté d'eux, et que je devenais une inconnue à leur yeux? Puis je me ravise: tout ce que je fais après tout, c'est pour eux.
Dans la chambre, mon homme me tourne le dos. Je me déshabille, lui fait une bise délicate sur la tempe, avant de m'allonger à ses côtés.

Je n'ai pas vu qu'il avait les yeux grands ouverts.

Rendez-vous sur Hellocoton !

mardi 22 mai 2012

Raisons et sentiments

Te voilà devant la porte de ton frigo. Tu sais pas trop comment tu es arrivé là, mais tu y es. Tu sais que tu vas l'ouvrir, et te diriger instinctivement vers le bac à fromage. Tu sais que tu vas te couper une tranche généreuse de brie, puis une deuxième. Pourtant, ce matin, tu as attrapé ce bourrelet qui n'était pas là il y a encore quelques semaines et tu t'es écrié, avec une moue dégoutée, qu'il fallait vraiment que tu t'arrêtes de manger comme un porc. Non, vraiment c'est plus possible. Mais voilà. Tu as eu une journée longue et difficile. En plus tu n'as pas trop le moral. Et c'est pas deux tranches de fromage avant le diner qui vont te faire du mal. Oh puis merde, tu le mérites ce petit plaisir.

Maintenant, tu allumes une cigarette. T'as fait ça machinalement. Ton mec a sorti son paquet de Drum et s'en est roulé une, avant de l'allumer devant toi. Alors machinalement, t'as fait la même chose. C'est pas comme si ce matin tu t'étais levé avec des oursins dans la gorge, la toux grasse et la voix de Jeanne Moreau. Entre deux quintes tu t'étais même écrié que c'était complètement idiot de fumer comme ça. Qu'il faudrait vraiment que tu t'arrêtes, parce que toutes les raisons qui poussent à fumer sont forcément mauvaises. Mais voilà, il fait tellement bon sur cette terrasse. Et puis merde. T'as eu une journée suffisamment chiante comme ça. Tu mérites bien une petite transgression. Ce sera la seule de la soirée, promis. Il y en aura peut être deux ou trois qui suivront, mais pas plus.C'est pas ça qui va te tuer, pas vrai?

Tu viens de vider ton verre de rosé. C'était le troisième. D'ailleurs tu le sens, t'as un peu la tête qui tourne, et tu as vaguement l'impression de rire trop fort a des vannes pas forcément drôles. Le mieux c'est de s'arrêter maintenant, avant de perdre le contrôle. En plus demain, tu dois te lever. Et tu sais pertinemment que la gueule de bois au rosé ne te réussit vraiment pas. Non, tu ne te resserviras pas. Jusqu'à ce qu'on te propose un nouveau petit coup. Le mouvement de ta main vers le verre est hésitant, mais seulement pendant une fraction de seconde. Finalement, réponds avec assurance: "oui, merci". Après tout, t'es avec tes amis, l'ambiance est bonne. Ce serait dommage de ne pas profiter de ce moment de convivialité. Puis ce petit verre en plus ne te fera guère de mal. Au pire, il accentuera à peine l'état cotonneux dans lequel tu te trouves déjà. Pour une fois que tu peux te détendre, te laisser aller, tu vas pas t'en priver.

Dans ton petit carnet, tu tiens consciencieusement la liste des bouquins qu'il faudrait que tu lises et des films qu'il faudrait que tu voies. Tu y tiens à cette liste. Tu n'aimes pas quand on te demande ton avis sur une œuvre et que tu doives avouer que non, tu ne la connais pas. Ça te donne l'impression de n'être qu'une coquille vide. Vieux complexe qui vient d'on ne sait ou. Alors tu tiens ta liste le plus à jour possible. Tu la travailles, tu la hiérarchises. Et surtout, tu n'oublies pas de la prendre avec toi quand tu vas à la médiathèque. Tu es tellement fier quand tu rentres chez toi, les bras chargés d'un tout petit morceau du patrimoine littéraire mondial. Tu vas pouvoir combler une part du vide qui t'habite. Enfin. tu vas même t'installer confortablement, avec une tasse de thé fumant. Rien ne pourra te déranger. A part peut être... la télécommande, à portée de main. C'est vrai que tu ne la regardes pas très souvent la télé. Puis ce bouquin, il m'a l'air sacrément compliqué. Surtout pour quelqu'un comme toi, qui a la tête encombrée par tous ces soucis. Rendre, l'espace d'une heure ou deux, son cerveau disponible, est ce si mal? Hemingway pourra attendre, non?

T'es assis devant l'écran de ton ordinateur. Tu as 14 mails à traiter. Tu n'as pourtant aucune envie de le faire, parce que tu sais que tu vas répondre 14 fois la même choses à 14 personnes qui ne se satisferont pas de ta réponse. Tu ouvres le premier mail. Tu n'as lu que la première ligne que déjà tu t'ennuies. Les mails attendront. Tu regarde ta 'to do list', tu as peut être quelque chose de plus attirant à faire. Des rapports à finaliser. Des tableaux à compléter. Des données à saisir. Et aucune envie de faire la moindre de ces choses. Mais faut bien commencer quelque part, alors tu ouvres le premier fichier excel qui te passe sous la main, et tu le regardes fixement, en te concentrant sur la migraine que tu sens arriver au grand galop. Tu peux pas faire ça toute ta vie, c'est pas possible. Tu avais d'autres ambitions, d'autres projets. C'est pas ça que tu voulais faire, c'est pas toi. Et te voilà avec ton tableur et ton mal de crâne. C'est pas que tu as renoncé, non. C'est juste que tu as besoin d'un peu de répit. Tu repartiras sur le champ de bataille plus tard. Pour le moment, tu veux juste profiter de la paix relative du tableur excel et de la paye qui tombe à chaque fin de mois. Tu ne vois pas ou est le problème. Vraiment pas. D'autant que tu n'as pas renoncé à tes projets. Non, tu y penses. Tu te dis juste que c'est pas le moment. Qu'il faut penser à sa sécurité, à son avenir., quitte à y laisser quelques morceaux de son âme en cours de route.

Le quotidien comme excuse: la mort à petit feu. Il faut que je pense à me réveiller.
Rendez-vous sur Hellocoton !

mercredi 16 mai 2012

Nullipare

L'autre jour, l'Homme et moi étions invités à un gros pique nique, ou à part nos hôtes, nous ne connaissions pas grand monde.
C'est pas grave me suis-je dit alors. Je suis du genre sociale, je finirai bien par sympathiser avec quelqu'un. L'Homme a confirmé: lui aussi est du genre social. Lui a choisi de passer par le foot. Moi, vu mon aversion pour les ballons et mon manque flagrant de coordination, j'ai choisi quelque chose de plus dans mes cordes. La discussion. Confiante, je me suis rapprochée du groupe de femmes qui regardaient leurs hommes jouer au ballon.

Arrivées tout près d'elles, j'ai tout d'abord constaté qu'elles ne regardaient pas le match pourtant passionnant qui se déroulait sous leur yeux. Très bien, ça nous fait un premier point commun: on aime pas les jeux de ballons. Je pourrais briser la glace en leur expliquant que mon incapacité à viser et à me mouvoir rapidement fait qu'en règle générale, je termine à gésir sur le dos avec le nez en sang. En me rapprochant un peu plus d'elles, j'ai noté qu'elles avaient toutes accroché à leurs seins, leurs cheveux ou leurs cuisse, un enfant en bas-âge. Super, j'adore les enfants, tant que ça pue pas, que ça crie pas, que c'est pas sale, que ça vomit pas, que ça pleure pas, que ça bave pas ou que ça fait pas sa loi. Merde, je déteste les enfants. C'est pas grave, les enfants, c'est chiant, mais c'est mignon. Et c'est une belle manière de s'intégrer dans un groupe.

" oh, il est mignon ce petit garçon! ah... c'est une fille? Pardon, c'est les croutes de vomi séché qu'elle a autour de la bouche, j'ai cru que c'était une moustache... Sinon, vous savez, je ne joue pas au foot parce que mon incapacité à viser et à me mouvoir rapidement fait qu'en règle générale, je termine à gésir sur le dos avec le nez en sang, c'est marrant, hein?"

Facile

Je me suis assise auprès d'elles. Et là, avant même que je n'ouvre la bouche, mes oreilles se sont emplies de pots, de couches, de crèches, de nounous, de césariennes, de renvois, de pédiatres, de compotes en tubes, de nuits blanches, de montées de lait, de maitresses, de petits pots, de grenouillères. Le tout agrémenté de ballons, petshops, poupées, de genoux écorchés, de dents qui poussent, et de gazouillis suraigus et régressifs.
Ah.
Et rien d'autre?
Les garçons qui jouent au foot? Le printemps qui ne vient pas? La montée du FN? Les vernis Essie? La sélection officielle du festival de Cannes? La sodomie?
Non?
Non.

Je ne m'étais pas assise au milieu d'un groupe de femmes comme je l'ai d'abord cru, mais au milieu d'un groupe de Mères. Avec une majuscule. De celles qui ont pris le parti de décider qu'aucune vie n'est possible au delà de leur moutard. Elles sont nées pour enfanter. Elles s'accomplissent maintenant dans les couches sales, les terreurs nocturnes et les réunions parents-prof. Plus rien d'autre ne compte que le bout de chair qui ne cesse de grandir et qu'elles ont un beau jour expulsé à grands cris de leur utérus. Leur vie d'avant ne semble avoir de sens uniquement parce que c'est ce qui les a conduit à construire le nid dans lequel elles se lovent aujourd'hui avec délectation. Elles ont atteint la félicité, et n’acceptent autour d'elles que celles qui confessent être en phase de nidification.
- Et toi, t'as des enfants? m'a demandé l'une d'elles
- Non.
- Bientôt alors, pas vrai?
- Heu... C'est pas encore prévu au programme. Mais oui, un jour, certainement...
- Ah.

Un "Ah" plein de mépris, qui a soldé toute tentative de connexion. Je suis de celles qui n'ont pas vu la lumière. Qui n'ont pas encore compris que le corps de la femme n'était qu'une matrice dont l'unique dessein est de produire et de devenir esclave du produit.

Un "Ah" qui a fait défiler toute ma vie devant mes yeux. Les poupées que je changeais, les Barbie à poussette, mon aspirateur en plastique, mes longs cheveux, mes robes roses. Les carnets que je noircissais de dessins de robes de mariée. Les projections sur mes premiers amoureux. Et l'ex qui m'a dit "j'aurais dû te faire un enfant, tu ne serais pas partie". Les copines jeunes mamans qui appuient un clin d’œil "c'est bientôt ton tour". Le sourire niais et béat qui barre mon visage et vide mon cerveau de ses aspirations quand de tous petits doigts serrent mon index. Merde. Moi aussi je suis programmée. Il semblerait qu'on ne puisse pas y couper. Et ça me fait peur. 

Pourtant, je jure, je veux des enfants. Mais pas comme ça. Non, ce n'est pas incompatible avec la lecture de Beauvoir. Je pense juste que ma vie, mes envies, mes projets ne s'arrêteront pas le jour ou mon test de grossesse sera positif. Faire des enfants ne sera pas la fin d'une chose et le début d'une autre. Ce sera une nouvelle branche, qui s’ajoutera aux autres pour former une métaphore arboricole digne d'une tête de gondole du rayon développement personnel de la FNAC.

 Faites moi penser à relire ça le jour ou je vous apprendrai que moi aussi j'ai été fécondée.





Rendez-vous sur Hellocoton !